Je suis un grand fan des produits Zoom. Le Zoom F1 Field Recorder avec micro cravate vient de s’ajouter à mon arsenal. J’ai eu la caméra Zoom Q3HD, qui m’a bien servi, elle est un peu à la retraite. Je possède la caméra Zoom Q8, l’enregistreur Zoom H5. Ces appareils ne sont pas toujours exempts de défauts, mais ils ont des tarifs agressifs et un design réfléchi par rapport aux besoins des utilisateurs amateurs un peu ambitieux. Avec les modules de microphones interchangeables chaque appareil peut être configuré au mieux pour chaque usage.
Si vous n’avez pas la patience de lire, voici mes premières impressions en vidéo :
https://youtu.be/o70YJMTT6mE
Le problème
Pour enregistrer ma guitare une position de microphone fixe est parfaite. Par contre, quand je réalise une vidéo pour parler de matériel, je suis toujours tributaire de l’angle et de la distance, par rapport au microphone fixé sur la caméra. Avec un microphone directionnel comme le (très satisfaisant) Røde Videomicro je me sens un peu figé. Si je me tourne, ou si je penche la tête pour prendre un objet, le son de ma voix change. J’aimerais pouvoir dynamiser un peu tout ça. Et qui sait, de temps en temps pouvoir profiter d’une balade en extérieur pour réaliser une vidéo.
J’envisage pour mes tests de continuer à utiliser le Zoom H5 combiné au Røde Videomicro pour la prise de son de la guitare, tandis que le Zoom F1 se concentrera sur ma voix et me donnera un peu plus de liberté de mouvement.
Micro-cravate ou système sans fil ?
Depuis quelques temps je me débats avec la question de m’équiper d’un système sans fil pour micro-cravate comme le Røde Wireless Go ou un petit enregistreur comme le Zoom F1 Field recorder. Ce sont des solutions différentes, qui ne s’excluent pas forcément.
Le système sans fil a comme avantage une mise en place simplifiée et moins de postproduction puisque le son est déjà lié à la vidéo. Avec un enregistreur séparé il faut réimporter le son et le synchroniser. Ce qui n’est pas très compliqué en soi.
J’ai finalement opté pour l’enregistreur parce qu’il m’offre plus de possibilités d’utilisations. Contrairement à ses concurrents directs, le Zoom f1 s’intègre parfaitement avec l’écosystème de modules de microphones propriétaire de Zoom. Comme je possède déjà certains de ces modules, si je le souhaite, je peux le monter sur ma caméra avec un microphone XY stéréo, pour une prise d’ambiance. Ou avec un micro shotgun pour une prise de voix dans un environnement plus bruyant. Je peux lui ajouter un module avec deux entrées XLR pour faire une prise de son avec deux microphones dynamiques.
Pour bénéficier de la meilleure prise de son possible, je peux poser mon enregistreur loin de la caméra sans m’inquiéter de devoir câbler quoi que ce soit. Je peux tenir l’enregistreur en main avec le microphone de mon choix pour capturer du son. Je peux le glisser dans ma poche pour une prise de voix avec un microphone cravate.
Et finalement, il peut servir de lecteur de carte micro-SD et même d’interface audio pour un ordinateur. Malheureusement le câble (standard) n’est pas fourni.
Quelle version ?
Il existe deux versions du Zoom F1. C’est le même enregistreur, mais le Zoom F1 LP est vendue avec un micro-cravate et un clip de ceinture,
l’autre Zoom F1 LP est fournie avec un shotgun mono et un support pour caméra.
Comme je possède déjà le module shotgun stéréo, j’ai opté pour le modèle avec micro-cravate. Le support antichoc peut s’acheter séparément.
Le Zoom F1 Field Recorder, prise en main
L’enregistreur est petit, mais pas léger. Certaines parties extérieures sont en métal. Pour l’essentiel c’est du plastique qui fait bonne impression. Le Zoom F1 possède deux rails pour passer une ceinture et un clip pour l’accrocher à une poche. La prise propriétaire à dix pins pour les modules micro est protégée par un capot en plastique noir.
L’écran rétroéclairé est suffisamment lumineux pour être bien lisible. L’écran est entouré des boutons de commande hyper-intuitifs (je n’ai même pas ouvert le mode d’emploi).
Une diode rouge indique que l’appareil enregistre. Elle clignote en cas de saturation du signal. La trappe d’accès aux deux batteries AAA n’est pas la plus grande réussite de cet enregistreur, elle est un peu bancale à remettre en place. Elle jouxte le port USB et les boutons de volume pour le monitoring au casque. De l’autre côté se trouve le bouton de mise en marche. Ce bouton a une fonction « hold » qui empêche la modification accidentelle des paramètres en inactivant toutes les touches. A côté on trouve la trappe d’accès à la carte micro-SD. Là aussi, la trappe est un peu bancale. Il vaudra mieux laisser la carte en place le plus souvent et se connecter par USB pour transférer les fichiers audio.
Les trappes d’accès sont LE point sur lequel Zoom pourrait grandement s’améliorer.
Le micro cravate semble très correct, il se visse à l’enregistreur pour éviter une déconnexion accidentelle, ce qui est plutôt rassurant.
Le malentendu à propos de l’orientation de l’écran
J’ai lu certaines critiques à propos de l’architecture de l’appareil qui selon moi reflètent une incompréhension sur son utilisation. La prise microphone est « en bas » et l’écran est donc « inversé » et « illisible » de même que la led de contrôle de l’enregistrement qui est cachée.
Si on fixe l’appareil avec le clip de ceinture, il suffit de l’incliner vers soi en soulevant le bas du boitier du bout des doigts pour pouvoir consulter l’écran. Le câble du microphone sortira sans stress par le haut de l’appareil et on apercevra la led de contrôle. Si vous êtes seul pour installer et configurer votre enregistreur, c’est la meilleure configuration possible. C’est à vous que cet appareil s’adresse.
Une fois l’enregistreur attaché sur une caméra, le module de micro pointe vers l’avant et l’écran sera orienté correctement pour être consulté par la personne manipulant la caméra.
Parlons technique
Pour allumer l’enregistreur, il suffit de faire glisser le bouton et de le tenir une seconde en place. Il met un peu de temps à se mettre en marche. L’écran s’éclaire avec message de bienvenue. En glissant ce bouton en position HOLD, vous fixez tous les paramètres et inactivez les boutons.
Le premier bouton sous l’écran sert à définir le format d’enregistrement. Le Zoom F1 propose de nombreux formats d’enregistrements : • 96k 24bit (96 kHz/24-bit WAV) • 48k 24bit (48 kHz/24-bit WAV) • 48k 16bit (48 kHz/16-bit WAV) • 44.1k 16bit (44.1 kHz/16-bit WAV) • MP3 320k (320 kbps MP3) • MP3 256k (256 kbps MP3) • MP3 192k (192 kbps MP3) • MP3 128k (128 kbps MP3) • MP3 48k (48 kbps MP3) … vous êtes couverts pour toutes les situations.
Le second bouton définit le filtre coupe bas entre OFF, 80, 120 et 160 Hz.
Le bouton suivant donne accès à un limiteur. Je ne l’aime pas beaucoup. Il compresse le son pour se donner 10dB de headroom. Il augmente ensuite le gain pour pouvoir anticiper les pics et retirer instantanément 10dB. Ce mode de fonctionnement est très efficace, mais remonte le plancher de bruit du préampli de 10dB. Résultat : un léger souffle est audible et devra être nettoyé en post-production.
Le dernier bouton fixe le gain d’entrée. Au lieu d’une échelle de 0 à 10, Zoom a préféré utiliser des termes un peu moins naturels comme AUTO, LOW-, LOW, MID-, MID, MID+, HI-, HI, HI+, HI++. Mais la plupart du temps pour un placement de microphone et une voix, le réglage ne devra pas être modifié. Tant miuex parce que si on a dépassé le niveau souhaité, il faut refaire un tour. La bonne nouvelle c’est que l’appareil conserve vos réglages. Contrairement au limiteur, la fonction auto marche très bien. En combinant le limiteur et le gain automatique, on obtient une grande sécurité en sacrifiant un peu de qualité qui nécessitera plus de traitement en post-production.
Le bouton rond avec sa pastille rouge permet de démarrer et d’arrêter l’enregistrement.
Écoute et monitoring
Sur le côté de l’écran se trouvent encore deux boutons qui permettent de démarrer ou mettre en pause la lecture d’un enregistrement. Le second bouton permet d’arrêter la lecture et d’accéder aux réglages de l’appareil. Les boutons sous l’écran se transforment alors en bouton de navigation dans les menus. C’est très intuitif. On peut également poser des repères sur un enregistrement et naviguer au repère suivant ou précédant.
Il est évidemment possible de monitorer le son direct au casque et d’écouter ce qui a été enregistré. Le volume du casque se règle sur le côté.
Les fonctions cachées du Zoom F1
Le menu acessible via le bouton option « cache » des fonctions secondaires plutôt utiles:
- vous pouvez générer un signal continu à -6dB pour calibrer le son de la caméra auquel l’enregistreur est connecté
- il est possible d’enregistrer 2 secondes avant que le bouton REC ne soit activé, utile pour ne rien manquer
- le Zoom F1 peut tirer son alimentation des piles AAA ou à la demande de son port USB.
- le dernier bouton donner accès au menu de configuration de l’appareil
Conclusion
Les possibilités et les promesses techniques sont tout bonnement géniales. J’ai fait quelques tests en vitesse et le son est bluffant sans perdre son temps à tripoter les réglages. Certains réglages mériteront un peu de postproduction pour en tirer le maximum, mais rien de rédhibitoire. A mon avis on va être très copains le Zoom F1 et moi.
J’aime :
- le format compact
- la solidité et la conception
- la modularité avec les microphones additionnels
- la manipulation simple et intuitive, une bouton, une fonction
Après tout n’est pas parfait, j’aime moins :
- les trappes d’accès sont un peu délicates à manipuler
- le limiteur amène du souffle
Pour conclure, ma note sur l’échelle de piment est un bon 8/10
Pour vous informer en toute transparence :
- Billet sponsorisé : non
- Produit testé : achat personnel
- liens vers site marchand : oui
- Placement de produit : non