Je me suis rendu au Spirit of 66 à Verviers vendredi passé pour filmer des extraits du concert de Jacques Stotzem. Dans la continuité du trailer vidéo pour l’album « To Rory », et d’une petite incursion dans le monde du backstage et du soundcheck d’un guitariste acoustique (une de mes vidéos préférées, qui n’a malheureusement pas eu le « succès » que j’espérais en termes de visionnages) il m’a demandé de collecter du matériel vidéo pour alimenter son channel YouTube et documenter la tournée de promotion pour son nouvel album. En attendant les vidéos, voici quelques impressions du making-of :
Je suis un parfait débutant et amateur en la matière, et comme je m’étais déjà rendu à Arlon pour filmer des images de concert, je compte mettre en pratique les leçons tirées des erreurs du passé.
J’ai un net avantage par rapport à la fois passée. Je connais assez bien le Spirit of 66 et je peux déjà réfléchir sur papier à la disposition des caméras pour retirer les meilleurs images du concert. L’avantage de procéder ainsi est de pouvoir déterminer exactement le matériel dont j’ai besoin et de tout pouvoir configurer et tester à l’avance.
Je plaide coupable, je suis un homme de schémas et de check-lists 🙂 J’en profite pour établir une check-list des points à vérifier au moment de démarrer le film pour ne rien oublier. Quand on n’y connaît pas grand-chose, autant être bien préparé.
J’ai emprunté du matériel autour de moi et je dispose de 3 caméras GoPro (une Black édition 4 et deux Hero3 white édition, un peu moins performantes) et je dispose également d’une caméra Zoom Q3HD, qui m’offre en plus d’une image correcte, un son de référence. Le son pour la vidéo finale sera capté directement à la table de mixage et traité à part pour le meilleur rendu possible.
Il est clair que de nos jours, les appareils photo reflex offrent une meilleure qualité d’image, mais outre le budget irréaliste que représenterait l’achat de 3 ou 4 reflex avec l’objectif approprié à la basse lumière, cette solution présente des soucis de mise oeuvre. La plupart des reflex ont une durée de capture vidéo limitée (en raison de la bande passante et de l’échauffement du capteur) et il est impossible de filmer un concert en continu en manipulant seul autant d’appareils.
J’ai passé un peu de temps à configurer les caméras pour minimiser les soucis de balance de couleur et d’exposition. Toutes les GoPro seront commandées à l’aide d’une commande à distance. Le format vidéo sera de la HD en 25 images par secondes pour toutes mes caméras.
Le plan est le suivant: La GoPro 4 prendra une vue plongeante sur les premiers rangs et la scène, une caméra sera placée sur le côté de la scène, deux caméras directement sur le pied de micro pour obtenir un plan proche. J’emballe le tout proprement pour ne rien perdre, ne rien oublier et pouvoir tout trouver et mettre en oeuvre rapidement.
Arrivé au Spirit, j’installe les caméras sur la scène et emprunte une échelle pour fixer une des caméras dans les structures pendues sous le balcon. Je me sers de l’écran arrière optionnel sur chaque caméra pour finaliser les cadrages et fixer la camera. Ensuite, écran éteint et retiré, je confirme cadrage et configuration à l’aide de l’application GoPro de mon smartphone. Pour éviter tout problème d’autonomie de batterie, les caméras seront alimentées en courant. Je ne termine pas un petit coup de chiffon sur les lentilles pour éliminer d’éventuelles traces de doigts qui feraient de disgracieux reflets sur les images.
Pendant ce temps Jacques Stotzem a terminé son soundcheck et prend le temps de s’occuper de sa communication sur les réseaux sociaux. Il est temps pour moi de découvrir le célèbre backstage du Spirit of 66 pour y installer mes affaires.
Pendant que nous mangeons un bout, le Spirit se peuple peu à peu, d’abord les employés du bar et du vestiaire, puis les premiers spectateurs.
Je fais un dernier test d’allumage et de démarrage des caméras, Ce soir je serai travailleur de l’ombre, je déclencherai le tout depuis le fond de la salle. Malheureusement l’enregistrement ne démarre pas pile au même moment sur toutes les caméras, ça aurait été pratique pour la synchro en postproduction.
Avec la peur d’une panne ou d’un souci technique, je ressens presque autant de pression que si je devais jouer de la guitare sur scène. J’ai activé les petites diodes rouges des caméras qui signalent l’enregistrement. Elles peuvent être désactivées pour plus de discrétion, mais je préfère pouvoir vérifier que tout va bien, d’un regard. Mais finalement, cette précaution est un peu illusoire. Les caméras sont hors de portée en cas de problème, et je ne pourrais les atteindre qu’à l’entracte.
Le concert démarre et j’ai déjà un petit problème. Sans doute en s’installant sur le bord de la scène pour filmer ou pour photographier, quelqu’un a déplacé le pied d’une de mes caméras à droite de la scène. Je dois me faufiler (ce mot prend un sens particulier pour une personne de ma « prestance ») dans la foule compacte pour aller repositionner ma caméra correctement.
Le premier set est consacré entièrement au projet d’hommage acoustique à Rory Gallagher. L’enthousiasme du public fait écho à l’énergie de Jacques. Lors de morceaux plus lents, la salle est captivée, silencieuse, c’est carrément magique, et je me réjouis de voir ces instants capturés par les caméras tout en regrettant le poids de la responsabilité du tournage qui m’empêche de rentrer complètement dans l’instant musical.
Le concert est tout simplement magnifique, le Spirit of 66 combine le son des grandes salles avec la proximité entre l’artiste et le public des plus petites, pour le plus grand plaisir de l’artiste et de ses fans.
A la pause, les CD et LP trouvent des acquéreurs ravis par le concert. J’entends de l’allemand et du néerlandais. Certains n’ont pas reculé devant un peu de route pour venir des pays limitrophes.
Le second set sera plus personnel, avec les belles mélodies de Jacques, entrecoupées de quelques arrangements des albums Catch the Spirit I et II.
Le concert se termine avec deux rappels. Je dois encore attendre que la salle se vide pour pouvoir récupérer mes caméras, surtout celle fixée au balcon. On débriefe la soirée autour d’un verre.
Les caméras ont assuré apparemment, tout est dans la boîte. Je rentre chez moi en pensant à ce que je raconterai dans le making-of.
Il reste à attendre l’audio finalisé pour monter les vidéos et voir si on a les images nécessaires … mais un premier regard sur les prises brutes montre que le matériel capté est très prometteur.
Rendez-vous début de l’année prochaine pour les vidéos montées…