Vidéo: souvenir de la soirée IFAPME (juin 2015)

Souvenir de l'IFAPME

Souvenir de l’IFAPME

Cette semaine, je plonge dans la boite à souvenirs avec cette vidéo de la soirée de concert à l’IFAPME qui vient d’atterrir dans ma boite mail.

En Juin 2015, j’ai eu une intense semaine musicale, avec un Contes & Guitare, un duo acoustique et puis ce concert où j’ai donné le baptême du feu, ou plutôt de la scène, à des instruments fabriqués par les élèves de la section lutherie de l’IFAPME de Limal. 

Ce sont d’ailleurs les élèves et le prof de la section « Réalisateur audiovisuel » qui ont filmé et monté la chouette vidéo ci-dessous.

Ce n’est pas simple de jouer sur un ukulele et une guitare qu’on découvre en même temps que le public, après une petite.Sous la vidéo, je vous invite à lire (ou relire) mon compte-rendu de la soirée et mes photos.

Cette année, je remets le couvert, aux mêmes dates, sur d’autres instruments fabriqués par d’autres élèves !

Une belle semaine musicale pour moi, du samedi, avec un beau Contes & Guitare à Aywaille, mardi soir, un chouette duo acoustique à Ostende, à ce samedi, un concert très particulier à l’IFAPME de Limal. Un concert particulier parce que pour une fois, j’échappe à ce que je surnomme « la Schleppe » (du verbe allemand schleppen : traîner, porter, remorquer – un mot que je pense avoir inventé, avec une impression de déjà-vu dans le jargon des bateliers). Rien à porter, pas d’amplis, pas de mallette de câbles, pas de pieds de micros, pas de fond de scène ou d’éclairage, même pas ma guitare ! Mais stupidement, le stress d’oublier quelque chose est encore plus marqué que quand j’emporte tout, en double.

Le but de la soirée « GuitArt concert – Sans luthier, pas de guitare ! » est de jouer sur les instruments fabriqués par les sept premiers diplômes de la section lutherie de l’iFAPME. Après une première rencontre avec les élèves, j’ai choisi deux instruments, un ukulélé et une guitare folk plutôt traditionnelle (qui convient à ma technique plutôt traditionnelle) dans l’éventail des instruments proposés.

Je suis largement en avance pour le soundcheck et je découvre la salle communale de Limal.

Salle communale de Limal - IFAPME

Salle communale de Limal – IFAPME

Finalement, ça tombe bien que je sois en avance, on va pouvoir prendre un peu de temps pour le soundcheck. Je chipote un peu pour trouver mon bonheur. Toutes mes constantes sont bousculées ce soir. Je suis habitué à jouer de la guitare debout, dynamiquement, en bougeant mon corps, et le la combinaison du tabouret et d’un micro SM57 ne me satisfait pas entièrement, pas plus qu’elle ne semble satisfaire le responsable du son. Le son est bon dans une marge de positionnement très réduite. Nous optons finalement pour un petit micro-cravate accroché au bord de la rosace. Pour ceux que ça intéresse, je pense qu’il s’agissait d’un Audio-Technica AT831b. Le même micro servira pour le ukulélé.

Toutes les guitares sont prêtes, et les élèves sont très attentifs aux commentaires des musiciens très exigeants.

Soundcheck Kevin Mullighan - IFAPME

Soundcheck Kevin Mullighan – IFAPME

Depuis mon premier essai, les instruments ont encore été améliorés. Les nouvelles cordes nylon du ukulélé ont un son intéressant, c’est du bionylon de chez Aquila, un polymère à 68% d’origine végétale. La folk a un réglage aux petits oignons et le toucher du vernis me semble amélioré, mais je suis un peu moins enthousiaste pour le son des cordes GHS qui manquent un chouïa de percussion dans les basses. Tout ceci est subjectif et à la limite du perceptible, mais pendant le bref instant d’un morceau tout votre univers se résume à vos deux mains et au son acoustique et amplifié que vous produisez.

De la guitare romantique, avec une intéressante réplique inspirée des guitares de la fin du XVIIIeme (si mes informations sont exactes) en passant par les archtops, à l’électrique 7 cordes, l’assortiment d’instruments est vaste et chacun oeuvre à mettre le mieux possible en valeur le travail des élèves.

Quand je vois les belles guitares archtops, je comprends pourquoi les élèves affectionnent d’en fabriquer. Ce sont des instruments superbes où la personnalité du luthier a de la place pour s’exprimer. Et de la personnalité, ils en ont, les diplômés de l’IFAPME, comme le prouve le plateau de guitares présenté.

Je suis content de constater que d’autres avec bien plus d’expériences que moi ont opté pour la même guitare que moi … c’est rassurant !

Concert Guit'Art - IFAPME

Concert Guit’Art – IFAPME

Le soundcheck continue … je prends quelques photos, et je joue et rejoue du petit ukulélé qu’on me prête pour stabiliser les cordes qui ont encore tendance à bouger un peu.

Soundcheck - IFAPME

Soundcheck – IFAPME

Ce soir, se succéderont divers musiciens : Jean François Letraublon, Flavio Macies de Suza, moi-même, Steve Louvat, Oli F. (Olivier Fivet), Fred Hyat, Kevin Mulligan, Marc Lelangue. Ils jouent sur les guitares de Sophie Weber, Mathieu Clavie, Denis Joris, François Leroy, Lionel Maertens et Alexandre Vandreche.

Soundcheck - IFAPME

Soundcheck – IFAPME

Du point de vue sonorisation, un tel concert est un casse-tête, car il faut sonoriser chaque instrument, chaque artiste avec des changements de plateau permanents après deux ou trois morceaux. Les élèves de la formation « Réalisateur audiovisuel » sont là pour filmer le concert mais également pour diffuser des petits clips des sponsors et la présentation d’images de la conception des guitares. C’est la quadrature du cercle pour arriver à équilibrer le son entre des interventions en clip vidéo et le plateau live pour donner du rythme à la soirée. Bravo et merci à eux !

On est bien reçu, une assiette froide nous attend et le bar nous est ouvert. Certains sautent le repas, pris entre le stress positif de l’organisation de la soirée et l’émotion palpable de la fin d’un parcours commun. Pour ma part je mange un bout en attendant que les soundcheck se terminent. Il me reste du temps, et le repas est suffisamment léger pour ne pas m’encombrer au moment de jouer/chanter.

La salle se remplit, les dernièrs ajustements de la conduite se font en coulisse et chacun prépare son intervention. Chaque artiste est introduit par Manu Wilmots, ensuite l’artiste monte sur scène et l’élève lui apporte ensuite l’instrument qu’il a fabriqué et l’aide à s’installer et à ajuster ses micros. Je me marre : un jour en voyant M en concert, j’avais dit à ma Lovely Roadie que je trouvais ça classe d’avoir un gars qui accorde ta guitare et l’apporte sur scène. Toutes proportions gardées, on dira « voilà, ça, c’est fait ! ».

Après les discours officiels et la présentation des partenaires comme Music Fund, la soirée commence par le classique avec quelques pièces brillamment jouées sur la guitare romantique qui semble s’accommoder merveilleusement bien de la prise du son au micro. Ensuite, après Paris et l’Italie de la fin du XVIIIème nous partons vers le Brésil avec un peu de musique latine. Je n’ai pas de photos de ces interventions, car ensuite, c’est mon tour et je me prépare en coulisse.

J’ai un peu l’impression de secouer la salle après la douceur suave des sons latinos. Je débute au ukulélé, avec un classique du blues écrit par Jimmy Cox en 1923, Nobody knows you, un titre redécouvert à la guitare sur le Unplugged d’Eric Clapton, suivi de deux classiques, Fly me to the moon (B. Howard 1953) et Side by Side (G.Kahn, Harry M. Woods,1927). Ces morceaux sont enracinés dans les trois vagues de popularité du ukulélé qui se sont produites aux Etats-unis, aux environs de 1920, en 1950 et plus récemment (voir ce billet sur le regain de popularité du ukulélé). Pour illustrer la renaissance plus contemporaine du ukulélé, j’avais choisi d’interpréter également un dernier morceau plus récent, Guaranteed d’Eddy Vedder, mais je choisis d’écourter mon set d’un morceau pour mieux coller au rythme de la soirée.

Je m’installe avec la guitare pour interpréter Finger Stomp de Jacques Stotzem, un morceau qui varie les sonorités entre le fingerpicking, un peu de pompe jazz, et du frailing qui évoque Johnny Cash. Il fait une chaleur moite, mes doigts glissent sur les cordes et je ne me sens pas à l’aise partout sur cette guitare que je touche pour la seconde fois, et je ne suis pas personnellement enthousiasmé par mon interprétation technique … la position débout (me) convient décidément mieux pour les morceaux qui groovent. Un aspect du contrôle qui reste à travailler de mon côté, pour l’album à venir.

Comme second morceau, j’ai choisi une composition personnelle « Entre chien et Loup« . Ici la sonorité chaude et bien arrondie de la guitare fait merveille et ça se passe plutôt bien. Le public apprécie et ce morceau me vaut pas mal de commentaires positifs pendant la soirée. Olivier Fivet qui jouera plus tard me confiera en coulisse avoir écrit une chanson sur ce thème sur son premier album, un album dont Steve Louvat qui joue ce soir également, a fait les guitares, amusante coïncidence.

Concert Guit'Art - IFAPME

Concert Guit’Art – IFAPME

En discutant avec les autres musiciens que je connais de nom pour la plupart, je découvre des gens charmants, impliqués, tout autant préoccupés des détails des guitares et du son (et moi qui pensais être un emmerdeur !). Pour ces rencontres également la soirée est une merveilleuse réussite, même si parfois je m’emmêle les pinceaux sur ce que je crois savoir de leur parcours artistique … en mode « ah, c’est toi qui … » – « ah non, non, pas du tout » … les relations publiques, ce domaine où j’excelle si peu.

Après Steve Louvat, la soirée continue avec Oli F. en duo avec Fred Hyat, puis le répertoire blues de Marc Lelangue et enfin Kevin Mullighan.

Concert Guit'Art - IFAPME

Concert Guit’Art – IFAPME

Concert Guit'Art - IFAPME

Concert Guit’Art – IFAPME

Concert Guit'Art - IFAPME

Concert Guit’Art – IFAPME

Je passe une excellente soirée, baignée de musique(s) et de guitare(s) et d’une ou deux bières. Il est temps de saluer tout le monde et de rentrer chez moi … mission accomplie.

J’espère que d’autres images et des vidés suivront, dans les jours qui viennent.

Vidéo : Rolf Lislevand joue la guitare Stradivarius ‘Sabionari’, 1679

Antonio Giacomo Stradivari, (né en 1644 à Crémone, Italie, et mort le 18 décembre 1737 dans sa ville natale, à l’âge de 93 ans), est un luthier italien, fabricant de violons (600), de violoncelles (50), d’altos (12) et de quelques guitares, Il est le luthier le plus important de sa profession. La forme latine de son nom, « stradivarius » est par antonomase souvent utilisée pour se référer à ses instruments et par métaphore désigne l’excellence dans une matière.

Personnellement, je suis surpris par le volume sonore de cette guitare faite par Stradivarius, Il est réputé pour ses violons, que ses guitares aient atteint le même degré d’excellence fait débat; mais c’est une pièce historique.

Des cinq guitares construites par Stradivarius qui subsistent, la Sabionari est la seule jouable.

Mais cette guitare a subi des modifications et des restaurations successives qui divisent les experts. Pour plus d’info sur l’analyse des restaurations et sa restauration, c’est par là.

Le grand guitariste Segovia a qui elle fut présentée à Bologne en 1948 l’authentifia comme originale et signa à l’intérieur. Note : Quelle drôle d’idée ?!

Signature de Segovia

Signature de Segovia

Sur la photo ci-dessous, on peut voir le système de cinq cordes double, à l’exception de la corde aiguë, dont je parlais dans un billet concernant l’accordage et le nombre de cordes de la guitare moderne.

Guitare Stradivarius ‘Sabionari’  1679

Guitare Stradivarius ‘Sabionari’ 1679

Plus d’infos sur cette guitare.

Tablature ukulélé : Coquelicot

Coquelicot

Coquelicot

Ca fait un moment que je devais faire la tablature de ma petite composition bucolique et romantique au ukulélé.

J’ai saisi l’occasion, vu que quelqu’un me la demandait en commentaire pour enfin m’y mettre ! SI ça vous tente, je joue un ukulele Lanikai S-TEQ tenor, en accordage high-G avec des cordes Akila Nylgut.

Il faut garder à l’esprit que j’applique ce que m’a appris le fingerpicking à la guitare, c’est à dire l’utilisation d’accords complets si possible, j’anticipe parfois en frettant des cordes derrière certaines notes mélodiques plus aigues pour garder une constance dans le son et économiser les mouvements. J’utilise le pouce sur les temps forts le plus souvent, et j’utilise le pouce de ma main gauche par en haut du manche pour un accord.

Coquelicot, c’est un petit avant goût de printemps et d’été, avec ces petites fleurs rouges qui balancent au vent, si fragiles qu’on ne peut ni les cueillir, ni les garder. Un petit thème léger et fragile, juste en me laissant tomber du côté où l’instrument me poussait. Une fleur si petite, mais dont la couleur puissante égaie tout un paysage.

Je ne suis vraiment pas le maître de la transcription et si des petites erreurs de rythme subsistent, veuillez m’en excuser, utilisez vos oreilles !!

Si vous la jouez, faites moi un signe, un enregistrement, ça me ferait plaisir ! Et si vous payez la Sabam pour jouer en public, n’oubliez pas de déclarer mon morceau, que quelques éclats de pétales retombent de mon côté.

La tablature (pdf)  : Coquelicot – David van Lochem

 

10 000 heures de répétition pour être expert à la guitare

Selon une amusante (et controversée) théorie expliquée par Malcolm Gladwell dans le livre Outliers, il faudrait 10 000 heures de répétition dans un domaine pour devenir un expert aguerri, que ce soit en sport, en informatique ou en musique.

Augmenter son nombre d'heures de répétition

Augmenter son nombre d’heures de répétition

Le livre s’appuie notamment sur l’étude de classes de musiciens divisés en trois groupes. Après un concours de sélection strict, qui définit qu’ils ont les capacités minimales pour réussir, trois groupes se forment : ceux qui sont pressentis pour faire une grande carrière de soliste, ceux qui seront musiciens d’orchestre et ceux qui seront enseignants. La principale différence réside, selon l’auteur, dans le nombre d’heures de pratique engrangées sur les années de travail. Divers exemples de légendes vivantes dans le monde de l’informatique, comme Bill Gates ou Steve Jobs semblent confirmer que la précocité est surtout un moyen d’accumuler cet avantage en termes d’heures permettant la réussite, à talent et opportunités égales. Le chiffre magique tournerait aux alentours des 10 000 heures.

Ignorant toutes les critiques et les biais ayant conduit à cette analyse quelque peu simpliste, je me demandais combien d’heures j’ai pu répéter dans ma vie, moi qui suis très loin d’être un expert.

De 15 à 20 ans, je jouais environ 4 heures par semaine, soit 1 040 heures. De 20 à 30 ans, pendant mes études, j’ai joué environ 2 heures par semaine, soit 1 040 heures également.

Après mes études, j’ai repris la guitare sérieusement, à raison de 7 heures par semaine jusqu’à mes 40 ans, soit 3 640 heures environ. Cet effort supplémentaire m’a conduit à donner mes premiers concerts en solo à 40 ans après 5 720 heures de pratique.

Le travail et la famille m’ont imposé un rythme moins intense ces dernières années, soit 5 heures par semaine, soit encore 1 820 heures. Cette période me fait quelque peu regretter mes jeunes années, où j’aurais pu facilement doubler mes heures de répétition.

J’en suis donc à un total très approximatif de 7 540 heures.

À raison de 7 heures semaine, j’en aurais encore pour 10 ans avant d’atteindre la limite fatidique des 10 000 heures.

Ce serait amusant de comparer avec d’autres musiciens amateurs ou pros et de savoir à quel moment de leur vie ils ont franchi le cap des 10 000 heures et si cela correspond à un instant important de leur carrière.

Mais cette théorie ne tenant guère la route, je peux me rassurer en considérant que le manque d’expertise à l’instrument est peut-être simplement dû … à un manque inné de talent.