J’ai eu le plaisir et l’honneur de faire la première partie de Seesayle à l’An Vert. C’est aussi l’occasion de vous parler de son nouvel album : Stamina. Dans les bonnes chansons, les mots ont leur importance. Du coup, c’est quoi Stamina ? C’est la force, le courage, l’endurance dans l’épreuve, la persévérance, l’énergie dans la durée, … la niak pour parler jeune.
J’adore l’univers sonore de Seesayle. On me dira que je dis ça de tous les artistes dont je parle sur ma page. Mon secret est tout simple, je ne vous parle pas des artistes que je n’aime pas. On a autre chose à faire. Mais ce n’est plus un secret, puisque je vous l’ai dit.
Stamina – Seesayle
La voix juste, haute et claire de Seesayle est posée sur une musique aux influences aussi multiples que les nombreux instruments qu’elle touche de sa grâce. Mention spéciale à Hugo le charango, je suis fan. Tout est « fait-main » avec justesse, rien n’est sur-produit. C’est aussi beau, brut et vrai à mes oreilles que d’admirer un paysage sauvage en prenant les claques du vent de face. Un moment vrai à savourer. Ce vrai qui manque parfois cruellement à nos vies.
En parlant de vies, j’ai bien été embarqué par les textes aussi. Seesayle m’y parle de l’urgence de vivre, de vieillir sans trop grandir, ou alors juste un peu. C’est le clash immanquable entre nos univers intérieurs et la réalité qui nous presse. Elle aspire au droit fondamental de l’Homme et de la Femme de ne pas courir, d’avoir 4 ans, de ne servir à rien, de regarder passer les nuages et de s’arrêter pour parler aux arbres. A force de compter les fées, on trébuche et on se relève en époussetant la boue sur nos genoux. C’est là qu’il faut cette stamina, cette énergie pour résister au piège de l’usure du temps qui passe et qui ronge nos rêves innocents comme la rouille s’en prend à toutes choses. Pourtant le constat n’est pas désabusé ou aigri.
L’univers de Seesayle est assez riche pour vous inspirer vos propres histoires. La tête dans les nuages et les pieds nus sur le sol. Pas sûr que ce sol soit toujours sur notre terre à nous.
Un album réveur-réaliste et naïf-mature tout à la fois. Je ne sais pas mieux le dire, allez l’écouter.