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Ce qui rend les musiques (plus) intéressantes

Je réfléchis souvent aux musiques que j’aime écouter, que j’aime jouer. Qu’est-ce qui les rend plus intéressantes à mes oreilles ? Comment, avec 12 notes et un nombre relativement restreint d’instruments et un ensemble de règles fini, parvient-on encore à créer des choses qui créent de l’émotion ?

Le moment

Je le dis souvent : on écoute trop peu de musique, mais on en entend trop. Depuis que les médias diffusant de la musique ont renoncé à faire découvrir des artistes (à quelques exceptions près), on subit (parfois avec plaisir) une liste de titres qu’on ne choisit pas forcément. Et on ne choisit pas le contexte dans lequel on y est exposé. Évidemment, les programmateurs ou programmatrices font de leur mieux pour ne pas vous passer du métal à l’heure de passer à table (voire de ne pas vous passer de métal du tout). Parfois, ça colle, parfois ça ne colle pas. Simplement parce que le moment était mal choisi.

Alors qu’en capitaine de ma programmation, je choisis avec soin ma playlist en fonction du contexte général dans lequel je me trouve. Il m’arrive de mettre un album de côté pour l’écouter à un meilleur moment. Il m’arrive d’écouter un album en imaginant quel serait le bon moment pour l’écouter.

Quelles musiques écouter ici ?

Quelles musiques écouter ici ?

L’énergie

Il y a des musiques feel-good, des morceaux qui donnent envie de bouger, des morceaux qui donnent la pêche ou la banane. D’autres qui replongent dans des moments nostalgiques. D’autres musiques ont une énergie qui fait rêver. Ce je-ne-sais-quoi n’est pourtant pas une question de volume et de BPM.

Mais certains morceaux manquent d’énergie dès le début et tombent à plat ou s’essoufflent dans la durée. Comme si je n’arrivais pas à m’y connecter, sans doute par manque des éléments listés ci-dessous, ils peinent à conserver mon intérêt.

Quelle énergie ?

Quelle énergie ?

L’harmonie ou la disharmonie

Quoi de plus beau que l’harmonie et l’équilibre ? Quoi de plus emmerdant que l’harmonie et l’équilibre ? Si un morceau n’a pas de moments de rupture et semble s’avancer d’un pas décidé sur un chemin tout tracé vers une fin certaine, l’ennui peut me gagner rapidement.

Je n’ai pas le monopole du bon goût, évidemment. Mais j’aime quand une musique recèle une certaine tension, quelque chose d’irrésolu. J’ai souvent du mal avec des styles de musiques comme le latin jazz, qui semble tourner en rond sans oser surprendre ou rompre. Comme une mouche qui semble errer dans une pièce. Ou une poussière qui danse dans l’air, dans une sorte de mouvement brownien. Comme un petit pois dans un ascenseur. Certes, le petit pois dans l’ascenseur parcourt les étages. Mais quand je prends l’ascenseur avec lui, à mes yeux, il reste immobile.

Le fil rouge sur le bouton vert, le cube dans le rond ?

Le fil rouge sur le bouton vert, le cube dans le rond ?

Le silence

Ma nature ne déteste pas le vide. J’aime quand il reste de l’air dans la musique. C’est le delta entre le silence et la note qui fait exister la note. Ce sont la durée des notes et les silences qui donnent le rythme. C’est l’alternance entre le silence et les notes qui donne la pulsation à la musique. Ce que j’aime dans les musiques acoustiques, c’est qu’il reste souvent beaucoup d’air entre les notes. À l’inverse, certains morceaux sont tellement denses que j’ai l’impression d’y étouffer. J’ai parfois découvert ou une artiste adoré lors d’un showcase épuré, pour le retrouver dans un album surproduit dont le moindre vide a été comblé.

De l'air, de l'air, de l'air.

De l’air, de l’air, de l’air.

La couleur

Le musicien ou la musicienne choisit les couleurs de sa palette comme un peintre. En effet, les peintures, comme les musiques peuvent être colorées, sombres, ton sur ton, pastel, urbaines, bucoliques. Si le sujet mélodique correspond à la palette choisie, c’est réussi, sinon non.

Quelles musiques pour cette oeuvre ?

Quelles musiques pour cette œuvre ?

L’intentionnalité et le contraste

J’aime sentir un vrai parti-pris dans l’œuvre. Et ce parti-pris va se manifester plus fortement dans les éléments listés ci-dessus. C’est parfois infime et d’autant plus délicieux.

Et maintenant, après avoir tant philosophé, que vais-je bien pouvoir écouter ?

Quelles musiques écouter   ?

Quelles musiques écouter ?

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