Lettre ouverte aux organisateurs

Chers organisateurs, on en parle ?

Chers organisateurs, on en parle ?

Note: la lettre ouverte aux organisateurs et propriétaires de salles de concert qui est publiée ici, m’a interpellé, alors je l’ai traduite en prenant quelques libertés pour coller à ma réalité …

Même si je ne partage pas entièrement le côté véhément et le petit chantage exprimé de ci de là, c’est le reflet à peine caricaturé du ressenti de pas mal de musicien des petites scènes. 

Personnellement,  j’ai plus de souvenirs de gens accueillants, dévoués et attentionnés. Mais je me fie aussi à ce que mes amis musiciens racontent pour éviter les endroits à la politique douteuse. Et j’ai déjà entendu pas mal d’histoires pas flatteuses.

Ce serait amusant d’avoir la même lettre écrite du point de vue des organisateurs.

Vous en pensez quoi ?

Chers organisateurs, propriétaires de salle de concert et manager,

 

Vous avez sans doute constaté une baisse de fréquentation, une baisse de qualité musicale et des artistes peu reconnaissants. Je partage ce sentiment, et j’ai quelques suggestions pour que vous retrouviez de la musique de la meilleure qualité, plus de fréquentation, en un mot … le bonheur.

Nous, les musiciens – du plus petit à la star – savons que nous sommes là pour servir. Nous portons de la joie et de l’âme aux plus reculés recoins des banlieues, avant de traîner notre matériel aux travers des ruelles sombres.

Payez-nous !

C’est juste ! Une compensation financière pour un service pour lequel nous avons mis des années à nous entraîner. Certains ont même été à l’école pour maîtriser la magie qu’ils apportent. Vous comprenez que ça nous fend le coeur de voir le portier toucher plus que nous à la fin de la soirée ?

Évitez les médiocres !

Vous n’avez pas l’impression de devoir payer pour de la musique médiocre ? Nous sommes d’accord ! Prenez le temps de vous assurer que vos concerts assurent. Écoutez leur musique ! Parcourez sites webs et dossier de presse. Vous êtes l’organisateur, et le programmateur, celui qui choisit !

Ayez une sono décente !

Si nous prenons notre sono, elle ne sera peut-être pas la mieux appropriée à votre salle. Nous voulons le meilleur son possible pour que les gens aient envie de rester. C’est ce que vous voulez aussi.

Nourrissez-nous !

Les musiciens ne devraient pas dépenser d’argent pour attendre dans une salle où ils vont jouer. C’est de la courtoisie élémentaire d’offrir un repas.

Ne payez pas en tickets boissons !

C’est comme glisser une pièce d’argent de poche à une personne adulte. C’est infantilisant d’être payé en bières (est-ce ainsi que vos barmen sont rémunérés ?). C’est insultant d’être pris systématiquement pour un alcoolique invétéré.

Faites-nous de la pub !

Nous faisons notre part de la promotion, mais à moins que vous ne souhaitiez voir que nous amis et notre famille (dont la moitié voudra une entrée sur la guest-list et ne reviendra pas chez vous sans nous), faites votre part. Mettez-nous sur votre agenda en ligne, avec une image, une bio, un lien vers notre site. Mettez des affiches et des flyers.

Nous avons des fans, mais le musicien qui se produit régulièrement ne peut les amener à chacun de ses concerts. Votre salle a des fans également. Faites-les venir ! Si vous avez la réputation de faire venir des musiciens talentueux, les gens viendront, peu importe qui joue. Ils viendront.

Arrêtez de parler d’offrir une vitrine !

Une vitrine sur quoi ? Nos propres fans que nous aurons patiemment convaincus de venir nous supporter ? A moins que vous ayez un vaste public assuré (comme lors d’un festival) qui vient découvrir les nouveaux talents que vous procurez, cette « vitrine » n’est rien du tout. RIEN. Et si c’est un festival, vous devriez payer les gens également, c’est le rôle des organisateurs.

Ok, respirez à fond.

Vous êtes probablement très énervé à ce stade et prêt à faire payer les groupes pour jouer juste pour nous contrarier (si ce n’était pas déjà fait). Nous savons que vous tenez un commerce. Nous aussi.

Vous devez faire du bénéfice et il y a des frais. Mais, à moins que vous soyez satisfait d’un groupe d’ignares à peine sortis de leur garage qui vont ruiner votre établissement ou sa réputation et boire jusqu’à se rouler à terre dans le vomi parce que c’est leur seul paiement, nous faisons partie de ces frais.

Nous VOULONS vous fournir un divertissement de qualité. Nous VOULONS que les gens restent, et commandent à boire et à manger. Arrêtez de nous de faire du monde des petits concerts un repoussoir.

N’oubliez pas que dans un monde où le bouche-à-oreille fait foi, c’est nous qui tenons le microphone.

Affectueusement

Votre musicien

Composer, arranger, improviser ou interpréter ?

Composer, arranger, improviser et interpréter, quelle différence ?

Composer, arranger, improviser et interpréter, quelle différence ?

Composer, c‘est le travail d’associer une mélodie originale à des accords. Il existe de nombreuses techniques de composition. Certains partent de la mélodie, d’autres des accords, certains mettent l’accent sur la rythmique. Parfois une ambiance ou une couleur harmonique sert de point de départ à la recherche de la mélodie (c’est souvent le cas pour moi, puisque je cherche à planter un décor autour d’une image ou d’un souvenir).

Il n’est pas nécessaire de disposer d’un savoir musical étendu pour composer. Une bonne oreille, un sens mélodique et/ou rythmique suffisent.

Arranger, consiste à partir de la composition existante, avec mélodie et accords pour bâtir; étoffer et enrichir le morceau. Parfois il s’agira de réarranger pour d’autres instruments, d’ajouter des instruments, ou de revenir à une version plus épurée, comme Jacques Stotzem l’a fait pour To Rory, son album hommage à Rory Gallagher. Parfois le travail de l’arrangeur est de créer un format qui sera compatible avec la destination du morceau (par ex. publicité, film, radio, boite de nuit, concert acoustique, prestation avec orchestre).

Contrairement à la composition, l’arrangement nécessite de solides connaissances musicales, notamment en ce qui concerne l’harmonie et le contrepoint (qui consiste à superposer des lignes mélodiques) et d’orchestration (pour le choix des instruments). On distingue également l’auteur qui écrit les paroles des chansons.

Improviser, c’est se baser sur les accords (la grille, dans le langage des guitaristes) et la mélodie signature du morceau (le thème). La ligne mélodique est citée, puis s’en écarte mélodiquement et/ou rythmiquement.

L’improvisateur dispose en général d’une solide base harmonique qui lui permet de réinterpréter l’harmonie du morceau pour faire prendre des directions et des couleurs inattendues à la mélodie. il s’appuie souvent aussi sur un vocabulaire et une grammaire mélodique bâtie par l’expérience dans lesquels il puise ses phrases.

Interpréter, c’est réaliser musicalement l’oeuvre du compositeur et de l’arrangeur, parfois dans le respect total de l’oeuvre, parfois en y apportant une touche personnelle plus ou moins marquée.

Certains musiciens cumulent les rôles sous l’appellation auteur-compositeur-interprète, ou pour un musicien instrumental : compositeur-interprète.

La caméra Zoom Q8, prise en main

Le magasin en ligne Bax-shop.fr me donne l’opportunité de tester un produit destiné aux musiciens. Ce produit, je ne l’ai pas choisi au hasard dans leur catalogue. Avec la caméra Zoom Q8, je voulais un produit qui soit un trait d’union, un dénominateur commun entre tous les artistes au budget réduit qui tournent un peu ou veulent sortir de leur garage. Quel que soit le style musical, en solo ou en groupe, certains défis sont communs à tous.

Qui sommes-nous ?

Des artistes qui souhaitons documenter notre travail, en répétition ou en live ou à des fins pédagogiques, avec des vidéos en autoproduction. Des vidéos destinées à notre propre usage, à notre public et à des organisateurs. Des vidéos qui ont une qualité vidéo ET sonore satisfaisante, du matériel dont l’utilisation est facile et avec une post-production simple.

Que voulons-nous ?

Une caméra compacte, solide et versatile, pour un budget raisonnable, qui nous permette de filmer en HD avec une sensibilité suffisante pour les éclairages de concert. Une caméra qui permette de capter le son ambiant et le son direct des instruments de manière qualitative.

Ma très récente collaboration pour filmer, monter et produire des vidéos avec le grand maître de la guitare acoustique qu’est Jacques Stotzem me l’a confirmé, la vidéo est devenue incontournable dans le parcours de l’artiste. Que ce soit un trailer pour un album, des interviews en backstage ou des extraits de concerts ou des coulisses de répets, la création de contenu vidéo est essentielle pour alimenter les réseaux sociaux et les fans avides d’actualité musicale.

Pour les artistes, il est impossible de se passer de la vidéo. De la capture des répétitions pour parfaire une prestation scénique, en passant par la captation des concerts jusqu’au clip fait maison, tout est contenu à capter et à diffuser vers les fans. Même pour les cours de musique, les enseignants ont de plus en plus souvent recours à la vidéo comme support d’apprentissage.

Et le plus dur à réussir dans la vidéo musicale c’est le son. Que ça soit avec une caméra de sport type GoPro ou un appareil photo permettant de capturer des vidéos, le son sera souvent à peine exploitable. Trop de belles vidéos de concert sont accompagnées d’une purée de son que la compression lors de la mise en ligne finit de dégrader. Les réflex numériques dépassent rarement les 40 minutes de vidéo sans recours à des couteux accessoires. Ils sont compliqués à mettre en œuvre. D’un autre côté, une caméra vidéo professionnelle, en plus d’un budget conséquent, aura des contraintes d’utilisation et d’encombrement difficile à concilier avec la pratique occasionnelle de la vidéo.

La solution idéale jusqu’à présent consiste à filmer avec une (ou plusieurs) caméra (s) fixe (s) et à confier la capture du son à un enregistreur multipiste, pour capturer à la fois le son ambiant et les instruments, soit directement, soit via la table de mixage. C’est la meilleure garantie de contrôler la qualité de la prise de son. Cela nécessite deux appareils distincts, et génère beaucoup de paramètres à contrôler. Il faut garder un œil sur tout, de la connexion au démarrage des enregistrements. Le travail de synchronisation entre le son et l’image en post-production est également plus complexe.

La marque Zoom, avec sa caméra Zoom Q8 intègre une caméra HD et un enregistreur multipiste dans un appareil compact et maniable. Zoom a une belle réputation dans le domaine des enregistreurs multipistes-numériques portables. L’intégration d’une caméra au format HD est une évolution naturelle pour répondre au besoin exprimé par les artistes.

Zoom Q8 : caméra et enregistreur multipiste intégré

Zoom Q8 : caméra et enregistreur multipiste intégré

Sur papier, la caméra Zoom Q8 est le produit le plus abouti de la gamme à ce jour, que ce soit du point de vue de la vidéo ou du son.

Déballage et tour du propriétaire

Je vous épargne le déballage à proprement parler, pour me focaliser sur les accessoires fournis.

  • la caméra Zoom Q8 avec une capsule micro détachable (XYQ-8) sur une embase propriétaire
  • la batterie Li-ion rechargeable
  • un câble USB (50 cm)
  • un pare-soleil rigide pour la lentille
  • un capuchon de protection en silicone gris souple avec un petit fil pour ne pas le perdre
  • un adaptateur pour les accessoires de fixation des caméras de sport (three prong action caméra mount)
  • un pare vent en mousse pour la capsule de micros X/Y
  • une dragonne
  • le mode d’emploi
Zoom Q8 : de vastes possibilités

Zoom Q8 : de vastes possibilités

La fiche technique est alléchante :

  • Vidéo HD (maximum 3M HD 2304 x 1296 pixels à 30fps) avec une lentille de 16,6 mm (eq. 35 mm) ouvrant à F2 et avec un champ de 160°
  • une paire de microphones stéréo X/Y intégrés (avec possibilité d’utilisation de capsules optionnelles)
  • 2 entrées indépendantes combo XLR et Jack, avec atténuateur à -20 dB, limiteur, compresseur et alimentation fantôme, filtre passe-haut réglable pour chaque entrée
    Note : j’ai interrogé le fabricant pour connaître les réglages des compresseurs et du limiteur, sans succès. Ils ont été très réactifs pour répondre à d’autres questions que je leur ai posées.
  • écran couleur tactile orientable
  • Compatible avec les cartes SD, SDHC, and SDXC, jusqu’à 128GB
  • 3 niveaux de sensibilité du capteur : auto, concert et nuit
    Note : la mise à jour du firmware en version 2.0 qui n’était pas disponible au moment de mes premiers tests apporte, outre une amélioration de l’image, pas moins de 8 modes de sensibilités supplémentaires – Concert Low Light/Dance Club/Jazz Club/Concert Hall/ Rehearsal Studio/Garage/Outdoor/Sunset). C’est un plaisir de voir que le fabricant suit son produit et se préoccupe de le mettre à jour, ce n’est pas toujours le cas (j’ai des noms !).
  • cadence d’images jusque 60 fps en HD 720
  • zoom digital 4x
  • sortie digitale HDMI pour monitoring ou lecture vidéo
  • sortie mini-jack pour monitoring audio
  • utilisable comme webcam et compatible avec la plupart des applications de streaming

Pour information, les capsules de micro optionnelles disponibles pour la Zoom Q8 sont :

Caméra Zoom Q8 : les modules de microphones optionnels

Caméra Zoom Q8 : les modules de microphones optionnels

  • SH-6 Mid-Side, capsule de micros dédiés à la prise de son stéréo mid-side,
  • XYH-5 X/Y, une paire de micros en X/Y montés sur un shockmount
  • XYH-6 X/Y, une paire de micros X/Y avec un angle ajustable entre 90 et 120 degrés,
  • deux micros canons, le SGH-6 Shotgun en mono, et le SSH-6 Stereo Shotgun, en stéréo

Il existe également un (relativement couteux) câble d’extension de 3 mètres pour donner de la liberté à votre micro et pouvoir enregistrer hors de l’axe de la caméra.

Je recommande en tous les cas l’acquisition de l’étui semi-rigide pour stocker et protéger la caméra. Un local de répet ou un backstage de concert sont des endroits où le matériel subit facilement des dégâts. Je l’ai ajouté sans hésitation à ma commande. Même pour transporter la caméra dans un flight-case ou dans un sac, ce genre d’étui se révèle utile.

ZoomQ8 : étui semi-rigide

ZoomQ8 : étui semi-rigide

Je vous retrouve dans un second billet pour découvrir en vidéo, la prise en main et une visite guidée en vidéo des vastes possibilités de la caméra Zoom Q8.

La dépression post-performance des muzicos

Dépression post-performance

Dépression post-performance

Si vous avez donné un concert récemment, vous aurez peut-être remarqué ce phénomène. Vous êtes au top en sortie de scène, excité et heureux. Les amis vous félicitent, vous recevez des compliments. Il y a plein de photos géniales du concert. Après quelques heures, votre vision change. Votre sentiment d’imposture croit. Le calme succède au bruit. L’agitation des amis qui bruissaient autour de vous décroît, et la vie reprend son cours normal. Vous avez repris le boulot, l’agenda est chargé, le stress revient. C’est la DPP, ou dépression post-performance.

Les photos ne vous semblent plus si réussies, vous avez écouté l’enregistrement et regardé les vidéos et vous remarquez chaque petite faute. Vous remâchez les critiques sans arriver à les digérer. Vous pensez à tout ce que vous auriez pu faire autrement, ou mieux.

C’est un simple retour de manivelle de l’ascenseur émotionnel. Votre mental est bouleversé par l’énergie produite et consommée, votre corps a subi un flux et reflux d’hormones et la descente est parfois dure.

Si la voix intérieure de l’autocritique détruit le plaisir que vous avez eu, la seule chose qui peut vous aider à évitez la dépression post-performance c’est préparer l’après concert aussi bien que le concert.

Faites la fête, ne vous privez pas du contact social positif. Je me souviens de mon premier vrai concert à Bruxelles, quand le concert terminé, le bar était fermé et que j’ai repris la voiture dans un état d’excitation incroyable pour une heure de route solitaire horriblement frustrante.

Évitez de vous infliger une énorme gueule de bois et n’oubliez pas « The drugs don’t work, they juste make you worse ». Débriefez le show en n’oubliant pas de lister les éléments positifs. Reposez-vous si possible, mangez sainement, buvez. Parlez avec d’autres musiciens de ce que vous avez ressenti avant, pendant et après le show. Ne restez pas trop seul, sauf si vous en ressentez le besoin. Prenez votre temps pour juger de votre performance. Attendez quelques jours pour écouter les enregistrements, regarder les vidéos, et les photos. Préparez un agenda confortable pour rebondir.

N’oubliez pas que, qu’il soit réussi ou raté, ce n’était qu’un concert d’une longue série. Le meilleur moyen c’est de penser positivement à la prochaine date.

Personnellement, je ressens positivement le retour d’un regard critique sur mon travail, une fois l’euphorie du moment retombée, il faut aimer ce qu’on fait, sans tomber amoureux de soi-même. Après les concerts, j’ai un peu de mal à dormir, tant les choses se bousculent dans ma tête. Mais je le ressens comme une chose normale, voire positive. Le temps m’a appris à profiter du positif et à assumer le négatif.

Prendre le plaisir, apprendre sa leçon, tomber puis se relever, et continuer.