Contes & Guitare à Plombières

Retrouvailles en bonne et due forme avec mon vieux complice Rumelin pour un Contes & Guitare ce jeudi soir, à Plombières. Contes & Guitare est une formule chère à mon coeur, c’est un spectacle libre, qui vit son déroulement au gré de notre inspiration. Nous puisons dans nos répertoires personnels au fil de la soirée pour tisser une trame de contes et de morceaux de musique. La musique conte avec des notes, le conteur avec des mots, et chacun est dans la respiration de l’autre.

La semaine de tous les dangers

Malgré ma joie de retrouver une scène et un public, nous ne sommes pas passés loin de l’annulation. Lundi j’étais encore incertain. Le jardinage et la guitare ne font pas bon ménage. Maudit taille-haie ! Maudite tronçonneuse ! Les vibrations ont mis mes nerfs moteurs en vrac et ma main droite s’est retrouvée frappée de paresthésie. Une perte de toucher et un engourdissement généralisé. Repos et immobilisation par une orthèse en attendant que les fourmis dans les doigts retournent dans leur fourmilière. Je préfère de loin les papillons dans le ventre avec ma lovely roadie.

Heureusement les sensations sont revenues peu à peu. Mais j’ai perdu quelques jours de répets. Ils auraient pourtant été bien nécessaires pour jouer à Plombières après ces mois sans concerts.

Paresthésie passagère

Répétitions et un peu de blabla technique

Pour un spectacle conté en plein air, la sonorisation était nécessaire. C’est l’occasion de ressortir le Stagepass de chez Yamaha. Il est parfait pour le job. Exceptionnellement je vais répéter amplifié pour tester tout ça en situation réelle.

Pas tout à fait satisfait du son de la guitare en direct dans la table de mixage j’ai placé le Fishman PRO TONEDEQ AFX comme préampli et pédale d’effet sur le trajet du signal. De cette manière, je retrouve quasiment le son de mon ampli Fishman.

Mon ukulélé se contentera d’une entrée directe en Hi-Z dans la table. Il me reste un canal de libre pour le micro du conteur. Le plus dur restera de jongler avec les canaux avec et sans reverb et d’ajuster le niveau sur place.

Yamhah Stagepass 400

Yamhah Stagepass 400, taillé pour le job

J’en profite pour anticiper tous les petits détails qui énervent, comme retrouver le capo G7th pour la guitare (Lunasa) et celui pour mon ukulélé. Il n’y a que le déroulement du spectacle qui doit être libre dans le fond, mais la forme se veut un peu maîtrisée quand même. Et comme je ne sais pas trop quel morceau arrive quand, je dois pouvoir gèrer sans trop y penser.

Chaque chose à sa place, et on ne bouge plus.

Le seul imprévu c’est cette mouche obstinée qui vient me mordiller les mollets pendant mon ultime répét. De quoi devenir dingue. Chaque fois que j’arrête de jouer elle se soustrait à ma vue. Pour revenir me grignoter le creux du genou entre deux notes. Difficile d’aligner deux morceaux entiers dans ces conditions. J’espère que les insectes nous épargnerons à Plombières.

Champion de Tetris

Direction un des plus jolis coins de Belgique. Reste à faire rentrer les instruments, la sono complète, un grand conteur qui ne se laisse pas démonter, un volumineux musicien qui ne pliera pas devant l’adversité et ma lovely roadie dans la voiture. 

Mission accomplie, avec une roadie un peu comprimée sur le siège arrière. Ca me coûtera un massage.

La minute Tetris

La minute Tetris

Arrivés à Plombières

C’est quoi l’accueil parfait pour des artistes ? Une scène correcte, de l’électricité juste à côté, des boissons, un petit truc à manger et des sourires accueillants. Il y a même un petit food-truck. J’avais emporté mon sourire, mes tartines et une rallonge de 30 m, précautions inutiles. Le sourire suffira. Merci Plombières pour cet accueil impeccable sur le site minier.

Une jolie petite scène nous attend, avec un talus qui crée une sorte d’amphithéâtre naturel. L’installation et le soundcheck sont assez rapides. Et le public ne tarde pas à venir s’installer.

Et c’est parti !

Le mot d’introduction du spectacle et de la saison des « Jeudis festifs et musicaux » échoit à Madame Schyns, échevine de la culture de Plombières. 

Le mot d'introduction

Je commence par un classique de mes concerts, Have a Beer suivi d’Entre chien et loup. Ce dernier morceau permet de glisser doucement dans le monde imaginaire, vers le conte.

Note pour plus tard, ne plus mettre mon chiffon rouge là, c’est une sale habitude. Le morceau de chiffon rouge, accroche-le à ton coeur, pas à ton pied de micro.

Contes & Guitare à Plombières

Contes & Guitare à Plombières

Naturellement, Rumelin prend le relais. Impossible pour moi  de lister tous les morceaux joués. Grâce à notre complicité de longue date, tout s’enchaîne avec aisance. Je ne suis même pas sûr que le public perçoit encore que la trame du spectacle est librement improvisée. Pourtant c’est une chose que j’apprécie dans cette formule.

Contes & Guitare à Plombières

Contes & Guitare à Plombières

Après quelque chansons, ma gorge est bien sèche. J’ai oublié de demander à boire sur la scène. Je n’ai pas du tout envie de briser la magie de l’écoute avec un message platement technique au micro. J’essaie d’attirer discrètement l’attention de ma Roadie, mais elle n’a (forcément) d’oreilles que pour le conteur.

La soif devient obsédante et je finis par oublier mon propre morceau « Caravansérail », pourtant un autre pilier de mes concerts. Ai-je pensé à cette mouche qui m’a empêché de répéter ? La faute à la soif, au chien qui aboie, aux enfants qui courent dans la plaine de jeu, aux cyclistes qui passent, vraiment ? Non, tout simplement ma faute à moi qui n’ai pas pu répéter assez. Maudit taille-haie, maudite tronçonneuse. Signez la pétition pour plus de concerts, moins de jardinage !

Mais après un ultime conte du conteur, je rassemble mes esprits, retrouve le fil de mes cordes et termine par Caravansérail.

Merci !

Merci à Plombières pour l’organisation et l’accueil sans faute. Mes remerciements vont aussi au public qui a répondu présent. 

Voyez sur la page Facebook de la commune de Plombières pour la suite du programme  des jeudis festifs et musicaux :

Le stade ultime de la musique ?

Samedi, j’ai assisté au concert de Ed Sheeran au stade roi Baudouin. Musicalement, j’ai beaucoup aimé la débauche d’énergie et la générosité du musicien. Ca fait plaisir à voir et à vivre, mais … 

La critique lue

Avant de me rendre au concert j’ai lu une critique (dans le Soir) où le journaliste affirmait que la musique d’Ed Sheeran, en solo avec son looper n’était pas forcément faite pour un stade, car je cite :

« … tenir la scène comme ça, souvent seul, même s’il le fait depuis longtemps (comme à Werchter en 2018), c’est tout de même un peu juste dans un stade. Il n’est ni Springsteen ni Bono et encore moins Mick Jagger. Ses chansons sont bonnes mais trop reprennent le même modèle de la mélodie d’amour triste. Vous enlevez chacune de ses chansons contenant le mot « love » et le concert ne dure plus que vingt minutes. »

Je ne rejoins pas tout à fait l’avis du critique (hey, c’est mon droit !) sur le fait que c’est un peu juste et qu’on finirait par s’ennuyer. Les mélodies sont belles, les paroles racontent de belles histoires plutôt universelles. En plus, il émane de l’artiste un truc sympathique.

Ed Sheeran sur grand écran

Ed Sheeran sur grand écran

Le bilan de l’expérience

Achat des tickets : l’achat en ligne est évidemment facile et rapide. 10/10

Validation des tickets : tout passe par un smartphone, plus de papier. Si ça permet de lutter contre le marché noir, c’est dommage de ne plus pouvoir ranger le bout de papier dans un tiroir pour le retrouver, l’oeil humide, vingt ans plus tard. On se sent à la merci d’une panne de batterie ou de réseau. 6/10

L’arrivée au stade : avec un peu de préparation, l’accès au stade est facile, le parking est accessible. Même si il faut marcher un peu pour rejoindre sa tribune. 8/10

La bouffe : contrairement aux festivals, ici tout semble confié à la même société et la bouffe est peu variée, chère et très oubliable. Faire une mauvaise saucisse mal cuite dans un pain est un art rare. Les boissons sont ok, même si cette manie de confisquer le bouchons des bouteilles m’agace. Sans doute pour éviter que la bouteille remplie serve de projectile. Tout se paie avec une carte à recharger pour éviter le cash. 3/10

L’artiste : Rien à redire – des beaux morceaux, une voix juste de ouf, un groove impeccable et il aime son métier et son public, de toute évidence. C’est d’ailleurs pour ça qu’on est là. 10/10

Les places : les places (assises) les plus chères donnaient une vue insuffisante sur la scène à mon goût. La faute au stade et à sa piste d’athlétisme, mais alors le prix devrait refléter cette configuration particulière. Ceci dit la vue d’ensemble sur l’installation scénique et le public est agréable. 5/10 (évidemment un vrai concert se vit dans la sueur du parterre, mais j’ai une tendinite un peu handicapante).

Concert d'Ed Sheeran - Stade Roi Baudouin

Concert d’Ed Sheeran – Stade Roi Baudouin

Petit rappel de de géométrie pour mes voisins.

Si le côté adjacent à l’angle A (la distance avec la scène) est très grand (par exemple 80 m) par rapport à votre taille (le côté opposé) (par exemple 1.20 m assis et 1.70 m debout), l’angle A sera très petit.

 

Selon la formule.

AC² = BC² + AB²

avec BC <<< AB, on peut considérer que AC ≈ AB

Dans ce cas, la différence entre l’hypoténuse et le côté adjacent devient négligeable. En clair, à partir d’une certaine distance on ne voit pas mieux en se mettant debout (ou alors, pourquoi payer pour une place assise ?).

0/10 en maths et en savoir vivre

Le son : la voix et la guitare étaient magnifiques, je suis impréssionné par l’amplification d’une guitare acoustique dans le contexte d’un stade. Par contre les basses et infrabasses transformaient le tout en une bouillie sonore un peu douloureuse et inaudible. Je ne sais pas si c’est moi ou la configuration du stade, mais cela a nui à mon plaisir tout au long du concert.D’autant que pour les fréquences aussi basses, les bouchons d’oreilles ne sont pas d’un grand secours. Je suis toujours étonné d’entendre si peu de monde se plaindre du son ou du volume sonore. J’imagine que les limites légales sont réspectées, mais que tout le monde est un peu sourd, temporairement ou définitivement. Ce serait si agréable de pouvoir écouter. Les deux-tiers du volume auraient suffi. Du coup j’enlève un tiers des points 6,66666/10 (épargnez-moi les « ok boomer » et autres « vieux con »)

Le spectacle : le visuel était réussi et le show bien mené. Finalement à croire que l’essentiel c’est de prendre la photo, la vidéo et de dire, j’y étais. 8/10

Le départ du stade : on a mis deux heures à sortir du parking, apparemment les transports en commun ne se portaient guère mieux avec des stations de métro inaccessibles pour cause de surpopulation temporaire – 0/10 

Le bilan

Je m’interroge sur le rapport qualité-prix, surtout sur les à-côtés. J’imagine que l’organisation est un casse-tête. Au final, je me demande si le problème n’est pas tant que la musique n’est pas faite pour être jouée dans un stade, mais qu’au final un stade n’est pas vraiment fait pour la musique.  Mais finalement lassé de le deviner loin sur scène, on regarde l’artiste sur un écran et on met des bouchons pour sauver ses oreilles. Mais on savoure malgré tout le coude à coude avec la masse d’inconnus qui vibrent au même son. 

J’ai toujours été un client difficile pour les festivals et les gros concerts. J’aime l’expérience visuelle et humaine, mais je reste souvent sur ma faim. Même pour du rock ou de la pop, j’aime écouter et comprendre les paroles, les nuances. Mais tout est tiré au canon à purée dans mes tympans. J’aime tendre l’oreille, là je suis obligé de me protéger. Je suis là pour écouter de la musique et souvent la configuration du lieu est un obstacle à cette expérience, particulièrement dans un stade. Au Francofolies de Spa, j’entendais Charles Gardier insister sur l’importance des petites scènes.

Finalement cet article est plus à voir comme un plaidoyer pour aller voir les artistes quand ils sont petits ou moyens et jouent dans des petites salles. C’est aussi l’expression du regret de ne pas l’avoir fait moi-même.

  • « J’ai vu truc dans un bistrot »
  • « J’ai vu machin dans une salle de 300 personnes »
  • « J’ai vu chose en acoustique »

C’est là que le futur pousse.

Zoom PCH-5 : un étui pour le Zoom H5

Mon Zoom H5 a déjà cinq ans. Après avoir subi une réparation, il a repris du service. Mais j’avais envie de le protéger un peu. Pourquoi pas avec un étui d’origine taillé pour le boulot, le Zoom PCH-5.

Zoom PCH-5, un étui de terrain pour le Zoom H5

Zoom PCH-5, un étui de terrain pour le Zoom H5

Le Zoom H5, cet outil génial

Si depuis lors Zoom a élargi et mis à jour sa gamme d’enregistreurs portable, le Zoom H5 reste un outil efficace pour documenter son travail. Avec son format compact, sa facilité de manipulation, sa qualité sonore et ses capsules de micro interchangeables, il peut encore rendre de fiers services. C’est subjectif, mais je le trouve mieux réussi que certains modèles plus récents.  

Voilà le portrait que j’en dressais il y a quelques années. J’en parlais aussi dans un article, où je présente également divers accessoires de chez Zoom. 

Zoom PCH-5

Le Zoom H5 est fourni d’origine avec un étui de protection en plastique rigide. Parfait pour le protéger des chocs pendant le transport. Mais une fois en opération sur site, il est nu. Il est à la mérci de l’humidité et de la poussière. C’est une situation à laquelle je souhaitais remédier. 

L’étui Zoom PCH-5 est un étui en toile avec des volets frontaux et latéraux, qui tiennent en place avec des velcros. Le micro est protégé par un capuchon amovible.

Zoom PCH-5, un étui de terrain pour le Zoom H5

Zoom PCH-5, un étui de terrain pour le Zoom H5

La face avant est en plastique transparent pour permettre la lecture de l’écran. Il s’ajuste parfaitement à l’enregistreur qui se glisse dedans. Une fois en place, il suffit d’ouvrir les volets latéraux pour se connecter à l’enregistreur ou manipuler les commandes.

Zoom PCH-5, tout est protégé et accessible

Zoom PCH-5, tout est protégé et accessible

Les ports XLR sont évidemment accessibles à la base de l’appareil.

Zoom PCH-5, tout est protégé et accessible

Zoom PCH-5, tout est protégé et accessible

On peut le fixer à la ceinture, le suspendre par un anneau en plastique. L’étui possède un tube en textile à l’arrière qui permet de le fixer à une perche ou un pied de trépied. C’est une solution assez pratique. Si on lui dédie un trépied, ce sera un peu encombrant. Si on le fixe au-dessus de la caméra, le poids et les câbles peuvent-être gênants pour un petit appareil. Dans le cas ou malgré tout on souhaite le monter sur trépied, le point de fixation reste accessible devinez, … sous un velcro. 

Zoom PCH-5, facile à fixer ou à accrocher, partout partout partout ...

Zoom PCH-5, facile à fixer ou à accrocher, partout partout partout …

Volets ouverts ou fermés, l’étui reste rigide et bien ajusté. 

Mon avis

Je ne souhaite pas changer d’enregistreur pour l’instant. L’étui Zoom PCH-5 est le complément idéal pour protéger le Zoom H5 en utilisation. Il ne le protègera pas des chocs importants, notamment au niveau de l’écran. Pour ça il voyagera dans sa boite à outils. Mais ce sera une bonne protection contre la pluie et la poussière et les rayures de l’écran.

J’aime beaucoup la multiplication des points d’attache et notamment la possibilité de l’attacher à une jambe de trépied.

Même si je le trouve bien fait et bien utile, c’est sans doute bien moins excitant que d’autres gadgets. Ceci explique la note sans doute un peu sévère de 7/10.

Note : je l’ai acheté et ne suis pas sponsorisé pour en parler.

Nouvelles enceintes de monitoring

Après avoir passé un temps de dingue à regarder des vidéos et lire des tests d’enceintes de monitoring sur Internet. Ayant entendu tout et son contraire, j’en suis arrivé à la conclusion qu’il ne me restait qu’à me fier à mes oreilles. Et le meilleur moyen de faire se rencontrer mes oreilles et des enceintes c’est de me rendre … dans un magasin. Finalement je suis ressorti du magasin avec presque autre chose que ce que j’avais prévu. Récit.

Le temps au plus belles choses se plait à faire un affront

SSL2

Alesis M1 520 Active

Mes enceintes Alesis M1 520 Active ont souhaité prendre leur retraite après une vingtaine d’années de bons et loyaux services. Je les aimais bien, même si elles étaient pas les plus honnêtes du monde et manquaient un peu de basse et de spatialisation. A l’époque, c’était la bonne entrée de gamme. De mémoire, elles se situaient un peu plus haut que les systèmes multimédias.

Depuis peu, une des enceintes crachotait, bourdonnait et se mettait en sécurité par intermittence. J’ai décidé de les confier à un ami « qui s’y connaît » pour jeter un oeil dedans. Il n’est pas impossible qu’il y trouve une petite voiture ou un bout de gaufre. Mes enfants avaient une véritable fascination pour pousser des trucs dans les events quand ils étaient petits. L’enceinte restante (ou les deux, si elle est sauvable) ira dans le studio du bas comme écoute de contrôle pour les enregistrements.

Mais malgré tout, il est temps pour un remplacement, et pourquoi pas pour un upgrade. 

Le poids du choix

Certes, il y a la question du budget. Mais j’ai passé 20 ans avec une paire d’enceintes, autant ne pas se tromper. L’étude de marché s’est rapidement focalisée par élimination sur quelques marques. Je n’étais pas emballé par les KRK, pas enthousiasmé par les Adam. Du côté de Genelec et Neumann j’étais un poil au–dessus du budget prévu. Au final, j’hésitais encore un peu entre les ADAM A7V (bon rapport qualité-prix), les Yamaha HS7 (réputation et honnêteté) et les Focal Alpha 50 EVO (basse et spatialisation). Dans un coin de ma tête, il y avait aussi les Kali. Cela peut sembler étrange de comparer du 7 pouces avec du 5 pouces, mais je cherchais un peu plus de basses et de spatialisation que le petit modèle de focal semblait promettre malgré sa compacité. Même si les basses sont de nature plus omnidirectionnelles, j’aimais bien l’idée d’un event avant. Mes enceintes sont proches du mur et la basse sera (un peu) moins floue. Un autre point qui m’intéresse sur les Focal c’est la mise en veille automatique (que certains détestent).

De plus, la question du besoin et de l’utilisation entre en ligne de compte. Si je veux des enceintes de monitoring honnêtes, je dois aussi être honnête vis-à-vis de moi-même. Je ne suis pas producteur, je ne suis pas un studio. J’écoute beaucoup et j’analyse, mais je mixe peu. Je suis peut-être dans un ratio de 80/20 pour l’écoute/mixage, voire 90/10 (ou moins ?). Une enceinte brutalement honnête et aride n’est pas forcément le meilleur choix dans ce contexte. Ce sont des écoutes outils, souvent fatiguantes. Un peu de chaleur et d’embellissement ne font pas de tort, sans tomber dans la hi-fi.

Allons magasiner !

Si je recommande encore toujours à mes élèves d’aller se faire conseiller dans des magasins, je le fais peu moi-même. Par manque de temps, mais aussi parce que mes achats compulsifs concernent souvent des petites nouveautés et des gadgets. Typiquement des produits de niche qui arrivent au compte-goutte dans les magasins. Mais ici, j’étais dans un autre cas de figure. On ne parle pas d’un machin à 30 balles, et surtout je me focalisais sur des modèles classiques de marques dominant le marché.

En route pour Valkenborgh. Pour moi le contrat moral était clair. Si je trouvais ce que je cherchais sur place, hors de question de leur faire perdre leur temps avant de filer sur Internet pour économiser 15 balles. Je trouve cette pratique détestable. Tout travail mérite salaire.

Pas de suprise en fait, et puis en fait finalement une surprise

Sans surprise, les modèles classiques, la base du marché des enceintes de monitoring est bien présente. Et elles sont connectées. Pas de Focal Alpha 50 Evo sur place, mais des EVO 65, et une paire de FOCAL Alpha 50 de la première génération.

Une écoute rapide des Yamaha HS7 confirme leur promesse et ma crainte. Elles sont très neutres. Sèches comme un talon. Si je devais produire et mixer du son la plupart du temps, j’aurais sans doute opté pour celles-là. Et j’aurais investi dans une autre paire à côté. Ce sont des outils de précision. Mais on ne beurre pas sa tartine avec un bistouri.

Avec un vendeur patient et à l’écoute de mes a priori de béotien, je continue mes comparaisons. Les Focal Alpha EVO 65 ont une superbe spatialisation et la basse que je cherchais. Evidemment le son bien que très précis est sans doute un poil plus coloré, moins rude. Mais en les comparant avec l’ancien modèle Alpha 50, je remarque une bosse un peu gênante pour moi quelque part vers le haut-médium (entre 2,8 kHz et 3,2 kHz à vue d’oreille). Une sorte de « honk » sur les Focal Alpha 65 EVO qui dénature un peu certaines voix et certains instruments (notamment un accordéon). On pourrait sans doute s’y habituer. Mais par dégât collatéral, on semble perdre un peu de lisibilité dans le médium.

Finalement, c’est la Focal Alpha 50 qui retient mon attention. Qu’est-ce qu’un « ancien modèle » pour un objet qui durera des années ? C’est le modèle d’exposition, elles seront un peu moins chères et déjà un peu rôdées. Je deviens raisonnable avec l’âge ? Reste à prendre le pari du système de mise en veille qui agace certains utilisateurs, parce qu’il se déclenche au bout d’une demi-heure d’écoute à bas volume.

Premieres écoutes

Reste à recâbler le tout, en séparant au maximum les alimentations des câbles audio. Je pars fouiller après mes TRS jack-XLR, les Alesis étaient encore connectées en jack-jack. Les mousses de découplage seront peut-être à remplacer par quelque chose de plus flottant dans le futur. Pas un souffle (je craignais un léger souffle sur le tweeter), pas un parasite. L’absence de bouton de volume fait reposer tout le contrôle de volume sur ma carte son qui a l’air de s’entendre à merveille avec les enceintes. Elles résistent bien à l’environnement lardé de rayonnement électromagnétique des périphériques posés autour de mon écran.

Focal Alpha 50

Focal Alpha 50

La liste de mes morceaux de référence ne varie guère au fil du temps : Fire – Agnes Obel, Hotel California – Eagles, Stabat Mater – Vivaldi, du Violoncelle, la BO de Westworld, Pat Metheny, entre autres. Je retrouve la spatialisation et les basses que je recherchais. Je réduis un peu les basses avec le filtre passe-haut à l’arrière des enceintes. Prises entre deux murs, les basses ont tendance à devenir statiques et je n’en manque pas. La sortie de veille est quasi instantanée et je n’ai pas encore constaté de problème de coupure en écoute à bas volume. Et l’économie d’énergie me semble intéressante.

Je ne constate pas de défauts jusque-là. J’hésite à attribuer une note sur mon échelle de piments à ces enceintes de monitoring comme à n’importe lequel des mes gadgets. Mais pour l’ensemble de l’expérience d’achat, je décerne un 9/10 à Valkenborgh.