Ce weekend j’ai assisté à un stage animé par Jacques Stotzem dans le domaine du Sartay à Embourg.
Pour faciliter la prise en charge des différents groupes, Jacques Stotzem confie depuis quelques mois les débutants et moyens à Géraldine Jonet. Une manière pour Jacques de préserver sa disponibilité pour tous les groupes et de pouvoir allier cours collectifs et entretiens individuels pour corriger le jeu de chacun. Géraldine portait cette fois-ci une double casquette puisqu’elle était également l’instigatrice et l’organisatrice de ce stage pour les aspects logistiques.
C’est un véritable bonheur de pouvoir suivre un stage de guitare à deux pas de chez soi … deux pas de 6 minutes environ, soit 12 minutes de trajet de porte à porte. Après m’être frayé un chemin dans les affiches et fléchages en tous sens qui jalonnent les sentiers du domaine, je rejoins le groupe qui fait un premier briefing autour d’une tasse de café.
Petit ajustement de niveau de la part de Jacques qui, sur demande de participants d’autres stages, a choisi de prendre des morceaux plus accessibles pour que les gens puissent vraiment jouer les morceaux, en consacrant un temps raisonnable à la guitare (tout le monde ne joue pas quelques heures par jour). Au contraire d’être un manque d’ambition, bien jouer un morceau d’un niveau accessible permet de travailler doigtés, son, précision rythmique et intention musicale, en un mot faire de la musique, plutôt que de passer tout son temps à tenter de passer un doigté d’un passage trop ardu. Un bon moyen de rompre la spirale de la démotivation.
La guitare fingerstyle n’est pas un style de musique, mais bien une technique. Le meilleur moyen de bénéficier de toute la palette de styles de cette technique c’est d’avoir des bases solides en termes de rythmique, et de doigtés de main gauche et droite. Et où trouver les fondements de la technique ? Tout simplement dans les morceaux des précurseurs et des défricheurs: les fondateurs du ragtime blues et, plus proche de nous, le regretté Marcel Dadi.
Le premier jour, nous nous pencherons donc sur le “Egged Bus Rag” de Marcel Dadi. Comme toujours, nous déchiffrons collectivement, nous répétons individuellement, puis nous passons sous le regard affuté du maître qui nous corrige. Il est difficile de bien s’entendre dans une classe de 10 guitaristes, mais en prenant des notes et en mémorisant les difficultés à travailler, avec l’aide des enregistrements et des vidéos, on ramène de quoi bosser à la maison.
Le repas de midi (soupe et plat) est excellent, et le vin passe bien. Après 2-3 jours passés à ramper dans ma sous-toiture pour agrafer de l’isolant, j’accuse la fatigue, et un énorme coup de pompe. Mes mains me le font savoir: bricolage et guitare, mauvais plan ! J’ai l’impression d’avoir des mains en caoutchouc, raides et trop fortes.
Nous terminons le cours de l’après-midi et le concert des stagiaires se prépare. Malheureusement, je suis obligé de zapper le repas et le début de la soirée, une promesse faites à mes enfants de passer sur la foire de Liège. Enfin, “malheureusement” … les moments en famille restent tout de même du pur bonheur. Quelques attractions en famille, un hot-dog géant et 8 croustillons plus tard, je reviens au domaine où je trouve Jacques et Géraldine en plein duo. Après m’avoir vanté les mérites du repas que j’ai manqué, on m’accueille avec une grappa, excellent plan pour finir de digérer mon repas un peu lourd.
Je suis étonné, pour une fois, le maître en personne à entamé la soirée, et les stagiaires passerons après, pression supplémentaire. Les plus courageux se lancent. Pour ma part, la grappa a fini de me couper les jambes, et cette prestation sera à oublier bien vite … j’ai même entamé un “Last Steam Engine train” que je joue pourtant quasi tous les jours … et puis le train tout entier à disparu dans un trou de mémoire … je suis plus chaud pour pousser la chansonnette (si possible un peu ringarde) en pousse-café avec une autre stagiaire, … mais les combats cessent, faute de combattants.
Le lendemain, nous entamons un classique du ragtime blues: “Hesitation Blues”. Nous nous penchons également sur les variations “historiques” du morceau, ainsi que sur une variation plus moderne, made in Jacques Stotzem.
Nouveau repas de midi, excellent.
L’après-midi, Jacques Stotzem improvise une longue masterclass sur l’amplification et ses problèmes et accessoirement l’enregistrement. Il aborde le matériel, les fréquences à problème et même la gestion de la balance son d’avant concert.
Il est un peu tard pour commencer autre chose et peut-être un peu tôt pour conclure, mais tout le monde est fatigué et personne n’insiste et nous passons au traditionnel trafic de CD, d’enregistrements, de sites webs, de noms de guitaristes à écouter ab-so-lu-ment.
Je ramène des morceaux à travailler, des nouvelles connaissances techniques, et quelques sujets (technique et matos) à traiter ici. Que demander d’autre, que de recommencer l’an prochain !