Les premiers weekends ensoleillés sont en général mauvais présage pour les concerts du soir. Les gens sont accaparés par le jardin à faire et les premiers barbecues. Un de mes amis, patron d’un magasin de bricolage me faisait remarquer qu’il avait vendu du charbon de bois en masses pour ce permier beau weekend de la saison. J’avoue que si je n’avais pas eu concert moi-même, j’aurais cédé au cri de la barbaque sur la braise. Mais ce soir c’est un autre bois qu’il fallait faire chauffer, un autre feu à attiser.
Concert à Liège et arrivé pile à l’heure pour le soundcheck, avec une place de parking à 25 m. Ca facilitera la manutention pour Lovely Roadie et moi.
Lors d’un échange de mail, j’avais déjà demandé de préparer une configuration scénique, et je constate avec plaisir que tout est en place quand j’arrive dans la salle du Blues-Sphere Bar. Un micro debout, et un second espace scénique, avec un tabouret, un micro instrument et un micro chant pour la première sortie publique de mon résonateur Gretsch Alligator.
Comme c’est une vraie scène, pour une fois, je profite des pieds de guitare, et je range les coffres au vestiaire au lieu de les laisser sur la scène pour ranger mes guitares entre les sets. C’est vrai que la vue est sympa.
Reste à placer l’ampli, brancher le tout, et faire le son qui est très rapidement satisfaisant. Je chipote un peu plus pour le placement du micro pour le résonateur, j’aurais du faire plus de tests à la maison. J’installe également ma caméra Zoom Q3HD et ma GoPro. On aura peut-être des images à récupérer. La scène est jolie, la salle chaleureuse, le son plaisant, je me réjouis de jouer.
Vers 19h, un repas m’attend, des penne alla carbonara, juste parfaites. Je les aurais volontiers accompagnées d’un verre de rouge, mais j’ai peur que l’alcool n’entame mon énergie. J’ai eu une dure semaine dans mon autre vie, celle du boulot. J’ai littéralement fini la semaine sur les genoux, et il faut trouver une nouvelle flamme mentale et physique tout au fond de moi.
L’heure du concert approche, et la tension monte. Personne n’a encore poussé la porte, à part mes parents, arrivés tôt. A son habitude, ma mère m’a apporté des trucs et des machins – des brochures et de la documentation, des friandises pour les enfants – dont je ne sais que faire. Bah, j’ai échappé au sachet de légumes pour la soupe, et au pantalon à essayer séance tenante, pour cette fois.
Un ami me prévient par SMS qu’il ne viendra pas. Quelques amis arrivent au compte-gouttes, Etienne, Stephan, puis quelques habitués du lieu, bien après l’heure officielle du début du concert. Finalement, Eric qui venait de m’annoncer qu’il ne viendrait pas, se ravise et arrive. Malgré mes craintes liées au beau temps, la petite salle du Blues-Sphere Bar se remplit.
Je commence par un ragtime-blues de ma composition, le 404 Rag. L’écoute fait plaisir, c’est bien un “concert-café”, où les gens viennent pour écouter de la musique en buvant un verre. Ça tombe bien, car la musique instrumentale est une musique qui s’écoute.
Au milieu du premier set, je prends le résonateur et m’installe, assis, pour une parenthèse. Une nouvelle composition “Morning glory”, en primeur, “Key to the highway”, un blues de Big Bill Bronzee, et une version iconoclaste du Little Wing d’Hendrix. Je chante pour ces deux derniers morceaux, bien conscient que la voix n’est pas mon instrument principal, mais ce soir, je me fais plaisir. Le public apprécie, j’espère que les vidéos seront exploitables.
Je termine mon premier set par “Caravansérail” avant de faire un break. De nombreux commentaires élogieux, y compris de la part des habitués du Blues-Sphere Bar, c’est bon à prendre. Entre “si j’avais lu l’affiche je ne serais pas venu pour un solo, mais maintenant je reste” et “vous me réconciliez avec la guitare acoustique”, on va pas se plaindre.
Le second set commence avec un autre morceau dans l’esprit ragtime. Et quelques balades. Le public reste attentif et enthousiaste. Au fil des morceaux, mon énergie s’érode et je souffre un peu dans le dernier, un arrangement de Smoke on The Water. Finalement le public demande un rappel. J’avais prévu de jouer un Medley de Swing, qui fait quand même ses 5 minutes à fond les manettes. Après une seconde d’hésitation, je me lance. Mais je note que pour une autre fois, il faudra prévoir un rappel plus soft, je souffre un peu.
Après, c’est le démontage, pour laisser la place à un (très bon) pianiste-chanteur qui reprend le flambeau musical pour la fin de la soirée.
Je m’en vais débriefer le concert avec mes amis autour d’une bonne bière.
1 Commentaire
Super commentaire et surtout super concert !