Donner un concert n’a jamais autant ressemblé à du travail ! Et pour cause, … c’était pour le boulot ! Il y eut de bonnes et des moins bonnes surprises, un acceuil charmant, un bon public et un cadeau pour conclure !
Mes collègues cherchaient une animation musicale pour le dîner de gala d’un groupe de travail européen. L’hôtel ne proposait que des animations de type DJ de mariage, ils m’ont demandé de dresser une liste de musiciens. J’ai mis tout mon amour de musicien dans cette liste de gens que j’apprécie (je ne les cite pas de peur d’en oublier). Et tout en bas, en clin d’œil, j’ai ajouté: « … et sinon, si vous trouvez personne, il y a moi ! ». Honnêtement, je ne pensais pas qu’il soit envisageable ni souhaitable de le faire, parce qu’on avait déjà du boulot par dessus la tête.
J’ai toujours tiré une frontière floue entre la musique et le boulot. C’est juste une envie de pas me faire remarquer, avec quelques fuites (pour boucher un trou dans un journal interne) qui font que certaines personnes savent que je grattouille.
Mais par facilité, mes collègues ont opté pour l’option « moi et ma guitare ».
Tout d’abord, il y eut l’épisode des cordes à remplacer et que personne n’a de stock. Là aussi le fait que ça soit un travail (sans connotation négative) se ressent: avec ou sans les bonnes cordes ou les conditions optimales, ce concert devra se faire. Mais j’aime ces contraintes. JOB HAS TO BE DONE !
Ensuite, la fatigue: une journée de travail harassante de 18 heures, levé le matin, pas trop tard pour répéter un coup, bosser l’après midi en support pour le meeting.La répét du matin n’était pas très concluante, la technique allait, mais la mémoire flanchait et creusait des trous noirs dans les morceaux. Boire de l’eau, manger léger, une aspirine pour essayer de remonter la pente
Retour à la case maison, une douche, charger l’auto et direction l’hôtel.
Sur place, personne n’a l’air au courant (un classique). Je m’attendais à un grand rectangle avec des tables d’un côté et un buffet de l’autre. Erreur ! La réception se tient dans une magnifique cave voûtée d’un ancien couvent, avec un couloir central flanqué d’alcôves successives … un cauchemar pour le son ! A ce moment précis, je me réjouis d’avoir été retenu et de n’avoir imposé à personne d’autre que moi-même un plan vaguement foireux 🙂
Je m’installe dans le couloir ( sur le trajet des WC !) et je fais une rapide balance son. Je trouve un réglage de reverb et une position d’ampli qui ne font pas résonner toute la cave et je compte sur la présence des gens pour amortir encore un peu les réflexions. Finalement, malgré les cordes et l’acoustique, le son sera plus que décent.
Les invités arrivent et prennent l’apéro. Nous décidons de débuter le concert au moment du lancement du buffet. J’hésite à faire des modifications de dernière minute à ma playlist, pour commencer plus timidement, mais je reste finalement sur le plan initial: commencer fort.
Autre nouveauté, je présente tous mes morceaux en anglais … excellent exercice. C’est amusant de devoir présenter plus longuement les titres en français comme « Entre chien et loup », ça change un peu le rythme du set.
Je suis étonné du bon accueil réservé à mes morceaux, malgré le fait de jouer lors d’un repas. Des vrais applaudissements – sans doute stimulé par la claque orchestrée par mes collègues 🙂 Lors des balades, l’acoustique du lieu me jouera des tours ! Ce n’est pas mon son qui ne passe pas, mais je reçois les échos des conversations depuis le plafond à un niveau incroyablement élevé … on ferme les écoutilles et on joue, il n’y que ça à faire.
J’en profite pour tester un inédit: Lovely roadie, un morceau dans la veine rock acoustique, qui passe bien. Testé, approuvé et adopté.
Nous avons réservé une surprise à nos invités … ma collègue qui préside le groupe de travail (et chante fort bien) a écrit une chanson sur mesure pour la soirée. Entre les deux sets, j’avale une cuisse de poulet, un peu de gratin et quelques crudités, et nous partons répéter dans les WC. Va pour une version remaniée de « Nobody knows you » de l’Unplugged d’Eric Clapton. La finale est un peu acrobatique … chanter en Do sur un Sol7 pour résoudre, on le ratera à toutes les répétitions pour le réussir en live … Intermède apprécié et donc réussi, suivi d’annonces, et de remises de prix.
Le second set se passe bien. Mais le vin délie les langues et échauffe les esprits et je ne m’entends plus guère. Peu importe, le deal était connu, je sais ce qu’il en est de jouer pendant un repas. Néanmoins, je reçois toujours des applaudissements et des encouragements.
Le concert se termine, quelques commentaires élogieux … et une bonne bière.Attention charmante, je reçois un cadeau de la part des organisateurs, une bouteille de Chouffe (ça tombe bien, j’adore cette bière).
Ma « lovely roadie » n’étant pas là, je pars seul pour recharger l’auto … et je reçois un coup de main inattendu de la part d’un nouveau fan !
Me suis bien amusé … c’est toujours l’aventure, et j’adore ça !
Allez, rendez-vous pour le suivant … le 23 octobre au Senor Duck (Liège, Belgique).
1 Commentaire
[Guitare] Concert au Ramada Plaza, le compte-rendu https://guitar.vanlochem.be/guitare/conce…