Après avoir éliminé de nombreuses candidates, il ne me reste que deux pédales de réverbération à départager. La Boss RV-6 et la Digitech Polara. Tout oppose ses deux pédales. Le look, les choix de sonorités, les options de construction. Analysons tout ça !
Première mi-temps : le look et les caractéristiques !
La Boss RV-6
Plus classique que les pédales Boss, tu meurs. D’ailleurs avec son look gris foncé, avec sa petite plaque en métal brossé surmontée de boutons noirs, on la croirait un peu en deuil. Même les paillettes dans le gris me font l’impression de voir des Mickey sur la cravate d’un croque-mort. La petite lumière de contrôle est rouge, sans surprise aussi. Évidemment c’est solide, c’est du Boss. Évidemment ça fait le boulot, c’est du Boss. C’est la nouvelle itération des pédales de reverb Boss qui a commencé par la Boss RV-2, mais elle pue les années 80 à plein nez. C’est pas classe, mais sous le capot tout est neuf et les algorithmes sont récents Pour le reste des détails techniques, allez voir sur le site de Boss.
Elle peut fonctionner en mono-mono ou en mono-stéréo et stéréo-stéréo. Elle dispose d’une entrée pour une pédale d’expression.
Quatre boutons permettent de paramétrer le son : E.LEVEL, TONE, TIME, MODE. Une large pédale antidérapante active l’effet. La pédale n’est pas True Bypass, le buffer préserve le son de la perte de signal lors de la traversée de la RV-6.
Elle a 8 modes de reverb : +Delay, Shimmer, Dynamic, Room, Hall, Plate, Spring, Modulate. 4 boutons permettent de paramétrer le son : E.LEVEL, TONE, TIME, MODE.
Elle est fournie avec sa batterie (Boss annonce 5 heures d’autonomie), un manuel et l’habituelle note de sécurité infantilisante. L’alimentation est en option. Elle est vendue environ 155 €.
Verdict
Elle est bonne, elle est expérimentée, mais elle ne m’excite pas vraiment. Je lui mets un 6 sur l’échelle de piments.
La Digitech Polara
La pédale est belle, elle a un vrai look et du caractère. Son poids inspire confiance. Elle est un peu plus petite que la Boss. Ne cherchez pas l’emplacement pour la pile, il faudra obligatoirement l’alimenter via un adaptateur secteur (non-fourni) ou via le transfo de votre pedalboard. Attention, la bête est gourmande et il faudra vérifier que votre alimentation est suffisante pour elle.
La pédale est compatible mono et stéréo. Elle offre un switch qui alterne entre un mode buffered et true bypass. Ceci permet également de faire durer la queue de reverb après l’arrêt de l’effet par un appui sur la pédale. Le footswitch est souple et silencieux ce qui est appréciable pour un musicien acoustique. Mais ça peut obliger à jeter un oeil pour s’assurer qu’elle est allumée.
Digitech appartient à Hamman qui détient aussi Lexicon qui a fourni les algorithmes de la Polara, ce qui semble plutôt prometteur. Pour les détails techniques, voir le site de Digitech.
Digitech fournit un Stomplock, un petit gadget en caoutchouc qui permet de fixer les réglages en évitant les contacts accidentels pendant le transport ou pendant le concert. Bien vu !
Quatre boutons ici aussi : Level, Liveliness, Decay et la sélection du type de reverb.
La Polara propose 7 réverbérations : les classiques Room, Plate, Hall & Spring et les plus typées Modulated, Halo, Reverse et Shimmer. Le look ravageur a un prix : le lettrage des boutons est quasiment illisible dans le décor psychédélique.
Dans la boite on trouve la pédale, le Stomplock, un velcro pour pedalboard (bonne idée) et une note de sécurité infantilisante. Elle est vendue 130 € environ auxquels il faudra éventuellement ajouter le prix d’un adaptateur secteur, soit une dizaine d’euros.
Verdict
Elle est fraîche, avec un grain de folie, mais elle m’énerve un peu. Notre histoire commence sur un malentendu. Mais son audace me plaît, elle prend un tout petit avantage avec un 7 sur mon échelle de piments.
Mais … on se fout de moi ?!
Quand j’ai reçu la Digitech Polara, j’ai été choqué. A la place des (beaux) boutons en métal, elle a des (moches) petits boutons gris en plastique. J’ai d’abord cru que j’avais eu droit à un refurb d’un petit malin qui avait piqué les boutons d’origine et j’ai demandé un échange. Et je reçois … la même ! Après enquête, c’est bien Digitech qui a changé les boutons en douce. Bad move, man ! Alors, on gratte quelques pourcents en plus pour les actionnaires ?
Elle fonctionne, le son est beau, mais j’ai bien envie de la remballer pour le principe. Je me demande si je ne vais pas aller voir en magasin s’ils n’en ont pas encore une qui traîne avec des boutons en métal.
Mais comment commencer une relation pro et sentimentale sur un mensonge ? Du coup, je me sens obligé d’ajouter une mention « image non-contractuelle » en dessous des images de leur press-kit.
UPDATE 21/12/17 : Polara vient enfin d’annoncer publiquement ce changement sur leur page Facebook.
Verdict avant la seconde mi-temps
Que ce soit l’absence d’imagination et de folie d’un côté ou les errements de look de l’autre, c’est dur de trancher. Il y a des bonnes idées de part et d’autre. D’un côté je me dis qu’avoir une pile c’est utile, de l’autre ce n’est pas si dur d’avoir du courant sur scène. Si je peux éviter de jongler avec les piles de 9V c’est pas plus mal. C’est coûteux et ça pollue. Le choix du True Bypass ou du Buffer sera moins déterminant dans mon cas, j’utilise peu d’effets et mes longueurs de câbles sont courtes en général.
Les réverbérations spécialisées comme Halo, Shimmer et autres Reverse ne vont sans doute pas m’aider à départager ces deux pédales, à moins d’un coup de coeur inattendu.
Finalement, et sans surprise, c’est le son et l’utilisation sur les réverbérations classiques comme Room, Hall et Plate et Spring qui seront déterminants pour moi. Bon, je vais tester tout ça et je reviens.
A suivre …
3 Commentaires
J’adore ta review pour le moment mais, tu n’est jamais revenu haha! Allez, dis nous la suite de tes résiltats!
Auteur
Voilà, la suite est là ! https://guitar.vanlochem.be/digitech-polara-vs-boss-rv-6-2e/
Et oui, je l’ai finalement trouvée ! Mais, je n’ai jamais été capable de supprimer mon commentaire. Haha !