Quand on traîne sa bosse en solo comme moi, on n’a pas d’ingé son. Les reverbs intégrées aux petites table de mixage ou aux sonos portables rendent souvent service, mais elles ne flattent pas vraiment l’oreille. Depuis quelque temps je goûte à la joie de remplacer la réverbération intégrée à mon Yamaha Stagepass 400i par les reverbs de ma pédale Boss RV-6. Avec plus de possibilités de réglage, autant vous dire qu’il n’y a pas photo. Mais il restait le problème de la voix. Je trouvais les chanteurs sans ingé son mal lotis jusqu’à ce que je découvre la pédale Mic Mechanic de TC-Helicon.
Évidemment, rien ne remplace la patte d’un ingé son. Déjà rien que parce que lui n’a pas ses deux oreilles pile au-dessus de la bouche qui chante. Les outils tout-en-un avec des presets ne font pas de miracles. Mais si on peut gratter quelques carats sans se compliquer la vie, je prends.
Quelqu’un m’avait fait remarquer dernièrement que ce serait mieux de pouvoir couper la réverb pour être plus intelligible quand je parle entre les morceaux. Le format pédale semblait donc indiqué. Pour garder un setup simple, je cherchais une pédale de reverb pas trop chère qu’on puisse brancher en XLR sur le trajet du micro. Mais finalement le Mic mechanic en a bien plus que ça sous le capot, sans être suréquipé d’effets qui ne me serviront pas comme l’harmonisation.
La TC-Helicon Mic Mechanic 2
La pédale propose dans un format compact :
- un echo,
- une réverbération,
- une correction d’intonation,
- un bouton tone qui regroupe un preset d’égalisation, de compression, de de-essing et de gate.
J’avais vu passer la première version de cette pédale, qui me tentait. Mais elle avait quelques défauts de jeunesse. La nouvelle version, la « 2 », corrige ces défauts : on peut l’alimenter par piles ou par du 9 Volts (le premier modèle nécessitait du 12 Volts). On peut régler l’écho et la réverbération séparément. Le bouton de gain qui semblait délicat à ajuster a disparu. Dorénavant le gain est automatique. Un bouton On-Off permet de préserver la batterie.
Premières impressions
La pédale est belle, la finition sympa, la couleur rouge claquante comme il faut. Tout à l’air solide. De prime abord, je trouve les boutons un peu trop souples à tourner. Cela facilite les réglages fins, surtout que les courses pour chaque effet sont courtes. Mais c’est peut être une source d’accidents si un câble ou un pied passe par là.
Le défaut des démos de TC-Helicon, c’est qu’ils prennent des super-chanteurs pour montrer les capacités de leur pédale. Compliqué d’imaginer ce que ça donnera avec ma voix de chanteur qui prend la scène pour sa salle de bain et vice-versa.
En gros, mon idée c’est de poser la pédale, de faire les réglages une bonne fois en fonction du lieu, puis de me contenter de la couper pour parler, sans modifier les réglages.
Les effets
Les réverbérations sont toutes belles et praticables quand on reste raisonnable. Pour être honnête, je ne pensais pas utiliser l’écho. Finalement, je me retrouve à ajouter un poil d’écho en fond en plus de la réverbération. Il est possible de modifier la fréquence de répétition de l’écho via une fonction TAP de la pédale pour l’assortir au tempo d’un morceau. La fréquence n’est pas sauvegardée quand on éteint la pédale.
Je ne pensais pas me servir de la correction d’intonation non plus. Avec le bouton entre 9 heures et midi, ça ne fait pas de mal, sans massacrer le son. On est loin de l’auto-tune à la Cher ou façon rappeur, même en le poussant à fond, là où il devient un peu trop flagrant. La correction est autochromatique. En gros, il ramène au demi ton le plus proche. Pas de miracle ici, il faut quand même savoir chanter un minimum. La correction ne vous sauvera pas d’un gros faux pas. Si vous voulez chanter avec une légère tension harmonique, ça va vous compliquer la vie. Ah oui, dernier point, la pédale est calibrée en 440 Hz et je ne sais pas si on peut ajuster cet accordage.
Le bouton « bon-po-tot (*) »
(*) bon pour tout, en wallon.
La fonction « Tone », c’est le mystérieux bouton magique. Il colle un preset d’égalisation, de compression, de de-essing et de gate sur la voix. Ca fait du bien au placement de ma voix par rapport à l’instrument. Ca donne ce petit coup de pshit qui fait briller ma voix un peu plus. Il y a deux presets, normal et moins brillant. On passe d’un à l’autre en tenant la touche tone enfoncée pour appuyer sur la pédale. Sans surprise, moins brillant me convient mieux. Bon, c’est pas miraculeux, mais c’est mieux. Il y a toujours mieux. Mais pour avoir le contrôle sur tous les paramètres, c’est le double du prix, au minimum.
Le panneau arrière va à l’essentiel. Un bouton On-Off, un connecteur USB pour les mises à jour (et peut-être la possibilité de changer les presets dans le futur ?), XLR OUT et IN.
Je vais rapidement équiper un petit pedalboard Pedaltrain Nano avec mon essentiel : accordeur, reverb, le Mic Mechanic 2 et mon chrono. Propre et net !
Je me réjouis de tester tout ça en live. Venez l’écouter au Senor Duck ou au Bar à Goûts.
Ca vaut un bon 9 sur mon échelle de piments !
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