L.R. Baggs Align : 4 pédales d’effet pour la guitare acoustique

L.R. Baggs présente une série de pédales dédiées à la guitare acoustique. J’avoue, encore une fois, c’est le look qui m’a séduit en premier. Un préampli, un EQ, une reverb et une DI. Elles arriveront dans le courant de l’année 2018.

On s’attend à un son chaleureux et studio-esque, conformément à ce que les produits LR Baggs proposent en général. Voilà de quoi combler la pointe de jalousie que vous aviez en regardant le pedalboard de vos amis guitaristes électriques. Moi même qui monte un pedalboard, je trouve l’idée séduisante.

L.R. Baggs Align, 4 spécialistes au chevet de votre son 

  • SESSION : saturation, compression à 3 bandes et gain
L.R. Baggs Align

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  • EQUALIZER : Eq à 6 bandes (85 Hz, 350 Hz, 700 Hz, 1.6 kHz, 4.8kHz et 10kHz), filtre passe-haut, inversion de phase, gain variable à 3 positions, notch
L.R. Baggs Align

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  • REVERB : reverb, decay, tone
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  • ACTIVE DI : pad, ground lift, phase, mute
L.R. Baggs Align

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La pédale Session propose de retrouver la richesse harmonique et la pointe de saturation que les ingés aiment mettre sur une guitare acoustique, avec un compresseur multibande. Un EQ classique, une réverb dédiée, et pour terminer une DI pour envoyer un signal adapté vers la console. Toutes les pédales sauf la réverb sont analogiques et true-bypass. 

D’après L.R. Baggs, l’idée serait de permettre à chaque guitariste de vraiment customiser la chaîne d’effet. Pour les multi-instrumentistes, il devient possible en combinant plusieurs pédales identiques d’ajuster le son pour chaque instrument. 

Mon avis

Le design est classe, avec son imitation bois différente pour chaque pédale. Ceci dit, je suis un peu surpris par l’idée de décomposer en 4 pédales ce qu’ils proposaient dans leur préamplis et DI. Mais avec un préampli, EQ, une réverb et une DI, l’ensemble est une solution complète pour jouer et s’enregistrer. Les pédales sont annoncées à 179 $ (220 € chez nous) sauf la DI qui est annoncée à 159 $ (210€ chez nous). 

 

Fishman Loudbox Mini Charge – mon avis

Avec le Fishman Loudbox Mini Charge, Fishman s’attaque au marché spécifique du busking et de la street performance.  Jusqu’ici on ne croisait que des amplis Roland, AER ou plus rarement Yamaha ur un coin de trottoir. Avec la qualité sonore et les solutions techniques qu’on connaît à la gamme Loudbox, voilà un très sérieux prétendant.

Loudbox Mini Charge Amplifier

Loudbox Mini Charge Amplifier

On retrouve la forme traditionnelle des amplis Loudbox. L’inclinaison du chassis permet une diffusion du son en évitant la réflexion directe contre le sol à proximité du diffuseur qui brouille l’écoute.

Les réglages

On trouve deux entrées, une dédiée à l’instrument, la seconde au micro. De gauche à droite on trouve un bouton d’inversion de phase, le gain d’entrée, le très efficace égaliseur low-Mid-High dont les fréquences sont optimisées pour la guitare acoustique. Une reverb dont le type est fixe. Un chorus complète la section effet. Pour le canal micro, on règle le gain d’entrée, les bases et les aigus et une reverb qui peut donc être réglée indépendamment du son guitare. Le Master volume complète le panneau de commandes.

Un bouton permet d’activer l’appairage Bluetooth (nouveauté), dont l’état peut être contrôlé visuellement grâce à une petite led. Divers indicateurs lumineux permettent de contrôler le niveau de la batterie.

Au dos il y a une entrée auxilliaire en mini-jack 3,5 mm et une sortie DI.

Loudbox Mini Charge Amplifier

Loudbox Mini Charge Amplifier

Les spécifications techniques

D’après la fiche technique du fabricant :

  • 60 Watts (108 dB SPL à un mètre)
  • un woofer de 6,5 pouces et un tweeter d’un pouce
  • autonomie de la batterie :  18 heures à volume réduit, 12 heures à volume moyen, 4 heures à plein volume
  • temps de recharge : 10 heures
  • Bluetooth 4.0
  • poids 9.6 kilos

La belle housse de transport qu’on voit dans la vidéo de promotion ci-dessous est (malheureusement ?) en option.

Mon avis sur le Fishman Loudbox Mini Charge

Évidemment, avec 60 Watts on est un peu en deçà de ce qu’on souhaiterait pour faire trembler les murs. Mais il se destine aux endroits sans mur. Pour sonoriser un coin de rue ou faire une animation musicale sans fil, il serait parfait. J’aurais aimé avoir un tel ampli à l’une ou l’autre occasion, comme la balade contée d’Halloween ou la balade gourmande d’Etalle où je jouais en extérieur.

Les quelques extraits sonores que j’ai pu entendre sur Internet indiquent qu’on retrouve bien le son typique des amplis Fishman avec une assise de basses solide, un bas médium contenu et des médiums aigus bien définis … A mon oreille, le son est peut-être un peu moins acoustiquement défini et brillant que sur l’ancienne série des Loudbox noirs qui restent mes préférés, esthétiquement aussi.

Le Bluetooth et l’entrée auxiliaire permettent d’ajouter un backing track en jouant.  Pour mon style de jeu, le chorus est dispensable et la reverb appropriée. Comme d’habitude, Fishman va à l’essentiel.

L’ampli coûtera environ 650 € en Europe (499 $) quand il sera disponible. Ce prix un peu élevé handicapera le Fishman Loudbox Charge par rapport aux concurrents directs déjà bien implantés sur le marché de l’amplificateur rechargeable. Mais quand on connaît la qualité proposée par Fishmann un test vaudrait la peine. Le prix va peut-être encore baisser ?

Sans l’avoir testé, en termes de désirabilité et d’utilité sur le terrain je lui donne un 8/10, malgré le prix plus élevé que les concurrents directs. Cette note est en partie dictée par la confiance que la marque m’inspire.

 

Merci maman …

Si j’aime les ambiances claires-obscures et la nature, si j’aime les villes en été et les forêts enneigées en hiver, je le dois à ma maman.  Et si je joue de la guitare en ayant eu la chance d’apprendre avec le(s) meilleur(s), c’est encore grâce à elle. C’est sa guitare qui fut la première entre mes mains. Elle nous conduisait à travers neige et pluie pour ne pas rater nos cours.

Madame Christiane van Lochem Noël

Madame Christiane van Lochem Noël

Elle nous a quitté sur la pointe des pieds, refusant d’être un fardeau. C’est triste, mais on ne se quitte pas fâchés comme tant de gens. J’ai pu la recevoir à Noël à ma table, j’ai pu lui jouer de la guitare une dernière fois en décembre au Village de Noël, elle souriait. Je l’ai vue dimanche, on a échangé quelques mots, j’ai entendu mon prénom dans sa bouche, elle savait encore qui j’étais malgré la confusion qui la hantait ces dernières années, … j’ai chéri ces moments sans savoir que c’était la dernière fois. Mais il arrive un age où tout peut-être une dernière fois.

Jusqu’au dernier moment, elle sera restée fière et forte. Nous nous quittons sans griefs et sans querelle. Dans une époque où tant de familles se déchirent, où le monde semble parfois sur le point d’imploser, c’est précieux. Hier, c’était mon anniversaire. Cette paix avec ma maman est mon cadeau, je la chéris, et je lui en suis reconnaissant.

Ce qui devait être fait a été fait, ce qui devait être dit, l’a été.

Ce matin, pour ses obsèques j’ai sans doute joué le moment musical le plus difficile de ma vie. Je lui ai joué un de ses morceaux préférés : Entre chien et loup. Bien ou mal joué, la question n’était pas là. J’ai pris plaisir à lui témoigner mon affection en musique, et tout le respect que j’ai pour elle.

Il aura fallu sa fin pour que je réalise les choses que je lui dois. Il y a tant de choses que j’aime qui me viennent d’elle. Je sens un peu de sa force en moi … à moi de tenir la barre et de garder le cap.

L’humilité nécessaire … note après note

C’est un peu compliqué d’évoquer le mot « humilité » sur un support public qui est le reflet de son parfait contraire. Par contre face à la tablature d’un morceau de Jacques Stotzem  c’est le concept qui m’a sauté aux yeux. Il y a quelques semaines, Jacques avait posté sur Facebook une vidéo de quelqu’un qui reprenait « The Way To Go« , la plage titulaire de son album de balades. Sur le ton taquin qu’on lui connait, il en a fait un petit challenge pour ses fans guitaristes et ex-élèves.

Chiche !

Ma première réaction, peut-être présomptueuse, a été : pourquoi faire ? Pourquoi bosser ce morceau ? Je ne le jouerai pas en concert. J’adore cet album. Mais en toute humilité, je préfère m’atteler à essayer de jouer mes compositions du mieux que je peux plutôt que de mal jouer des morceaux qu’il survole de son talent. Et lustrer mon manche et patiner mon morceau pour le rendre plus joli consomme déjà un temps appréciable. Mais sur mon épaule vit le petit diable qui adore qu’on lui dise « chiche ». Et puis sortir de sa zone de confort ne fait pas de mal.

J’ai replongé dans de vieux souvenirs … attacher les feuilles les unes aux autres pour ne pas devoir tourner les pages. C’est un truc qui m’a toujours agacé quand j’apprenais un morceau. Tourner la page casse le groove et finit toujours par créer une zone à problèmes à un endroit du morceau pas forcément technique. J’aime essayer de lier les parties très tôt quand j’apprends un morceau. Jouer des mesures isolées m’a toujours causé des problèmes au moment d’assembler le morceau, surtout dans un style où les changements d’accords et la durée des notes dépassent les barres de mesures.

L'humilité c'est de se mettre au boulot !

L’humilité c’est de se mettre au boulot !

Ensuite, il faut réfléchir et trouver un doigté pratique pour la main gauche. Et un doigté qui donne le bon son pour la main droite. Avant, lors des cours et des stages on passait beaucoup de temps avec Jacques à décortiquer cet aspect des choses. Il faut respecter la logique du rythme et certaines règles. Au final, sans autre indication c’est le son qui décide. Annoter, regretter et puis changer d’avis sur tel ou tel doigté. Avoir des moments « Mais bon sang, c’est bien sûr ! » pour certains passages et garder ses doutes pour d’autres. Mettre des P, I, et des M partout sur la feuille. Évidemment, dans ces conditions, il est impossible d’avoir des certitudes, mais l’objectif fixé est de chercher la bonne attaque et le bonne durée des notes.

Et puis vient le travail au métronome pour mettre la colle sous les pieds des notes.

La leçon d’humilité !

La vraie difficulté de ces morceaux c’est de trouver l’équilibre entre la technique et l’expression pour que tout sonne. Je n’ai pas toujours atteint les résultats escomptés. Certains passages ne sont pas encore corrects. L’exercice m’a amené à me focaliser sur le son, sans forcément l’atteindre. Du coup la leçon devient plus claire : travailler le son, l’attaque, la durée des notes et le tout en étant détendu. Beau challenge.

Après, puisqu’il y a challenge, il faut livrer le produit même si j’aurais pu encore passer une année à affiner de-ci-de-là. C’est aussi l’aveu humble que tout n’est pas parfait, sans se chercher d’excuses.

La partie en brush n’est pas correcte, et la variation en haut du manche est trop hachée. L’attaque des notes doit être plus maitrisée. Je dois encore vérifier si vraiment ce serait impossible de jouer avec cet autre doigt qui permet de garder la note un rien plus longtemps. Je dois également réécouter le morceau original dont je me suis sans doute éloigné en le travaillant.

La guitare est un merveilleux instrument qui force l’humilité à chaque note.

On ne triche pas, on ne compromet rien avec une guitare. Elle trahit tout, la bonne position se mesure en dixièmes de millimètre, la bonne pression en une quantité infime de Newton/cm². Dans le livre Zen guitar, il est dit que l’objectif n’est pas de jouer un morceau mais de faire une belle note, et puis une autre, et puis encore une autre … et c’est la leçon que je vais tenter d’approfondir, aussi longtemps que possible, note après note.