L’idée d’enregistrer mes compos (re)fait son chemin. Quelle que soit la (plate)forme finale que prendront ces enregistrements, il y a des accessoires incontournables dans ce processus: une carte son et un microphone. Avec le Microphone Aston Origin, je comptais me repencher sur la question du microphone à large membrane vs les microphones stick (seul ou en paire XY). Initialement, j’avais prévu de m’enregistrer avec un petit enregistreur numérique pour un peu débroussailler la question du placement des micros et travailler léger. Hélas mon enregistreur m’a lâché, ce qui est bien fâcheux.
Pourquoi un autre micro ?
Le seul autre microphone à large membrane en ma possession jusqu’ici est le Behringer B2 Pro. Ce microphone a un rapport qualité prix tout juste acceptable dans l’ensemble. Il est fourni avec une petite mallette et des accessoires (suspension) corrects. Mais il a une bosse dans les aigus qui lui donne un son bon marché. Pour la voix chantée ou parlée, ou des prises de son d’ensemble il m’a donné quelques satisfactions. Pour une guitare gratouillée ça va, Par contre pour la guitare solo instrumentale, il n’a jamais trouvé grâce à mes oreilles. Couplé avec des préamplis moyen, le tout sonne « en carton ». On pourrait penser que c’est récupérable avec un peu de travail au mixage. Mais ce n’est pas le cas.
Pourquoi l’Aston Origin ?
L’arrivée des microphones Aston a fait un peu de bruit. Conçus en Angleterre, ils ont l’air d’étonner tout le monde par la qualité sonore. Même si sur Internet les avis sponsorisés ne sont pas rares, ici il n’y a pas l’air d’y avoir de fumée sans feu. Au dire de nombreux testeurs, le rapport qualité prix est remarquable.
L’approche chez Aston est intelligente et pragmatique. Ils ont économisé sur tout, usinage, fabrication, packaging, finition, accessoires. Sur tout sauf sur ce qui compte, le produit final, le microphone. Celui-ci intègre une suspension interne et peut se visser directement sur un pied de micro !
Visuellement l’Aston Origin a un petit côté brut de décoffrage qui lui donne un charme fou et un look indestructible.
Note : Aston Microphones propose d’autres options : le Spirit, qui permet de choisir le pattern de la prise de son et le Stealth qui offre des colorations différentes. Mais je voulais garder le budget sous contrôle et éviter de m’égarer dans trop d’options au niveau sonore. Je recherche une certaine simplicité qui me permettra d’atteindre mon but. Un bon micro cardioïde à planter face à ma guitare acoustique, rien de plus, rien de moins.
Premiers essais : montrer la voix
Faute de pouvoir m’enregistrer, mes premiers essais ont consisté à écouter ma voix au casque. La surprise a été de « reconnaître » immédiatement ma voix (avec ses qualités, une certaine chaleur) et ses défauts (une composante nasale et de la sibilance qui est propre à ma voix, surtout en période d’allergie au pollen). Le microphone gère bien les plosives, avec cette légère sibilance qui est facile à corriger en gérant le placement par rapport au microphone ou avec de la postproduction.
Finalement, j’ai monté le micro près de mon ordinateur pour faire des tests. Même hors du studio, le résultat m’a suffisamment épaté pour me donner envie de faire des podcasts. Ma Lovely Roadie qui bossait à côté de moi dans le bureau et entendant ma voix se demandait à qui je parlais, sans imaginer que je repassais un enregistrement. Ce qui est plutôt bon signe.
En passant de ma carte Mbox2 à ma carte son Solid State Logic SSL2+, je retrouve la même qualité de prise de son, avec un peu plus de chaleur. Le son est très propre et suffisamment neutre pour donner une belle marge de manœuvre en post-production. Le microphone a un pad de -10 dB et une filtre passe-haut qui coupe progressivement sous les 80 Hz. Je ne m’en suis pas encore servi.
Je me suis offert la suspension (indispensable) et le filtre antipop (dispensable), qui ne sont pas fournis. Je les trouve beaux, bien assortis au microphone et qualitatifs, mais un peu chers. Ils font bien leur boulot. Posé sur une table le microphone devient quasiment insensible aux chocs (contre la table).
Et l’Aston Origin face à la guitare ?
Placer un micro devant une bouche pour capter une voix est presque une évidence. Placer un micro devant une guitare est un casse-tête d’essais et d’erreurs. Faute d’avoir la patience d’attendre que mes enregistreurs reviennent de réparation, je me suis livré à quelques tests à l’arrache. Dans ma chambre, à même le tapis.
Parce qu’il faut bien commencer quelque part, j’ai placé le micro dans sa suspension a environ 20 cm (mon empan, soit la distance maximum entre mon pouce et mon petit-doigt). Il est pointé face à la case 12, légèrement incliné vers la case 10, pour réduire un petit peu les basses captées.
Je retrouve la qualité sonore que je lui trouvais pour ma voix. Il sonne « vrai ». Dans mon casque, je reconnais le son de ma guitare. Pour un morceau calme, je sens que je ne suis pas loin d’une position optimale. Pour un morceau dynamique je suis encore loin du compte, et je vais sans doute comparer avec mes micros Oktava à petite membrane, pour doser le rapport entre la dynamique, la présence de la pièce et la pression sonore.
Le vrai travail de prise de son commence maintenant. Mais cette fois avec la complicité d’un microphone que je sens complice et pas d’un ennemi qu’il me faut dompter. J’espère vous faire découvrir le fruit de ce travail bientôt.
Note : pourquoi je parle de « premières impressions » et pas de « test de matériel » ?
Tout simplement parce que je me fie à mes impressions et à mes oreilles. Je partage mon avis en vous soumettant le fruit de mes réflexions, guère plus. J’admets que je ne suis pas un grand spécialiste des fiches techniques et de la prise de son. C’est un domaine où j’avance à tâtons. C’est aussi un domaine ou pas mal d’avis se basent sur le prix des équipement utilisés ou sur des croyances et des réputations. On trouve mieux, ou aussi bien, très souvent pour plus cher. Mais ici on est dans la catégorie dans laquelle on trouvera rarement aussi bien pour moins cher.
Avec du matériel d’entrée de gamme, mes « tests » sont ce qu’ils sont. Ils poursuivent le but que je me suis fixé : faire une prise de son correcte de mes compos. Je ne pourrais pas réaliser des tests avec toute la rigueur et la reproductibilité nécessaire pour avoir l’aplomb de les défendre face à la critique des professionnels.
2 Commentaires
bonjour david j’hésite entre un micro large membrane ou petite ….je joue sur une martin d15 m .j’apprécis jouer en picking . j’aimerai trouver de la brillance dans mon son au niveau des aigus. que me conseillerai tu ? merci
Auteur
Très très vaste sujet. Le micro a son importance, mais son placement encore plus. Le micro à large membrane sera généraliste, le micro à petite membrance plus spécialisé. Dans un monde idéal, je dirais de prendre les deux. Si c’est pour d’autres applications, voix etc. le large membrane sera plus facile à utiliser autrement. Si c’est uniquement pour la guitare, le petite membrane fera très très bien le job.