Escapade musicale à Virton – Stage de Toussaint

Ce weekend de Toussaint était pour moi l’occasion, primo, de refuser de répondre à mes mails professionnels le weekend (faut pas pousser bobonne dans les orties), deuxio d’aller m’évader à Virton pour une parenthèse musicale au stage de la Toussaint de l’asbl Musique acoustique. Pour une fois je n’irai pas à la piscine parce que « j’ai musique » et pas l’inverse. Pour ceux qui n’ont pas le courage de lire : c’était top, une organisation nickel, on a bien bossé et j’ai ramené un paquet de notes à relire et à rejouer.

Le minimum vital pour bien bosser sur place …

35 ans de fingerpicking et 33 ans de stages à Virton

Malheureusement je n’ai pas fait tous les stages de Virton. Ce serait trop beau. J’arrive doucement (?) à l’âge où je vais avoir plus d’anniversaires à fêter que de nouveautés à découvrir.  C’est aussi l’âge où les dates, les « nombre de fois » deviennent plus lointain et flous et où une erreur de plus ou moins un an devient statistiquement anecdotique.

Je ne sais toujours pas si le trou du cul de la Belgique est poilu, mais maintenant on sait ce qu’il sent 🙂 Certes, on n’est pas venu pour se prendre le chou, mais … ça pue un peu le chou à Virton.  Apparemment les gens du cru ne la sentent plus et ils n’y sont pour rien, mais cette légère odeur de chou bouilli est tenace. La faute à une usine de transformation de cellulose. Heureusement l’entreprise en est bien consciente et travaille sur la résolution du problème. Rendez-vous en 2020 pour voir si ça sent la rose ou encore mieux, si ça ne sent rien. Mais la région est jolie et très verte, on ne peut pas tout avoir. Je suis rentré avec une vague envie de manger une choucroute, ce qui est un moindre mal, finalement. 

Pour profiter de l’ambiance au max, et optimiser le ratio trajets et logistique familiale à une seule voiture, je pars déjà vendredi. C’est l’accueil des stagiaires et un repas « tartines » en auberge espagnole à la belge où chacun (sauf moi qui avais oublié) a apporté un fromage, une salaison ou du vin. L’ambiance est détendue, mais tout le monde est un peu fatigué, à commencer par moi.

Exceptionnellement la musique ne fera par résonner les murs de l’ISF de Virton ce soir. Un Orval (ou deux) et puis au lit.

Au boulot !

Cette année j’ai hésité à m’inscrire au cours d’Ukulélé, histoire d’apprendre à jouer des cet instrument au lieu de faire semblant comme un charlatan de guitariste. J’avais aussi vaguement envie d’aller taper du cajon, maintenant que j’en ai un. Mais la perspective de ne pas jouer de guitare m’a semblé trop frustrante. Direction donc le cours de « finger » avec Stéphane Wertz. Les autres choix sont le chant, la guitare rythmique, la guitare Jazz, l’harmonica, la contrebasse et la, mandoline.

Après un bref discours matinal et les détails pratiques, c’est parti. Cette année, il n’y a pas trop d’inscrits, ce qui donne une bonne latitude au niveau du programme et un suivi un peu plus individualisé. 

Stephane Wertz

Stéphane Wertz

Le programme (on n’a pas chômé sur ces deux journées) :

  • Clouds, une compo avec des hammer-on « crapuleux » pour travailler précision et indépendance,
  • un blues traditionnel Walkin’ Blues de Son House pour nous rappeler le visage de nos pères,
  • une ambitieuse adaptation de Country un morceau de Keith Jarrett,
  • un peu de latin-jazz avec The Girl of Ipanema auquel j’avais réussi à échapper toutes ces années,
  • Sodade, cette nostalgie cap-verdienne dont l’esprit est apparemment impossible à traduire avec un mot français,
  • et enfin Moonriver ce joli bonbon qui fait partie de la BO du film « Breakfast at Tiffany’s ».

Je lis que le responsable de Paramount était là lors du prévisionnage du film et qu’il  a dit, « une chose est sûre, c’est qu’on va virer cette chanson ». Audrey Hepburn qui avait appris à chanter et jouer de la guitare rien que pour cette scène a eu envie de l’étriper sur le champ. Je me demande combien de pépites ont été oubliées parce qu’un encravaté dans une salle avait soudain l’impression de savoir distinguer ce qui était bon de ce qui ne l’était pas.

C’est notoire que je ne suis pas un grand fan de latin-jazz, mais bon, il est plus que temps que je me plonge dans ce vocabulaire musical aussi.  On n’apprend pas grand chose si on ne sort pas de l’ornière qu’on se creuse. Et les grilles sont fort séduisantes, j’avoue. Comment ne pas être motivé avec un prof attentif et généreux comme Stéphane. Il est venu avec une jolie guitare archtop qui réveille en moi des vagues désirs d’essayer d’autres instruments plus électriques, plus éclectiques.

Stephane Wertz

Stéphane Wertz « en action » à Virton

Vous avez trop chaud ou vous avez trop froid ?

Mon souvenir le plus lointain d’un stage est un froid de canard qui nous empêchait de jouer de la guitare, cette année il faisait carrément un peu trop chaud, surtout quand le soleil pointait ses rayons sur les classes.  En l’absence de vannes sur les radiateurs, difficile de régler quoi que ce soit. Du coup j’ai trouvé cet avis assez ironique.

Pas grand chose que les organisateurs puissent faire. J’ai le passé le weekend en t-shirt, ce qui n’est pas un drame. Les courants d’air qui ne manquaient heureusement pas étaient les bienvenus. C’est les frileux qui ont du être ravis, pour une fois. Dimanche, le soleil boudait, il pleuvait et la température a fini par chuter. On n’est jamais content.

Comme d’habitude la nourriture est irréprochable et servie avec le sourire, ce qui ne gâche rien. Les moments passés à table permettent de chouettes discussions en se mélangeant avec les autres instrumentistes et leurs professeurs.

Concert des stagiaires

Le samedi soir, c’est le traditionnel concert des stagiaires. Pendant la journée, la feuille d’inscription fait le tour des classes. C’est difficile de passer pour quelques morceaux entre les prestations d’autres stagiaires talentueux ou de profs bourrés de talent (et aussi très très professionnels). Je me sens fatigué, mais j’accepte de jouer un morceau, un seul. Je sais déjà que je vais jouer « Lunasa » ma dernière composition. Service minimum, en quelque sorte. Mais ça me fait plaisir de jouer. Et ça se passe plutôt pas mal.

Jusqu’au lendemain, je reçois pas mal de félicitations pour mon morceau. Ca fait plaisir, même si je n’oublie pas que les gens qui n’ont pas apprécié ne diront rien, ce qui biaise toujours la perception qu’on pourrait avoir de son propre talent.

L’inévitable parenthèse « matos » (qui ne va intéresser que moi)

J’ai profité du concert pour faire quelques tests avec « vieille » caméra Zoom Q8. Elle a longtemps été en réparation ce qui m’a empêché de la tester à fond.

C’est connu, elle souffre en basse lumière. Pire, la vidéo sous les projecteurs LED est souvent carrément inutilisable. Mais c’est un problème que je connais depuis ma mésaventure lors d’un tournage de vidéos pour Jacques Stotzem. Les petits capteurs des caméras souffrent déjà beaucoup du manque de lumière. De plus, les LED ne les nourrissent que d’une lumière avec un profil en peigne avec des bandes de fréquence étroites. Une catastrophe pour la vidéo.

L’image de la Zoom Q8, pas terrible.

Mais mon iPhone 6s ne fait guère mieux, les contours sont moins pixelisés et le lissage logiciel améliore un peu les choses, au détriment de la netteté. Mais le smartphone a l’avantage d’être toujours dans la poche …

Le son est toutefois plus complet, plus agréable pour la Zoom Q8 …

Avec mon iPhone 6s, pour comparer …

Dans une lumière « normale » ça reste bruité, mais utilisable pour documenter une soirée ou une jam. Mais avec tout le monde qui gratte à fond les ballons des accords parfois un peu aléatoire, c’était marrant, mais le souvenir est meilleur que l’enregistrement. Je vais vous épargner la vidéo 🙂

Jam d'après concert à Virton

Jam d’après concert à Virton

Le dimanche matin, le canard était toujours vivant*

L’aube brumeuse se lève sur Virton. J’ai dormi la fenêtre ouverte et je suis encore un peu dans les choux ! On a été dormir vers environ 5 Orvals du matin de la nouvelle heure. Mais je me sens plutôt frais pour affronter la dernière ligne droite des cours. Pour ne pas devoir remonter à la pause café, je remballe mes affaires avant de descendre.

A midi, je m’offre une cure pour lutter contre la déshydratation et les carences en vitamines et sels minéraux. C’est thérapeutique, je vous jure !

Cure de vitamines et de sels minéraux

A la reprise, Stéphane nous parle un peu de sa nouvelle guitare dont le son amplifié avec un joli timbre acoustique semble faire l’unanimité. C’est malin, maintenant j’ai envie d’une archtop.

Les harmonicistes de Thierry Crommen, nous offrent un petit happening bien sympa improvisé dans le couloir avec une version inspirante de « On Broadway », si ma mémoire est bonne. 

Il est temps de quitter Virton pour regagner Liège. Content de retrouver ma Lovely Roadie pour lui raconter mes aventures. Je ne peux m’empêcher de lui avouer que je ferais bien le stage de Toussaint, ou pourquoi pas celui de Pâques pour mes 50 ans.

Oh merde, 50 ans, déjà ?

Zoom Q8 « Ca fait amateur … » – petite mise au point

Suite à ma vidéo de prise en main de l’enregistreur Zoom F1, certaines de mes vidéos plus anciennes ont refait surface. Hier, un commentateur commentait sur une vidéo consacrée à la Zoom Q8 « Ca fait amateur … ». Thank you, Captain obvious, c’est parfaitement exact. Et c’est loin d’être une insulte. Je pense qu’il faut une mise au point sur la philosophie du test de l’époque. Ca fait déjà plus de 3 ans et demi que je testais la caméra Zoom Q8 pour Bax Shop. Les vidéos de test et l’article ont eu leur petit succès et je peux dire sans me vanter que plusieurs personnes ont acheté cette caméra après avoir lu mes articles ou consulté mes vidéos. 

UPDATE : si vous n’avez pas envie de lire, je viens de consacrer un épisode de mon Podcast à cette question.

Seule ma vidéo avec la caméra Zoom Q8 « sur le terrain », lors d’un concert de Seesayle s’était avérée plutôt décevante. Le petit capteur devait se débattre avec une lumière minimaliste, mal située (pile au dessus du visage) et un décor dans un camaieu de brun-rouge pas très photogénique (contrairement à Seesayle, qui l’est). Je n’aurais sans doute pas dû publier cette vidéo, et gratter plus avant dans les réglages. Mais au moins je mettais le doigt sur les limites du produit. En toute transparence, j’avais promis à l’époque de faire un retour sur mon expérience et d’autres tests après update du firmware en 2.0.

Comme me le rappelle, à juste titre, un abonné à ma chaîne YouTube,  je n’ai pas tenu cette promesse, … jusqu’à aujourd’hui.

La description du besoin … pour des amateurs

Il y a 3 ans, le cahier des charges du test était le suivant :

Qui sommes-nous ?

Des artistes qui souhaitons documenter notre travail, en répétition ou en live ou à des fins pédagogiques, avec des vidéos en autoproduction. Ces vidéos seront destinées à notre propre usage, à notre public et à des organisateurs. Des vidéos qui ont une qualité vidéo ET sonore satisfaisante, du matériel dont l’utilisation est facile et avec une post-production simple.

Que voulons-nous ?

Une caméra compacte, solide et versatile, pour un budget raisonnable, qui nous permette de filmer en HD avec une sensibilité suffisante pour les éclairages de concert. Une caméra qui permette de capter le son ambiant et le son direct des instruments de manière qualitative.

A cette époque, aucun smartphone ne donnait accès à la HD. Les vidéos de concert avec les déformations du grand angle typique des GoPro étaient la norme (même si certains ne s’y sont jamais habitués). Les appareils photo ne filmaient pas plus de 30 minutes, impossible de filmer tout un concert. De manière générale, le son était oublié dans l’équation. Or aujourd’hui, tout comme il y a 3 ans, le son devrait être très important pour une vidéo musicale.

L’offre de la Zoom Q8

Ce que la Zoom Q8 offrait à l’époque c’est :

  • un budget raisonnable aux alentours des ~350 €
  • une prise de vue en HD de plus de 30 minutes (les appareils photo ne filment pas plus de 30 minutes – une limite liée à une taxe européenne)
  • une taille compacte compatible avec une présence sur scène
  • des accessoires de fixation compatibles avec la scène
  • une prise de son stéréo multipiste de qualité, intégrée à la caméra
  • la possibilité de connecter des câbles XLR pour ajouter des microphones ou repiquer le son d’une console ou d’un ampli directement
  • une manipulation facile pour un artiste seul en « setup and forget« 
  • un mode d’emploi accessible

Elle faisait donc en quelques sorte jeu égal avec les GoPro de l’époque, l’ouverture à la connectique et la qualité du son en plus. Pour vous en convaincre je vous renvoie à la vidéo de test du son avec Jacques Stotzem ci-dessous. 

D’autres vidéos ?

Si pour le concert de Seesayle, l’image était décevante, j’ai depuis utilisé la caméra Zoom Q8 pour d’autres vidéos. Des vidéos tout à fait satisfaisantes comme la conférence « Fingerpicking Roots » de Jacques Stotzem où je m’en suis servi en alternance avec une GoPro. Par sécurité, j’avais également mis en place mon enregistreur H5 (avec un limiteur actif sur la caméra et moins de gain et pas de limiteur sur l’enregistreur).

Conférence "Fingerpicking Roots" - Jacques Stotzem

Conférence « Fingerpicking Roots » – Jacques Stotzem

Ou pour la présentation de l’enregistreur Zoom H5

La grande différence entre ces vidéos et celle prise en concert, c’est la lumière. En basse lumière, le miracle n’a pas eu lieu. Sur de bonnes scènes avec un éclairage pro, l’image sera bonne. Dans le type d’endroit plus sombres où je me produis c’est plus compliqué. En répet ou pour une démo, la caméra sera à l’aise, en concert moins, à moins de jouer dans un endroit bien éclairé. Je le disais déjà il y a trois ans, ce ne sera sans doute pas la caméra de votre premier clip !

Anecdote : un jour, j’ai vu débarquer un pro pour filmer un concert, qui a tout simplement exigé que la salle reste allumée pour avoir une meilleure qualité d’image, malgré son matériel pro. Évidemment, avec des moyens pareils … 

Le progrès technique et l’évolution des désirs en 3 ans

Trois ans plus tard, la plupart des smartphones filment en HD, voire en 4K, mais avec un son correct sans plus. Les caméra d’action et les smartphones sont stabilisés. Les capteurs ont progressé, repoussant un peu les limites en basse lumière. Les déformations des grand-angles ne sont plus systématiques (certains ne s’y sont jamais habitués). Comme avant, les performances en basse lumière et un son correct ont un prix.

 Par contre beaucoup de monde continue à poster des vidéos avec un son parfois limite. Je suis étonné de l’importance que prend l’image, à croire qu’on fait de la musique pour les yeux. Je souhaite toujours ajouter à la plupart de mes vidéos une bonne prise de son en post-production, si c’est possible.

Zoom continue à proposer des caméras (Q4n, Q2-4K) intégrant des images moins déformées, un son de qualité et même la 4K. Ce sont toujours de bons outils pour les artistes qui souhaitent documenter leur travail. Seule la Q8 donne accès aux modules de microphones interchangeables de la marque. Zoom fait d’ailleurs partie de ces constructeurs qui n’abusent pas du mot « PRO » dans leur noms de produits, à juste titre.

Tout comme il y a 3 ans, pour se filmer de manière idéale, il faut un très bon appareil, un très bon objectif, un bon enregistreur numérique, de l’éclairage et un vidéaste. Tout comme il y a 3 ans, la plupart des appareils photos ne filment pas plus de 30 minutes.  On arrive rapidement dans des montants à 4 chiffres pour chacun des postes à pourvoir.

Tout le monde n’a pas les moyens ou le besoin d’investir autant. Se filmer soi-même reste un défi quand on est responsable de tout, y compris la musique. Comme avant, comparer des caméras « prosumer » avec du matos de pro avec un budget à 4 chiffres ne fait pas sens. Comme avant, les moyens des amateurs sont limités. Documenter son travail et faire sa promo devra se faire avec un budget restreint.

Mon évolution personnelle

Personnellement, j’ai investi dans de l’éclairage et des caméras hybrides plus adaptées au format vlog. La postproduction est facilitée parce que je ne dois plus recadrer l’image pour faire disparaître les déformations des bords qui sont datées. Mais je continue à utiliser la Zoom Q8 pour les répets ou documenter des jams, même si le recours au smartphone est souvent plus pratique et « suffit » pour un usage interne. J’utilise une ou deux caméras Lumix et un enregistreur externe ou le micro VideoMicro de Rode. Je me suis également offert une caméra Osmo Pocket pour vloguer mais je m’en suis encore (trop) peu servi.

Entre les vidéos de l’époque, le trailer de The Way to Go et le trailer que j’ai réalisé pour le dernier album de Jacques Stotzem, Places we have been, le budget a sans doute été multiplié par 5 ou 6. 

Je suis, je suis … un amateur enthousiaste revendiqué

En matière de technologies, les bonnes affaires n’existent pas vraiment. Il ya des gammes de prix : débutant, amateur, amateur enthousiaste, vidéaste pro, cinéaste. Parfois on tombe sur un amateur fortuné qui dispose d’un matériel de fou pour faire des vidéos. Ca arrive.

La caméra Zoom Q8 a été une étape importante dans mon rapport à la vidéo et au son dans la vidéo. Et elle peut encore l’être pour d’autres. En terme d’investissement je classerais les solutions dans des gammes de prix :

  • 0 € : votre smartphone si vous en avez déjà un
  • 100-150 € : microphone externe pour smartphone, stabilisateur pour smartphone 
  • 400-500 € : Caméra Zoom, Osmo Pocket avec accessoires 
  • 500-600 € : Smartphones et caméra d’action avec enregistreur ou micro externe
  • 600-1000 € : Caméra hybride avec enregistreur (ou un bon micro)
  • 2000-3000 € : caméra réflex d’entrée de gamme avec un bon objectif et un micro externe (filmant 30 minute maximum) ou un caméscope. Un peu d’éclairage.
  • 3000-3500 € :  tout ce qui précède en y ajoutant plus d’éclairage
  • 3500-6000 € et au-delà : le matériel pro …

Le résultat sera généralement à la hauteur de l’investissement et de vos compétences. Certains font des merveilles avec du moyen de gamme, j’ai vu de la merde faite avec du très bon matériel.

Évidemment, tout au long de cette échelle de prix vous pourrez faire appel à quelqu’un pour vous filmer. Du pote qui vous filmera avec son smartphone gratuitement au pro qui vous fera un clip plus ou moins pro. C’est un bon choix si vous souhaitez rester focalisés sur votre musique, mais ce sera un one-shot.

C’est peut-être un de mes regrets, cette impression de me disperser dans le son et la vidéo au détriment de ma musique. 

Zoom F1 enregistreur avec micro-cravate

Je suis un grand fan des produits Zoom. Le Zoom F1 Field Recorder avec micro cravate vient de s’ajouter à mon arsenal. J’ai eu la caméra Zoom Q3HD, qui m’a bien servi, elle est un peu à la retraite. Je possède la caméra Zoom Q8, l’enregistreur Zoom H5. Ces appareils ne sont pas toujours exempts de défauts, mais ils ont des tarifs agressifs et un design réfléchi par rapport aux besoins des utilisateurs amateurs un peu ambitieux. Avec les modules de microphones interchangeables chaque appareil peut être configuré au mieux pour chaque usage.

Zoom F1 LP Field Recorder

Zoom F1 LP Field Recorder (image : Zoom corp.)

Si vous n’avez pas la patience de lire, voici mes premières impressions en vidéo :

https://youtu.be/o70YJMTT6mE 

Le problème

Pour enregistrer ma guitare une position de microphone fixe est parfaite. Par contre, quand je réalise une vidéo pour parler de matériel, je suis toujours tributaire de l’angle et de la distance, par rapport au microphone fixé sur la caméra. Avec un microphone directionnel comme le (très satisfaisant) Røde Videomicro je me sens un peu figé. Si je me tourne, ou si je penche la tête pour prendre un objet, le son de ma voix change. J’aimerais pouvoir dynamiser un peu tout ça. Et qui sait, de temps en temps pouvoir profiter d’une balade en extérieur pour réaliser une vidéo.

J’envisage pour mes tests de continuer à utiliser le Zoom H5 combiné au Røde Videomicro pour la prise de son de la guitare, tandis que le Zoom F1 se concentrera sur ma voix et me donnera un peu plus de liberté de mouvement.

Micro-cravate ou système sans fil ?

Depuis quelques temps je me débats avec la question de m’équiper d’un système sans fil pour micro-cravate comme le Røde Wireless Go ou un petit enregistreur comme le Zoom F1 Field recorder. Ce sont des solutions différentes, qui ne s’excluent pas forcément.

Le système sans fil a comme avantage une mise en place simplifiée et moins de postproduction puisque le son est déjà lié à la vidéo. Avec un enregistreur séparé il faut réimporter le son et le synchroniser. Ce qui n’est pas très compliqué en soi.

J’ai finalement opté pour l’enregistreur parce qu’il m’offre plus de possibilités d’utilisations. Contrairement à ses concurrents directs, le Zoom f1 s’intègre parfaitement avec l’écosystème de modules de microphones propriétaire de Zoom. Comme je possède déjà certains de ces modules, si je le souhaite, je peux le monter sur ma caméra avec un microphone XY stéréo, pour une prise d’ambiance. Ou avec un micro shotgun pour une prise de voix dans un environnement plus bruyant. Je peux lui ajouter un module avec deux entrées XLR pour faire une prise de son avec deux microphones dynamiques. 

Pour bénéficier de la meilleure prise de son possible,  je peux poser mon enregistreur loin de la caméra sans m’inquiéter de devoir câbler quoi que ce soit. Je peux tenir l’enregistreur en main avec le microphone de mon choix pour capturer du son. Je peux le glisser dans ma poche pour une prise de voix avec un microphone cravate. 

Et finalement, il peut servir de lecteur de carte micro-SD et même d’interface audio pour un ordinateur. Malheureusement le câble (standard) n’est pas fourni.

Quelle version ?                                                                  

Il existe deux versions du Zoom F1. C’est le même enregistreur, mais le Zoom F1 LP est vendue avec un micro-cravate et un clip de ceinture,

Zoom F1 LP Field Recorder

Zoom F1 LP Field Recorder

l’autre Zoom F1 LP est fournie avec un shotgun mono et un support pour caméra.

Zoom F1 SP Field Recorder

Zoom F1 SP Field Recorder

Comme je possède déjà le module shotgun stéréo, j’ai opté pour le modèle avec micro-cravate. Le support antichoc peut s’acheter séparément.

Le Zoom F1 Field Recorder, prise en main

Zoom F1 LP Field Recorder

Zoom F1 LP Field Recorder

L’enregistreur est petit, mais pas léger. Certaines parties extérieures sont en métal. Pour l’essentiel c’est du plastique qui fait bonne impression. Le Zoom F1 possède deux rails pour passer une ceinture et un clip pour l’accrocher à une poche. La prise propriétaire à dix pins pour les modules micro est protégée par un capot en plastique noir.

Zoom F1 LP Field Recorder

Zoom F1 LP Field Recorder

L’écran rétroéclairé est suffisamment lumineux pour être bien lisible. L’écran est entouré des boutons de commande hyper-intuitifs (je n’ai même pas ouvert le mode d’emploi).

Une diode rouge indique que l’appareil enregistre. Elle clignote en cas de saturation du signal. La trappe d’accès aux deux batteries AAA n’est pas la plus grande réussite de cet enregistreur, elle est un peu bancale à remettre en place. Elle jouxte le port USB et les boutons de volume pour le monitoring au casque. De l’autre côté se trouve le bouton de mise en marche. Ce bouton a une fonction « hold » qui empêche la modification accidentelle des paramètres en inactivant toutes les touches. A côté on trouve la trappe d’accès à la carte micro-SD. Là aussi, la trappe est un peu bancale. Il vaudra mieux laisser la carte en place le plus souvent et se connecter par USB pour transférer les fichiers audio.

Les trappes d’accès sont LE point sur lequel Zoom pourrait grandement s’améliorer.

Zoom F1 LP Field Recorder

Zoom F1 LP Field Recorder

Le micro cravate semble très correct, il se visse à l’enregistreur pour éviter une déconnexion accidentelle, ce qui est plutôt rassurant.

Le malentendu à propos de l’orientation de l’écran

J’ai lu certaines critiques à propos de l’architecture de l’appareil qui selon moi reflètent une incompréhension sur son utilisation. La prise microphone est « en bas » et l’écran est donc « inversé » et « illisible » de même que la led de contrôle de l’enregistrement qui est cachée. 

Si on fixe l’appareil avec le clip de ceinture, il suffit de l’incliner vers soi en soulevant le bas du boitier du bout des doigts pour pouvoir consulter l’écran. Le câble du microphone sortira sans stress par le haut de l’appareil et on apercevra la led de contrôle. Si vous êtes seul pour installer et configurer votre enregistreur, c’est la meilleure configuration possible. C’est à vous que cet appareil s’adresse.

Zoom F1 LP Field Recorder

Zoom F1 LP Field Recorder

Une fois  l’enregistreur attaché sur une caméra, le module de micro pointe vers l’avant et l’écran sera orienté correctement pour être consulté par la personne manipulant la caméra. 

Zoom F1 SP Field Recorder

Zoom F1 SP Field Recorder (image Zoom corp.)        

Parlons technique

Pour allumer l’enregistreur, il suffit de faire glisser le bouton et de le tenir une seconde en place. Il met un peu de temps à se mettre en marche. L’écran s’éclaire avec message de bienvenue. En glissant ce bouton en position HOLD, vous fixez tous les paramètres et inactivez les boutons.

Le premier bouton sous l’écran sert à définir le format d’enregistrement. Le Zoom F1 propose de nombreux formats d’enregistrements : • 96k 24bit (96 kHz/24-bit WAV) • 48k 24bit (48 kHz/24-bit WAV) • 48k 16bit (48 kHz/16-bit WAV) • 44.1k 16bit (44.1 kHz/16-bit WAV) • MP3 320k (320 kbps MP3) • MP3 256k (256 kbps MP3) • MP3 192k (192 kbps MP3) • MP3 128k (128 kbps MP3) • MP3 48k (48 kbps MP3) … vous êtes couverts pour toutes les situations.

Le second bouton définit le filtre coupe bas entre OFF, 80, 120 et 160 Hz.

Le bouton suivant donne accès à un limiteur. Je ne l’aime pas beaucoup. Il compresse le son pour se donner 10dB de headroom. Il augmente ensuite le gain pour pouvoir anticiper les pics et retirer instantanément 10dB. Ce mode de fonctionnement est très efficace, mais remonte le plancher de bruit du préampli de 10dB. Résultat : un léger souffle est audible et devra être nettoyé en post-production.

Le dernier bouton fixe le gain d’entrée. Au lieu d’une échelle de 0 à 10, Zoom a préféré utiliser des termes un peu moins naturels comme AUTO, LOW-, LOW, MID-, MID, MID+, HI-, HI, HI+, HI++. Mais la plupart du temps pour un placement de microphone et une voix, le réglage ne devra pas être modifié. Tant miuex parce que si on a dépassé le niveau souhaité, il faut refaire un tour. La bonne nouvelle c’est que l’appareil conserve vos réglages. Contrairement au limiteur, la fonction auto marche très bien. En combinant le limiteur et le gain automatique, on obtient une grande sécurité en sacrifiant un peu de qualité qui nécessitera plus de traitement en post-production.

Le bouton rond avec sa pastille rouge permet de démarrer et d’arrêter l’enregistrement.

Écoute et monitoring

Sur le côté de l’écran se trouvent encore deux boutons qui permettent de démarrer ou mettre en pause la lecture d’un enregistrement. Le second bouton permet d’arrêter la lecture et d’accéder aux réglages de l’appareil. Les boutons sous l’écran se transforment alors en bouton de navigation dans les menus. C’est très intuitif. On peut également poser des repères sur un enregistrement et naviguer au repère suivant ou précédant.

Il est évidemment possible de monitorer le son direct au casque et d’écouter ce qui a été enregistré. Le volume du casque se règle sur le côté.

Les fonctions cachées du Zoom F1

Le menu acessible via le bouton option « cache » des fonctions secondaires plutôt utiles:

  • vous pouvez générer un signal continu à -6dB pour calibrer le son de la caméra auquel l’enregistreur est connecté
  • il est possible d’enregistrer 2 secondes avant que le bouton REC ne soit activé, utile pour ne rien manquer
  • le Zoom F1 peut tirer son alimentation des piles AAA ou à la demande de son port USB.
  • le dernier bouton donner accès au menu de configuration de l’appareil

Conclusion

Zoom F1 LP Field Recorder

Zoom F1 LP Field Recorder

Les possibilités et les promesses techniques sont tout bonnement géniales. J’ai fait quelques tests en vitesse et le son est bluffant sans perdre son temps à tripoter les réglages. Certains réglages mériteront un peu de postproduction pour en tirer le maximum, mais rien de rédhibitoire. A mon avis on va être très copains le Zoom F1 et moi.

J’aime :

  • le format compact
  • la solidité et la conception
  • la modularité avec les microphones additionnels
  • la manipulation simple et intuitive, une bouton, une fonction

Après tout n’est pas parfait, j’aime moins :

  • les trappes d’accès sont un peu délicates à manipuler
  • le limiteur amène du souffle

Pour conclure, ma note sur l’échelle de piment est un bon 8/10

Pour vous informer en toute transparence :

  • Billet sponsorisé : non
  • Produit testé : achat personnel
  • liens vers site marchand : oui
  • Placement de produit : non

Wiretap Riff Recorder de chez TC Electronic

Encore un nouveau venu dans la famille des pédales gadget, voici le (la ?) TC Electronic Wiretap Riff Recorder. Il n’est pas si nouveau, je vous en avais déjà parlé sur ce site. Alors qu’est ce qui se cache sous ce joli (?) nom ? Une pédale, un enregistreur ultra-compact avec 8 heures d’enregistrement, synchronisable avec l’application WireTap sur smartphone (iOS et Android) pour l’écriture de chansons « sur le pouce ».

TC Electronic Wiretap Riff Recorder - le bloc-notes en format pédale

TC Electronic Wiretap Riff Recorder – le bloc-notes en format pédale

A quoi ça sert un Wiretap Riff Recorder ?

Alors il faut tout d’abord clarifier un point sur ce que le TC Electronic Wiretap Riff Recorder n’est pas. On pourrait penser que comme il s’agit d’un « enregistreur » c’est une sorte de looper. Pas du tout. D’ailleurs la plupart des déceptions concernant cette pédale viennent de cette confusion. 

Cette pédale enregistre le signal passant dans votre chaîne de signal pendant maximum 8 heures à 44,1 kHz en 24 bits sans compression. Ce ne sera pas une solution pour enregistrer votre futur album. C’est un bloc- notes pour des brouillons. Elle peut jouer un enregistrement en boucle, mais pas à la manière d’un looper. La durée d’enregistrement et les manipulations (à la main ou sur un smartphone !) à faire pour obtenir le play-back excluent son utilisation comme looper. Posée au sol, fixée sur votre pedalboard ou connectée sur votre table de mixage, elle vous permet de démarrer un enregistrement d’un appui du pied. Utile pour ces moments où une idée frappe sans crier gare.

Pour naviguer entre les enregistrements, deux boutons « Previous » et « Next ». Un appui long sur le bouton « Play » permet d’effacer un enregistrement. 

Ensuite, on peut facilement transférer les prises vers son smartphone pour les découper et les partager avec d’autres musiciens. C’est son utilisation première.

Quoi d’autre ?

Les musiciens n’ont pas tardé à lui trouver d’autres usages. Placée en début de chaîne (aka « avant les effets »), elle vous permet de faire jouer un extrait de morceau avec le son « dry » pour ajuster vos effets sans devoir  jouer en même temps.

Placée en fin de chaîne, vous pouvez écouter ce que vous envoyez vers l’ampli ou la console avec les effets. En tant que soliste, vous pouvez vous servir d’une prise propre pour donner une fondation sonore solide à une captation vidéo en sous-mixant avec le son caméra.

Vous pouvez également transférer une intro sonore sur la pédale, ou de la musique pour le break et les démarrer depuis votre smartphone ou depuis la pédale. Et comme c’est une pédale True Bypass, pas de crainte de dégrader votre signal.

The looks

Wiretap Riff Recorder

Wiretap Riff Recorder

J’adore le look vintage de cette pédale. Ce petit côté rétro avec une gamme de couleur très réussie est paradoxal vu que le Wiretap Riff Recorder embarque des fonctions de synchronisation Bluetooth. 

Wiretap Riff Recorder

Wiretap Riff Recorder

Pour la construction, elle adopte le format mini-pédale de chez TC Electronic. Un format solide et compact qui ne permet pas d’embarquer de pile et nécessite une alimentation externe (non fournie). Mais vue qu’elle est destinée aux pedalboards, ce choix semble logique.

Une pédale connectée avec le monde

Une fois la pédale fois branchée, on tient les boutons « next » et « previous » enfoncés pendant quelques secondes. La led se met à clignoter et il suffit de rechercher la Wiretap Riff Recorder avec le Bluetooth du smartphone. Facile.

Wiretap Riff Recorder

Wiretap Riff Recorder

L’app Wiretap permet également d’enregistrer des morceaux via le smartphone, et de les transférer vers la pédale. Elle affiche une forme d’onde qui facilite le découpage, si on souhaite isoler un extrait ou supprimer un blanc au début ou à la fin.

Les morceaux reçoivent automatiquement des noms générés aléatoirement, plus faciles à mémoriser que « untitled_1 » ou « untitled_02 ». Les noms sonnent parfois un peu « psyché » ou « prog-rock » et ne manquent pas de me faire sourire. Mais on peut les modifier facilement dans l’app. On peut également attribuer des « tags » comme « chords, riff, solo, etc. » aux morceaux enregistrés pour faciliter leur tri. Depuis le téléphone on peut supprimer les morceaux. La pédale fonctionne très bien sans être connectée.

Wiretap Riff Recorder

Wiretap Riff Recorder et Wiretap app

La pédale peut se connecter à un ordinateur via un port USB (avec un connecteur standard, merci TC !). On a alors un accès direct aux fichiers stockés et on peut transférer des fichiers vers la pédale. Ce port USB permet également la mise à jour du firmware.

WireTap Riff Riff Recorder – pour 

  • Très facile à utiliser
  • 8 heures d’enregistrement sur une pédale
  • Pouvoir enregistrer des idées directement
  • L’application WireTap est simple et fonctionne bien
  • une seule fonctionnalité accomplie avec brio (avec qui ?)

WireTap Riff Riff Recorder – contre

  • « encore un gadget »
  • Impossible de lire des enregistrements avec votre pied
  • Les anciens appareils iOS et iPads ont (apparemment) du mal à se connecter à la pédale – pas de souci avec mon iPhone 6s

Utile pour qui ?

TC Electronic Wiretap Riff Recorder - le bloc-notes en format pédale

TC Electronic Wiretap Riff Recorder – le bloc-notes en format pédale

Si vous composez votre propre musique, vous trouverez le WireTap plutôt pratique.
 
Si vous jouez dans un groupe, le WireTap est un excellent moyen d’enregistrer vos jams, vos idées ou même d’écouter les parties sur lesquelles vous voulez travailler. La différence entre l’utilisation d’un téléphone pour enregistrer une répétition est qu’il enregistrera uniquement votre signal (ou le signal d’un autre, si vous avez besoin d’une prise pour travailler un morceau à la maison).
 
Si vous enseignez, c’est un moyen simple et rapide d’enregistrer un extrait ou un morceau pour l’envoyer à vos élèves (mais je sais qu’ils voudront une vidéo).
 
Si vous ne composez pas ou cherchez un looper, passez votre chemin, le WireTap Riff Riff Recorder n’est pas ce qu’il vous faut.
 

A l’époque, sur base de mes lectures, j’avais attribué un 7/10 au WireTap Riff Riff Recorder sur mon échelle de piments. Maintenant que je l’ai en main, je suis tout réjoui et je monte sa note à 8/10.

Note : cet article reflète mon opinion personnelle sur un produit que j’ai acheté pour mon usage personnel, je ne suis ni sponsorisé, ni rémunéré pour cet article.