De manière assez indéniable, Rode domine le marché des petits micros bon marché pour le VLog depuis quelques années. Je me sers d’ailleurs principalement du microphone VideoMicro de chez Rode sur mes caméras Panasonic Lumix FZ300 et FZ2500. Je voulais faire un petit bilan avant de tester le microphone d’un concurrent.
La quête du Graal
J’ai testé un enregistreur de poche, le Zoom F1LP que j’ai utilisé avec son micro-cravate, mais également avec un microphone shotgun. Dernièrement, j’ai emprunté également un système Rode Wireless Go et un système Sennheiser XSW. En 2017, j’avais comparé un micro-cravate bon marché de chez Boya, le Rode VideoMicro et mon enregistreur Zoom H5. Le Rode VideoMicro reste mon préféré. J’ai même investi dans un Rode VideoMicro ME-L avec un port lightning pour m’affranchir du câble adaptateur pour mon smartphone. C’est ce dernier microphone qui m’a servi pour mes premiers lives Facebook en 2020. Je m’en suis également servi pour certaines vidéos de Jacques Stotzem. Les autres systèmes sont excellents, mais plus compliqué à mettre en œuvre quand on est seul à la manoeuvre.
Quels étaient mes critères pour choisir le VideoMicro ?
Pour choisir le meilleur système pour mon usage, les critères à prendre en compte sont :
- le prix et la qualité sonore
- la simplicité d’utilisation
- la simplicité de post-production
- la fiabilité
- la compacité
La qualité sonore et le prix
Que ce soit pour la parole ou pour la guitare, le VideoMicro fait le boulot. Cela reste un tout petit microphone avec un son un peu compressé et quelques artefacts électroniques. Mais il a un son relativement neutre avec une légère accentuation des basses et des aigus et une bonne directionnalité. Avec une rallonge, je peux même le percher pour la prise de son. Si la prise de son extérieure est en général de meilleure qualité, elle est moins simple à mettre en oeuvre en solo, ce qui pose des problème de fiabilité.
Concernant le prix, il ne m’a jamais semblé pertinent d’investir beaucoup d’argent dans un microphone qui surclasserait nettement le médiocre préampli intégré à mes caméras. Voici sans doute une opinion impopulaire, mais dans un tel scénario, une prise de son extérieure me semblera toujours préférable. Cela évite aussi le passage par de la connectique et des adaptateurs bon marché. Mon objectif est surtout de gagner en qualité par rapport au microphone intégré. La prise de son doit être utilisable, mais également pouvoir servir de référence en cas de prise de son extérieure. Un résultat qui peut s’obtenir dès une cinquantaine d’euros.
La simplicité d’utilisation
Je représente une catégorie d’utilisateur un peu particulière. Habituellement, je suis seul aux commandes. Je suis à la fois devant et derrière la caméra. Je suis réalisateur, acteur/musicien, script, décorateur, éclairagiste, cameraman, monteur… et preneur de son. Le nombre de paramètres à gérer est tout simplement énorme. Et les erreurs sont généralement fatales.
Les systèmes sans-fil, les enregistreurs externes ont des avantages, mais ils sont également source d’erreurs de manipulation qui se sont avérées rédhibitoires. Que ce soit au démarrage de l’enregistrement ou sur les niveaux. Plus d’une fois, j’ai dû me replier sur le plan B de la captation de son direct pour sauver une prise.
La simplicité de post-production
De ce point de vue, rien ne bat la prise de son directe. Pas de fichiers à importer. Pas de problème de synchronisation. Malgré des paramètres identiques, j’ai parfois assisté à un glissement temporel entre la piste son et l’image sur la durée d’un clip de quelques minutes. C’est agaçant et un enfer à corriger. Je vois ce phénomène assez régulièrement sur le net, et même à la télévision. Les systèmes sans-fil peuvent également introduire de la latence, mais comme elle est constante, c’est plus facile à corriger.
La fiabilité
La simplicité d’utilisation et la fiabilité vont souvent de pair. Là aussi les systèmes sans-fil peuvent avoir des coupures, ou tomber en panne de batterie. Un micro-cravate peut ruiner toute une prise de son s’il touche le tissu ou s’il est mal placé. Sans preneur de son dédié, l’erreur ne sera détectée qu’en post-production, trop tard. Un fonctionnement basique et prévisible, je ne demande rien de plus.
La compacité
Pour filmer dans des petits espaces, la compacité joue un rôle important. Il s’agit également de conserver un système maniable pour vloguer bras tendu. Là aussi le VideoMicro, tire son épingle du jeu.
Les défauts du Rode VideoMicro
J’ai tout de même relevé quelques défauts. Le VideoMicro n’est pas très sensible et doit être placé à proximité de la source sonore et bien orienté. Personnellement, le support antichoc du microphone m’a toujours donné l’impression d’être fragile. L’ensemble est difficile à glisser dans une poche par exemple. Le défaut principal est que le câble sort à l’arrière du microphone et passe devant l’occulaire de l’appareil. Même si je me sers principalement de l’écran, le câble est dans le chemin.
Le Rode VideoMicro est copié par de nombreuses marques asiatiques, ce qui est en général un signe qui ne trompe pas. J’avais envie de voir si la concurrence a rattrapé son retard et corrigé quelques défauts du VideoMicro (Non, il n’est pas parfait). Mais ce microphone ne m’a jamais laissé tomber.
Je vais prochainement jeter un œil et une oreille sur l’offre d’un autre fabricant de microphones que j’apprécie: Sennheiser et son microphone MKE200. Saura-t-il détrôner un vétéran dont il corrige déjà certains défaut sur papier ? Vous êtes prêts pour une battle de microphones ?