Les concerts se suivent et ne se ressemblent pas. Hier soir, ma femme et moi sommes sortis pour un concert au « Pourquoi pas » dans le Carré à Liège. Rien ne change, même si c’était sûrement mieux avant, le Carré reste un alignement de cafés un peu déglinguos dégueulant des décibels sur quelques jeunes attroupés sur les marches de l’entrée.
Pour moi c’est presque un pèlerinage à l’endroit qui m’a vu dilapider le précieux temps de ma jeunesse de la manière la plus plaisante qui soit : boire des pintes avec des amis en faisant un peu le fou-fou avec des filles (Note : beaucoup plus de pintes et d’amis que de filles). Le temps ne faisant rien à l’affaire, le « Pourquoi pas », que j’ai connu sous l’appellation « Trois Frères » fait un peu peine à voir, même si il n’a jamais été l’endroit le plus impeccable du monde, un peu de rénovation ne ferait pas de mal.
La soirée s’annonce sympa, « me myself and I » à 21h30, les Last Night Session puis les Kash Flowz pour finir. J’ai rendez-vous vers 21 heures pour un soundcheck rapide avant de jouer. Du moins, ça c’est la théorie…
En pratique, personne n’a encore fait de soundcheck et la batterie n’est pas encore montée. C’est sympa que personne s’énerve là-dessus, j’en connais d’autres qui …
Pendant que Didier, notre organisateur, dit Becky s’affaire, on boit quelques bières. Les Last Night Session jamment un peu au coin du bar pour passer le temps.
Je suis content que ma Lovely roadie soit là, j’aime beaucoup quand elle vient au concert. Elle prend son quart aux entrées. Des bières, des musiciens, de la musique des amis et ma lovely roadie, quoiqu’il advienne, pour moi la soirée est déjà réussie.
Je jette un œil sur les réseaux sociaux, comme d’habitude beaucoup d’intérêt et de messages de sympathie, quelques-uns s’excusent de ne pas venir. Sur Instagram la photo de mon matos prise le matin « cartonne » (oui, je vois ricaner les Instagrammeuses qui font 500+ likes avec un ongle peint ou quelques cm carrés de peau, mais moi je n’ai pas l’habitude, voilà).
La scène est enfin libérée et je peux m’installer, le réseau électrique est dans le même état que le bâtiment, et les masses repissent de partout dans l’enchevêtrement de multiprises. On peine un peu à trouver un son propre sans buzz (note to self penser à tester la sortie DI de mon ampli). L’éclairage est un peu en mode tout au néon blafard ou rien (mais en couleur et en mouvement). Le peu de lumière me gêne un peu, mais surtout regarder cette spirale de points lumineux me donne un peu le tournis. Je joue « Have a beer », what else ?
On se concentre et on attend la petite lumière d’appoint que quelqu’un est parti chercher. Après le second morceau, ça va mieux.
En tout cas, de ce que j’entends depuis la scène, le public est enthousiaste. Vu l’heure de retard accumulée, j’écourte mon set avec l’un ou l’autre regret pour des morceaux que j’avais envie de jouer.
Pour un des morceaux, j’ai droit à un accompagnement des Last Night Sessions (que je m’obstine à appeler les Late Night Session, allez savoir pourquoi). Un morceau « guitare – chant en yaourt – cajon ». Surprenant, mais ça le fait. Le cajon m’accompagne encore pour Wicked weasel.
Mon set fini, je débarrasse le plancher pour laisser la place au Late Last Night Session. Petit set bien fun avec un titre « My name is Geoffrey » qui a son petit potentiel festif tubesque, si j’en crois l’enthousiasme des fans présents.
On écluse nos tickets boissons. J’avoue, je kiffe un peu ce petit parfum de nostalgie. Me retrouver là à chanter et bouger, une bière à la main en tenant une jolie fille par la taille, baigné dans le parfum de ses cheveux roux. C’est empreint d’une nostalgie plus douce qu’amère, contrairement à ma bière.
Finalement ce sont les Kash Flowz qui sortent l’artillerie plus lourde pour finir la soirée. J’aime beaucoup leur énergie, je serais bien resté mais le compteur du parking tourne et le babysitter dort dans le canapé. Il est temps de retourner vers la voiture. On fera le petit débriefing entre amoureux devant une assiette de pâtes.
Merci Becky pour l’invitation, c’est quand tu veux 🙂