Enregistrement numérique : le décibel FS et la saturation

Suite à la publication de ma vidéo sur la prise en main de la caméra Zoom Q8, je reçois pas mal de questions et des commentaires sur les réglages vidéo et audio. Bien que cette vidéo ait été réalisée en partenariat avec les magasins BAX, je ne suis pas affilié de quelque manière que ce soit avec le fabricant Zoom. Mais je suis content de constater que ma vidéo à fait vendre quelques-unes de ces caméras. Un commentaire d’un acheteur a récemment retenu mon attention : une saturation du signal à l’enregistrement. Sans plus de détails en ma possession, cette saturation peut avoir de multiples sources : mauvais choix ou placement du micro, problème de préampli, problèmes à l’écoute, mais aussi un mauvais réglage du niveau d’entrée. Je vais me pencher sur ce dernier cas. Pour clarifier les choses, il faut d’abord redéfinir comment le son est mesuré et de redéfinir le décibel.

Le(s) décibel(s)

On parle de décibel – un dixième de Bel, une unité de mesure de l’atténuation du signal téléphonique, nommé d’après l’inventeur du téléphone Alexander Graham Bell. Ceci explique son orthographe. Tout comme pour le kHz, l’unité dérivée d’un nom propre prend une majuscule et son préfixe une minuscule: dB.

Malheureusement, cette unité sert à exprimer plusieurs réalités, raison pour laquelle on lui ajoute des suffixes :

  • la pression acoustique dB PSL, qui ne reflété que cette pression
  • les mesures pondérées dB A, dB B, dB C, qui tient compte de l’audition humaine aux différentes fréquences
  • des mesures électriques dans la transmission de signaux: dBu, dBm dBv dB FS.

Il s’agit toujours d’une mesure par rapport à une référence : une valeur négative signifie que la valeur absolue correspondante est inférieure à la valeur absolue de référence, une valeur nulle (signifie que la valeur absolue correspondante est égale à la valeur absolue de référence et une valeur positive signifie que la valeur absolue correspondante est supérieure à la valeur absolue de référence.

C’est une unité avec une échelle logarithmique. Ceci reflète que la perception par l’oreille humaine n’est pas linéaire. Un son faible est perçu plus fort, un son fort est perçu plus faible. Retenez que si mathématiquement 3 dB est un doublement de la valeur physique, 10 dB multiplie la puissance par 10 ce qui correspond au doublement de la puissance perçue par notre oreille. Simple, non ?

Le dB FS

Pour les niveaux d’enregistrements numériques, c’est le dB FS qui nous intéresse. Il signifie décibel Full Scale. Cette unité est apparue lors du passage au numérique. Le niveau 0 dB FS correspond à la valeur maximale permise qui peut être encodée par un convertisseur A/D. Au-delà, le signal sature et est écrêté. Malheureusement, les indicateurs ne sont pas toujours très clair sur l’échelle utilisée.

Dans une chaine analogique, on flirtait volontiers dans la zone rouge, le rapport signal/bruit était optimisé, la saturation analogique donnant du grain et du caractère au son.

Certains continuent à utiliser la zone rouge comme référence. Malheureusement, la saturation numérique, faite de craquements et de clics, est juste inexploitable. Le but sera d’amener le niveau des crêtes proche du 0 décibel full scale sans jamais le dépasser. Il existe des savants calculs du rapport entre le dB U (une mesure relative électrique) et le dB FS (une mesure relative numérique) pour définir le meilleur niveau, mais en général on recommande de rester aux alentours des -3 dB FS.

Il est toujours préférable de garder un peu de « headroom ». Le headroom est la différence entre le niveau moyen d’un son, et son niveau maximal. Selon l’instrument, l’écart sera faible, moyen ou important. Un écart trop important rendra le son désagréablement irrégulier, un écart trop faible sonnera plat et sans nuances.

L’idéal serait évidemment d’avoir une lecture simultanée de la moyenne et des pics, comme sur certains plugins, mais la miniaturisation et le budget des petits lecteurs numériques ne le permet pas.

Waves Dorrough

Waves Dorrough

Régler le niveau d’entrée des caméras et enregistreurs.

Contrairement au matériel analogique, le matériel numérique ne pardonne absolument pas les excès de niveau en entrée. A choisir, il vaut mieux un signal trop faible, que saturé et inexploitable. Outre le placement des micros par rapport à la source sonore, divers outils peuvent vous aider à trouver le meilleur réglage de niveau d’entrée. Dans l’ordre dans lequel je propose de les mettre en oeuvre :

Zoom Q8 - mixer

Zoom Q8 – mixer

 

Le indicateurs de niveau

Il existe plusieurs types d’indicateurs de niveau:

  • les VU mètres à aiguille (physiques ou logiciels) qui donnent un aperçu de la moyenne d’un signal et un rendu de la perception du niveau du signal
  • les RMS mètres qui donnent une moyenne de l’intensité du signal 
  • les PPM mètres ou peak mètres qui indique l’intensité des maxima du signal

Ces informations sont pertinentes à l’une ou l’autre étape de votre travail, mais les deux premiers sont des formats un peu obsolètes dans le monde numérique. Le VU mètre peut passer à côté de breves crêtes qui provoqueront de l’écrêtage, tandis que les RMS mètres ne montreront que les maxima sans donner un aperçu du niveau moyen. Certains plugins bien pratique combinent ces indicateurs.

T-racks-Metering

T-racks-Metering

 

 

 

Les niveaux d’entrée dans une chaine numérique

Pour le travail en digital, surtout à la prise de son, les pics seront la valeur à surveiller. Pour vous aider, la plupart des indicateurs de niveau ont une zone verte, une jaune ou orange et une rouge. Par exemple, sur la caméra Zoom Q8, l’écran de contrôle des niveaux affiche un peak mètre plus que probablement étalonné en décibel FS surmonté d’une indication de dépassement de niveau. Chatouillez le milieu et le haut du jaune-orange et évitez le rouge. Le haut de l’indicateur comporte une zone rouge qui restera illuminée en cas d’écrêtage. La zone de sécurité se situe entre -12 dB FS et -6 dB.FS. Pour un instrument créant des pics intenses et brefs, il faudra se conserver une marge plus importante, du headroom. Pour un instrument plus nuancé, on pourra pousser un peu le niveau d’entrée.

Zoom Q8 niveaux d'entreée

Zoom Q8 niveaux d’entrée

Vous pourrez augmenter le signal et lui donner un peu de saturation analogique en postproduction. Certains appareils proposent même de réaliser une prise de son de secours à -10, -12 ou -20 décibels. Mais attention, un signal trop faible pourra présenter du souffle ou du bruit qui sera amplifié parallèlement lorsque vous voudrez pousser le niveau. C’est un équilibre à trouver.

Le Pad

Si malgré tous vos efforts, vous continuez à saturer, un Pad (atténuateur) vous permet de réduire le signal d’entrée de -10 ou de -20 dB.

Le compresseur-limiteur

Un compresseur et un limiteur vous permettent de garder le niveau sous contrôle, mais je conseille de les utiliser avec parcimonie. Un signal mal compressé sera inexploitable en post-production. Ils sont recommandés si vous n’avez pas l’intention de retravailler le son en post-production pour des voix par exemple.

Voilà, j’espère ne pas me faire étriller par un spécialiste du son, car en définitive, procéder par essai et erreurs et connaître son matos sur le bout des doigts reste le meilleur moyen de ne pas se planter.

30 jours de challenge musical – #30daymusicchallenge

J’aime bien ce genre de défis parfaitement inutiles … 30 jours de musique à trouver en fonction d’un thème imposé pour chaque jour. Apparemment plusieurs versions de la liste circulent, j’en ai choisi une et je l’ai complétée en une fois 🙂

J’aime bien ce genre de listes qui permettent parfois de belles découvertes.

Bien débuter la guitare

30 jours – 30 chanson …

 

  • Jour 1 – une chanson qui vous rend heureux
    • Fly me to the Moon (Bart Howard)
  • Jour 2 – une chanson qui vous aide à avoir les idées claires
    • The Concert in Central Park (Live) – Simon & Garfunkel (oui oui, tout l’album qui a accompagné tous mes blocus à l’université)
  • Jour 3 – une chanson qui vous fait rire/sourire
    • Side by SIde (Harry Woods)
  • Jour 4 – une chanson qui rappelle un évènement triste
    • BAP – Ahn ‘ner Leitplank (qui me rappelle la mort accidentelle de mon meilleur ami d’enfance)
  • Jour 5 – Une chanson dont le sens est constamment renouvelé à chaque écoute
    • Les chansons de Julien Doré en général qui changent de sens en fonction de mon humeur à l’écoute
  • Jour 6 – une chanson à propos de la drogue ou de l’alcool
    • The drugs don’t work – The Verve (et en plus c’est vrai)
  • Jour 7 – une chanson « plaisir coupable »
    • tous mes plaisirs sont assumés, mais sinon la plupart des classiques du feu de camp à la guitare
  • Jour 8 – une chanson de votre jeunesse
    • Yes Sir I Can Boogie – Baccara (mon premier 45 tours)
  • Jour 9 – une chanson qui vous donne envie de danser
    • Pump up the Jam – Technotronic
  • Jour 10 – une chanson qui vous fait pleurer
    • Charlotte sometimes – The Cure
  • Jour 11 – une chanson qui vous rappelle l’été
    • La madrague – Brigitte Bardot
  • Jour 12 – une chanson pour la douche
    • l’air de Leporello – Don Giovanni – Mozart
  • Jour 13 – une chanson qui vous rappelle votre meilleur ami
    • La Doudou – Renaud
  • Jour 14 – une chanson que vous aimez en live
    • j’aime pas trop les live en général, mais la version live de Hotel California est très bien
  • Jour 15 – une chanson que vous aimez, au plus grand étonnement de vos amis
    • C’était l’hiver de Francis Cabrel
  • Jour 16 – une chanson pleine de sens pour vous
    • Les passantes – Georges Brassens
  • Jour 17 – une chanson qui vous ennuie
    • A nos Actes Manqués – Jean-Jacques Goldman (surtout l’intro)
  • Jour 18 – une chanson qui est votre sonnerie de smartphone ou qui pourrait l’être
    • en fait, j’ai mis une de mes compos – 404 Rag (Ca c’est snob)
  • Jour 19 – une chanson qui vous obsède
    • Tom’s Diner – Suzanne Vega
  • Jour 20 – une chanson d’un album que vous attendez
  • Jour 21 – une chanson sur laquelle vous avez envie de danser à votre mariage
    • Le rêve bleu – Aladdin (et d’ailleurs je l’ai fait
  • Jour 22 – la BO de votre vie
    • J’aurais voulu être un artiste – (sauf que je ne suis pas devenu homme d’affaire non plus)
  • Jour 23 – une chanson qui vous met en colère
    • la plupart des reprises de Jacques Brel, pas touche au grand Jacques
  • Jour 24 – une reprise que vous adorez
    • Halleluyah de Léonard Cohen par Jeff Buckley
  • Jour 25 – une chanson acoustique que vous aimez
    • De la main gauche – Natasha St Pier et Jean-Félix Lalande
  • Jour 26 – une chanson de votre groupe favori
    • A Forest – The Cure
  • Jour 27 – une chanson dont vous vous moquez volontiers
    • Hotel California – The Eagles
  • Jour 28 – une chanson qui vous rappelle votre ami.e, conjoint.e réel ou imaginaire
    • le rêve bleu – Aladdin
  • Jour 29 – une chanson qui s’accroche
    • l’araignée Gipsy ♪♫
  • Jour 30 –  une chanson que vous n’avez plus écouté depuis longtemps
    • Tous les rêves – Pierre Rapsat

La vidéo live et les revenus des artistes

La vidéo live a le vent dans le dos. Les plateformes rivalisent pour pousser les créateurs de contenu à adopter ce format. Avec dix fois plus de commentaires et trois fois plus de durée de visionnage que les vidéos non-live, les chiffres de Facebook sont époustouflants. Sur Periscope et d’autres plateformes, le temps de visionnage explose, et le format permet de toucher les plus jeune. Il s’agit évidemment d’un outil magnifique pour ceux qui vivent de leurs revenus publicitaires. Les marques qui transforment l’adhésion en achats de produits sont fan. Pour les autres, la question de la dilution du revenu artistique se pose à nouveau.

Vidéo live - bienfaits ou méfaits ?

Vidéo live – bienfaits ou méfaits ?

Samedi soir, devant la vidéo live des copains

Le samedi soir, les vidéos live fleurissent sur mon journal. Je le reconnais, malgré le son à la ramasse et l’image brouillée (et verticale) c’est sympa de voir ce que font mes amis. Il m’est impossible d’aller les voir en concert de-ci de-là dans notre royaume.

De nos jours tout est filmé, enregistré, diffusé. Si certains diffusent un bref instant du concert pour dire « j’étais là », il m’arrive d’assister à des concerts entiers diffusés en live. J’avais déjà évoqué la question dans un billet à propos du magnifique concert rendu en 20 secondes de vidéo pourrie.

Bien sûr l’artiste bénéficie lui-même de l’effet de promotion de la vidéo live. Il peut décider de diffuser un bout de soundcheck, un aperçu de l’ambiance d’une soirée, ou une interview en backstage. Mais il n’a plus le contrôle du moment et de la qualité de ce qui est capté et diffusé. C’est parfois contrariant. On a tous sa petite blague ou sa petite phrase magique ou le petit morceau reprise-surprise du concert. On n’a pas forcément envie que tout le sel soit éventé en place publique en permanence. Sans parler d’un souci technique éventuel ou d’une salle pas tout à fait comble un soir de foot qu’on préfère oublier.

Les vidéastes improvises n’étant pas mal-intentionnés, il est quasiment impossible de s’opposer au fait de filmer sous peine de passer pour un je-ne-sais-quoi de pas très sympathique ou d’aigri. Ce que je peux comprendre.

Le label Acoustic Music Records avait même lancé un concept de concert payant en streaming. La qualité de la captation et sa diffusion éphémère et unique garantissaient une expérience proche d’un vrai concert en live, dans le confort de son salon. Actuellement ils travaillent sur les solutions techniques et les concerts sont à l’arrêt, mais l’initiative était intéressante.

Où va l’argent ?

Parfois dans une vidéo live j’aperçois une chaise vide. Je me dis qu’il y a là des personnes qui « assistent » au concert sans payer leur place. Si la maigre qualité de ce qui est diffusé ne justifie pas un prix d’entrée, on se demande à qui profiteront les retours de la vidéo dans ce cas ? Bien sûr, il y a l’effet promotionnel qui fera peut-être venir l’une ou l’autre personne à un concert prochain de l’artiste. Ou qui fera découvrir le lieu filmé. Bien sur, rien ne dit que la personne regardant la vidéo par hasard serait venue au concert. Mais à force de jouer aux entrées dans des salles à moitié remplies, même connecté au monde par la petite lorgnette de plusieurs smartphones, les musiciens et les organisateurs ont tout à perdre d’un point de vue financier.

En tant que compositeur je m’interroge également sur la question du respect de mes droits d’auteur. Facebook et Youtube ne manquent pas de me signaler en termes juridiques menaçants quand je me sers de la musique des autres. Fera-t-elle pareil pour ma musique ? La Sabam saura-t-elle harceler sur Facebook aussi bien qu’elle ne poursuit les petites salles de ses assiduités ?

Certains argueront que ce sont des cacahuètes. Mais tous ces marchands de cacahuètes ont l’art de faire leur beurre, surtout quand on les épluche à leur place.

Il faut « faire avec »

Il ne s’agit pas de rejoindre les rangs des pleureuses du joli temps d’avant. Tout simplement je constate qu’il y a des organisateurs qui prennent le risque de faire confiance à des artistes. Ces artistes ont créé du contenu pour qu’au final l’argent soit distribué via le web à d’autres acteurs. Tout cela affecte bien évidemment plus les gagne-petit et les petites structures.

Comme toujours, il y a à boire et à manger dans ces nouveaux outils de communication. A celui qui est filmé de s’en accommoder, et à celui qui filme de respecter le travail de l’artiste.

Vidéos faites maison : quelques conseils en vrac !

Making of vidéos concert au Spirit of 66

Le musicien de 2016 qui gère sa « petite entreprise » est amené à faire des vidéos régulièrement. C’est devenu un requis de base pour faire sa promo sur Internet. L’argent et le temps ne sont pas toujours disponibles pour confier à des professionnels ces petits moments de partage avec les fans. Mon test de la caméra vidéo Zoom Q8 me vaut quelques questions à propos de la réalisation de ces petites vidéos. Vu que j’ai parcouru ce chemin et commis TOUTES les erreurs que je vais lister ici, je n’ai aucun scrupule à vous en parler.

On n’a jamais trop de lumière pour les vidéos

En fait, toutes les caméras sont « mauvaises » si les conditions d’éclairage sont « mauvaises ». Les lentilles ont beau être lumineuses, il faut que la dynamique du capteur soit au rendez-vous. C’est n’est jamais le cas avec une caméra d’entrée de gamme et très rarement le cas avec un petit capteur. Je l’ai compris en assistant à la captation d’un concert par une télé locale. Malgré du matos de pro, ils ont tout simplement demandé de laisser les lumières de la salle allumées. Je me suis dit : « Forcément, avec des moyens pareils, moi aussi j’y arrive ! ». Habituellement, comme tout le monde, je me débats avec des « moyens légaux », comme disait Goldman et la lumière disponible.

Making of vidéos concert au Spirit of 66

Making of vidéos concert au Spirit of 66 (Zoom Q3HD)

En regardant certains clips « live » de groupes, on se rend compte que c’est un faux live et que la scène est en fait baignée de lumière. Après il suffit de corriger la lumière en post-production pour retrouver une belle lumière de concert live. Pour ce qui est des caméras d’action, un spot de surf ou une piste de ski baignés de lumière n’ont évidemment pas grand-chose à voir avec un backstage ou un garage/local de répet. Une grande scène sera également mieux éclairée qu’un petit club. Amenez plus de lumière !

Quelle lumière ?

Wishlist : éclairage de studio

Wishlist : éclairage de studio

Si vous regardez les vidéos de YouTubeurs connus en analysant les reflets, vous verrez que la plupart opèrent avec un éclairage additionnel de type softbox carrée. Ils les utilisent même en extérieur, combinés à des réflecteurs souples ! Investir dans un projecteur (on fait des projecteurs de bricolage sur pied) ou un petit kit d’éclairage de studio est vraiment une bonne idée. Soignez votre éclairage et faites attention aux ombres.

Attention aux leds de couleur. J’ai perdu une demi-journée de « tournage » en filmant avec des projecteurs leds RGB qui ne produisent que du rouge-vert-bleu sur des bandes très étroites. Même en les réglant pour produire du blanc, l’image reste granuleuse parce que les trois couleurs cyclent très rapidement, trop rapidement pour l’œil, mais pas pour le capteur. Ceci explique également pourquoi certaines photos de concert sont si moches. La couleur est possible mais il faut prévoir un apport de lumière blanche avec un spectre lumineux complet.

Attention aussi aux leds blanches bon marché provenant du marché asiatique. Elles sont souvent cadencées à 60 Hz au départ du transformateur au lieu du 50Hz de notre réseau électrique. Cela peut provoquer du grain ou des bandes d’interférence sur les vidéos.

Pour les caméras qui n’ont pas de balance des blancs ou de réglage de luminosité, j’ai lu qu’il faut impérativement avoir une zone blanche bien éclairée (presque surexposée) dans l’image. Sinon les noirs seront grisés, les blancs seront fades et l’image dans son ensemble sera granuleuse. Par exemple, mon fond noir pour les vidéos de présentation de la Zoom Q8 était une mauvaise idée.

Les erreurs évitables

Vérifiez que votre caméra est bien configurée en PAL et pas en NTSC. Le format NTSC américain est cadencé à 60 Hz et notre réseau électrique européen à 50 Hz. Il y a un décalage entre le scintillement rapide de la lumière et le balayage du capteur. Ce décalage va produire des bandes d’interférence et du clignotement et du scintillement dans l’image. Même un écran d’ordinateur allumé éclairant la pièce peut nuire à la qualité d’image. Cela reste valable pour les multiples de et les diviseurs de 60 comme le 30 images secondes ou le 120. En extérieur, aucun souci.

Adaptez le format et la résolution dès la captation de la source au format de destination. Voici les recommandations de format pour YouTube. Il peut être tentant de pousser le 4K si votre caméra le permet. Mais si vous devez rétropédaler la résolution avant de mettre en ligne, hormis pour un recadrage, l’intérêt est limité. Cela risque de compliquer fortement le travail en post-production.

Maitriser le matériel avant de devoir vous en servir « sérieusement ». Une seule solution, faire des tests, encore et encore. Lire le mode d’emploi et des retours d’utilisateurs vous apprendra beaucoup de choses. Pensez aux détails et préparez vos tournages.

Soignez vos cadrages et la mise au point. Il n’y a rien de plus frustrant que de regretter un cadrage ou un placement de caméra. Soyez attentif aux reflets, aux objets dans le cadre. Comme en photo, cadrer dés la prise de vue vaut mieux qu’un recadrage, vos pixels sont précieux.
Soignez le décor, l’arrière-plan et les détails comme les vêtements que vous portez ou l’état de propreté de votre instrument (si vous avez des gros plans de vos mains, coupez et nettoyez vos ongles !).

Comparer ce qui est comparable

comparer des pommes et des poires

comparer des pommes et des poires

Je l’ai dit dans un article déjà. Comparer votre investissement en gardant le prix en tête. Comparez-vous avec des personnes disposant de moyens humains, techniques et financiers similaires. Une Instagrammeuse célèbre a dernièrement rompu le silence en avouant que ce « simple » cliché posé sur un bord de piscine a nécessité plus d’un demi-jour de travail avec styliste, accessoiriste, maquilleuse et coiffeuse. Sans parler du repérage, de la préparation physique (une journée de diète et d’abdos pour avoir le ventre plat et gainé) et la postproduction. il y a souvent plus de moyens qu’on ne l’imagine derrière des shootings simples en apparence.

La musique et donc le son restent l’essentiel

Test de la caméra Zoom Q8 en conditions réelles

Test de la caméra Zoom Q8 en conditions réelles

L’objectif final doit être visuellement « suffisant » mais convaincant d’un point de vue musical et sonore. Le parent pauvre des vidéos musicales est plus souvent le son que l’image. La prise de son est une des très grandes qualités de la caméra Zoom Q8 et c’est pour cette raison que beaucoup de gens – dont moi – passent l’éponge sur une qualité d’image sans doute perfectible en basse lumière. Une image propre et bien réalisée, un son aux petits oignons suffiront. N’hésitez pas à capter le son à part, avec un enregistreur si votre caméra n’est pas au top pour le son. Vous pourrez resynchroniser l’audio en postproduction.

Pour les smartphones il existe des microphones extérieurs qui améliorent sensiblement la prise de son.

Note : un peu de réalisme sonore ne fait pas tort. Personnellement ça me dérange un peu quand je vois un type jouer de la guitare acoustique adossé à un arbre alors que j’entends une réverbération de type cathédrale posée sur la guitare.

Confier le grand moment à un professionnel

Les caméras d’entrée de gamme sont parfaites pour les petites réalisations maison, mais elles ont forcément des limitations. Histoire de me contredire un peu, n’hésitez pas pour un grand shooting ou le clip vidéo de votre single à investir et à vous en remettre à un pro. Vos connaissances en matière de vidéo vous permettront de bien dialoguer avec lui pour obtenir le résultat que vous attendez, mais l’obligation de moyens et de résultat pèsera sur vos épaules. Là aussi, méfiance, on devient vite « vidéaste ». Regardez ses autres productions et définissez ce que vous attendez en termes d’objectifs, de résultats et de délais en étant réalistes par rapport à votre budget. Talent et débrouille font beaucoup, mais il y a une certaine corrélation entre les moyens investi de part et d’autre et le résultat à attendre.

J’ai sûrement oublié des erreurs que j’ai commises, tant le sujet est vaste. N’hésitez pas à commenter.