Quand j’ai appris que mon concert privé de ce samedi était annulé faute de participants à une fête, ma première pensée a été : bah, j’irai voir le concert de lancement de la tournée “The Way to Go” de Jacques Stotzem au Foyer culturel de Sprimont. Belle consolation !
J’ai pris mon nouvel appareil photo avec moi pour prendre quelques photos et peut-être quelques vidéos. Après la réalisation du trailer pour le CD, c’est l’occasion de le tester en concert.
Pour les habitués des concerts de Jacques Stotzem, voir quatre guitares sur scène est un signe. Un signe que cette soirée ne sera pas un concert comme les autres. Jacques est quelqu’un de pragmatique qui va à l’essentiel. Si il a pris la peine de s’encombrer de quatre instruments, c’est qu’il a une idée derrière la tête. Quatre guitares, et pas n’importe lesquelles : la première Martin OMC JS signature, la Martin OMC JS signature numéro 59, une Martin en acajou au son rauque et puissant, la plus récente, et une vieille connaissance pour les fans, la première OM21 de Jacques, doyenne du groupe.
La première partie, miroir de l’album
Les critiques du nouvel album, la mienne comprise, sont unanimes : il est bien construit et très équilibré dans le déroulé des titres. Tellement bien équilibré que la setlist de ce soir sera exceptionnellement jouée dans l’ordre des titres de l’album. Et délicieux détail supplémentaire, chaque morceau sera joué sur la guitare qui a servi à son enregistrement. Voilà le mystère des quatre guitares révélé. Un esprit chagrin dira “autant écouter le CD dans son salon alors !”, mais c’est oublier que la musique est une chose vivante. Être immergé dans la vibration des notes le temps d’un concert est une expérience à vivre.
Ce soir, le foyer culturel de Sprimont nous gratifie d’un son exceptionnel. On sent une transparence incroyable depuis les doigts de Jacques sur les cordes jusqu’aux enceintes. Un son fort sans excès et immersif, mais d’une clarté incroyable. Je vous parlais de l’importance des reverbs dans un billet précédent. Je ne serai pas le seul à le remarquer, ce soir elles sont tout simplement exceptionnelles. C’est le fruit d’une longue complicité entre le musicien et son ingé son qui a ciselé ses réglages, reverb comprise, pour chaque morceau du répertoire. Les petits coups de delay et les petites traînes de réverbérations en retour sur les fins de notes sont quasi orgasmiques tellement elles sont bien dosées. C’est un véritable “eargasm” comme disent les anglophones. Oserais-je la traduction oreille-gasme ?
The Way to Go est un album intense et personnel, souvent positif, parfois un peu plus sombre ou nostalgique. Jacques nous livrera quelques anecdotes liées à la genèse des morceaux, mais certains titres garderont leur part de mystère. Tant mieux, à nous d’habiller les notes de notre cinéma intérieur.
La seconde partie, reflet d’une carrière
La seconde partie du concert sera plus classique et plus énergique. Jacques, debout cette fois, nous interprétera les classiques de ses concerts : Sur Vesdre, Jungle, Oasis. Il jouera également sur une seule guitare quelques plus rares extraits de ses albums d’arrangements de classiques du rock. Cette page est tournée, pour l’instant.
L’enthousiasme pour les compositions de Jacques et l’accueil réservé à son album de la part d’un public qui l’a découvert par les reprises soulignent encore son talent pour une musique imparablement séduisante. Lui qui a su transcender la musique des autres sur une guitare acoustique trouve aussi facilement le chemin des oreilles et des coeurs avec ses propres mélodies.
J’ai oublié de compter les rappels, mais Jacques reviendra plusieurs fois sur scène.
Je suis triste pour ceux qui n’étaient pas là ce soir. Jacques ne prendra certainement pas toutes ses guitares à chaque concert de la tournée. Nous avons vécu un moment intense et inoubliable au Foyer culturel de Sprimont.
Ne manquez pas les autres dates de la tournée.
Pour finir, au retour, mon GPS m’emmenera me perdre de nuit dans les chemins de traverse pleins de creux et de bosses. Et là, perdu, arrêté au beau milieu d’un chemin de terre enherbé, j’ai ri, ce n’était pas du tout “The Way to Go”.
1 Commentaire
J’y étais. Inoubliable. Et votre façon de retracer le concert est tout simplement superbe. Totalement fidèle au vécu et au ressenti de cette soirée exceptionnelle. J’ai eu l’impression d’y être de nouveau. Merc.