Pedalboard – chapitre 1 : réflexion

Pour Noël ma Lovely Roadie m’a offert un pedalboard. Un Pedaltrain JR avec un sac de transport. J’avais un doute sur la taille à choisir. Quelques essais de placement sont rassurants, la dimension me semble adéquate, en effet mes Boitiers DI ont un certain encombrement.

Pedalboard Classic JR

Pedalboard Classic JR

Pedalboard, gouffre à pognon

Je me rends compte que c’est un projet sympa, mais aussi un gouffre à pognon. J’ai failli le renvoyer pour acheter autre chose.

Pour qu’un pedalboard prenne vie, il faut une alimentation pour pouvoir se débarrasser des piles de 9 Volts. Il va me falloir calculer le nombre d’effets à alimenter. Le plus dur c’est de déterminer la puissance nécessaire. Le mieux est d’avoir des alimentations isolées qui minimisent les parasites. Outre cet important critère, j’en ajoute un autre : je ne veux pas de transfo. Je n’aime pas ces gros boitiers qui se mettent (mal) dans les prises avec un ridicule petit câble qui ne survivra pas à un usage intensif. Les prix montent très vite et on lit pis que pendre sur les produits d’entrée de gamme. Je crois que je vais commencer par une alimentation d’entrée de gamme et on verra bien, c’est un projet que je compte développer avec le temps.

J’aime quand un plan se déroule sans accrocs

Dans un premier temps je vais m’en servir pour câbler correctement mon setup guitare et ukulele avec une DI pour chaque instrument avec accordeur. Une bonne pédale de réverbération qui manque dans mon setup depuis des années sera sans doute ma prochaine acquisition. Reste à choisir la bonne. J’aurais aimer tester l’une ou l’autre pédale pour Bax, mais ça ne se fera sans doute pas.

Je réfléchis à déporter les entrées et sorties sur les côté du pedalboard, ce qui me permettra de brancher facilement un in et un out sans devoir accéder aux côtés des pédales. Reste à trouver ce genre de patchbay.

A terme mon looper trouvera aussi sa place dans ce setup, ce qui me permettra (enfin) d’articuler des moments dans mon set autour de loops enregistrés en direct. Une pedale d’effet pour la voix me serait sans doute utile un jour. Ensuite, je remplacerai sans doute les DI Fishman Platinum Pro par un EQ paramétrique et une DI distincte.

Là je regarde pour l’alimentation, je vous tiens au jus (haha !).

Bonnes fêtes à tous !

Bonnes fêtes à tous !

Débuter la guitare après les fêtes

Pendant les fêtes certains auront la joie de découvrir une guitare sous le sapin de Noël. D’autres auront décidé de s’y mettre (ou remettre) et de débuter la guitare après les fêtes. Super idée, apprendre à jouer de la guitare vous annonce des années de plaisir et de joie à partager. Mais quand on débute, on a parfois de grandes espérances, suivies de grandes déceptions.

Bien débuter la guitare

Bien débuter la guitare

Il y a des points communs entre apprendre à jouer de la guitare et apprendre une autre langue. On peut apprendre quelques phrases par coeur sans les comprendre et se débrouiller avec ça. Ou alors on se forge un vocabulaire de base et des notions de grammaire suffisante pour s’exprimer réellement. Sur la guitare ça donnerait par exemple jouer « Come as you are » ou « Seven Nation Army »  sur une corde ou deux (de mon temps on jouait « Smoke On The Water »). Certes c’est fun à faire, mais ça ne pisse pas très loin. Et vous n’apprendrez pas grand chose que vous pourrez  réutiliser pour d’autres morceaux.

Pour bien débuter la guitare et surtout progresser, il y a une série d’étapes à parcourir. Le temps consacré à chaque étape dépendra de votre motivation et du temps que vous pourrez consacrer au travail de la guitare

Débuter la guitare et emprunter le bon chemin

Les étapes à franchir ne changent guère, que vous appreniez seul ou avec un prof. L’ordre et l’importance de chaque étape pourra différer, évidement. En apprenant à maîtriser ces éléments de base, vous allez pouvoir évoluer jusqu’au moment de pouvoir jouer tout ce que vous voulez. .

Même si vous vous consacrez à la guitare parce que vous avez une passion pour les solos, l’accompagnement sera un mal utile, voire nécessaire.

Moi je visualise le cheminement suivant. 

  • Apprendre à tenir sa guitare correctement et confortablement
  • Apprendre à accorder sa guitare et le nom de chaque corde (et TOUJOURS jouer accordé pour éduquer son oreille)
  • Comprendre comment lire une petite grille d’accord comme celle illustrée ici:
  • apprendre à jouer les accords de C A G E D et Am Em Dm (avec ça tu fais environ 60% des chansons)
  • comprendre comment les enchaîner de manière fluide et efficace (doigts pivots)
  • s’entraîner à enchaîner ses accords sur un rythme simple main droite (4 temps, changer d’accords au bout de 4 temps)
  • apprendre des rythmes plus complexes à la main droite
  • comprendre les accords de C7 A7 G7 E7 D7 B7 (75% des chansons)
  • apprendre à enchaîner ses accords sur un rythme simple main droite
  • apprendre les accords de F et B, de Fm et de Bm (barrés) ouvre la porte à 95% des chansons

L’apprentissage se fait en quatre étapes, toujours

1. l’incompétence inconsciente – On ne sait pas qu’on ne sait pas.

On ignore jusqu’à l’existence d’une technique, d’un morceau. La capacité d’apprendre est encore inexplorée. C’est le domaine de l’exploration, de la culture, de l’éclectisme. Il faut garder l’esprit ouvert, toujours à l’affut de découvertes techniques et sonores.

2. l’incompétence consciente – On sait qu’on ne sait pas.

On a pris conscience de l’existence d’une technique, d’un morceau. Par nature, la conscience de l’incapacité à utiliser une technique, ou à jouer un morceau peut sembler une étape un peu triviale. C’est le domaine de la motivation. On sait qu’on ne sait pas, mais on souhaite y arriver. Et il faut comprendre ce qui ne fonctionne pas.

3. la compétence consciente – On sait qu’on y arrive.

En étant concentré, attentif, on arrive à passer cette technique, ce passage délicat. Mais cela requiert une attention, une concentration particulière, c’est encore difficile. C’est le domaine du travail de l’instrument. Déchiffrage, travail de mise en place, travail au métronome. Il faut être précis, exigeant pour utiliser les bons automatismes et les bonnes techniques de bases (réutiliser plutôt que réinventer) pour ouvrir la porte au stade suivant.

4. la compétence inconsciente – On y arrive, sans plus y penser.

On joue un passage, sans effort apparent. Sans plus y penser, l’esprit est libéré pour se consacrer à la musicalité, aux émotions, à l’interprétation. Pour moi, c’est le domaine de la répétition, de la mise en place d’un filage de morceaux à l’échelle d’une setlist. C’est un stade qu’il faut entretenir constamment, car on retombe rapidement et facilement au stade 3 et si on peut « passer les choses », la musicalité en souffre.

L’apprentissage est un processus en forme de « s »

Un grand S aplati, une sigmoïde si vous préférez. Après un moment où vous chipotez, un déclic se fait, d’un coup les choses deviennent faciles. Il y a deux moments critiques. La phase initiale, où la motivation peut manquer, parce qu’on est découragé par la difficulté, ou faute de percevoir l’utilité d’un exercice dans l’apprentissage. Le manque de temps joue un rôle également. La seconde période critique est l’infléchissement de la courbe. Après la bulle de satisfaction et de progrès rapides, on ne progresse plus, on stagne. Sans travail, on passe la majorité de son temps dans cette zone de frustration.

L'apprentissage en forme de "s"

L’apprentissage en forme de « s »

Quand on veut débuter la guitare, il est nécessaire de comprendre que l’apprentissage est constitué d’une succession de courbes en S, et que la phase en plateau de la fin est en fait le point de départ d’une nouvelle courbe. On pourrait même considérer une dimension fractale à ce processus, au sens large, car du plus petit élément à l’ensemble de l’apprentissage, on retrouve la même forme, à toutes les échelles de temps possibles.

De la correction du placement d’un doigt à l’apprentissage d’un morceau entier, les choses seront d’abord difficiles et paraîtront incompréhensibles. Après l’étape de compréhension et l’assimilation, le déclic se fait, on progresse brutalement jusqu’au plateau. A partir de là, toute amélioration nécessitera un effort au moins équivalent à l’effort initial. 

Pour conclure, je dois admettre que débuter la guitare est difficile. On passe par toutes les émotions. La curiosité et la motivation sont suivies de moments de découragement. Henri Ford disait, quand vous dites « Je vais y arriver ! » ou « Je n’y arriverai pas » vous avez raison dans les deux cas. Parce que c’est votre attitude dans les moments critiques qui déterminera votre réussite.

La bonne nouvelle c’est que le meilleur est toujours à venir.

Showcase au Village de Noël 2016, le compte-rendu

J’ai bien dormi, je me réveille tôt et en forme, ce qui est plutôt rare. J’ai rêvé qu’une chanteuse belge venait me rejoindre sur le podium. Je me réveille en me marrant, c’est pas beau la mégalo. Je prépare mon « minimum vital ». Cette année la fiche technique du Village de Noël mentionne la présence de deux retours sur la scène. Je prends le pari de ne pas prendre l’ampli.

Le minimum vital pour moi c’est mon préampli, mon accordeur, deux câbles pour chaque poste et un long câble à tirer jusqu’à la sono au cas ou la split-box serait cassée, et un micro au cas où celui sur place serait cassé. Après tout, les deux incidents se sont produit au Village de Noël lors des éditions précédentes, cela relève plus de la simple précaution que de la paranoïa.

Village de Noël 2016

Village de Noël 2016 – le minimum vital

En route vers le village de Noël

Avec une « Schleppe » (du verbe allemand « schleppen ») aussi réduite, composée d’un petit sac et de la guitare, autant prendre le bus. Ainsi, pas de souci pour chercher une place gratuite au loin. Ca ne m’enchante pas de payer le parking dans la ville au stationnement le plus coûteux d’Europe (du monde ?). La question d’avoir les coudées franches pour boire un verre après le concert sans craindre les controles d’alcoolémie est ainsi réglée.

Avec presque toute la famille abonnée sauf ma Lovely Roadie, ça nous fait un peu de marche puis un trajet de 15 minutes qui nous amène aux portes du Village, légèrement en avance.

Village de Noël 2016 - In da bus

Village de Noël 2016 – In da bus

Une arrivée chahutée et un soundcheck agréable

Quand j’arrive près du podium, un troupeau de mecs bourré-bourrins tourne autour de la scène. Ils ont l’air âgés pour un enterrement de vie de garçon, mais ça y ressemble. Signe distinctif, un bonnet de Noël brun et jaune. Ils montent et sautent sur le plancher de la scène. A tous les coups, si il y avait eu un micro ils auraient hurlé dedans. Je décide d’attendre qu’ils se tirent pour me pointer au pied de la scène. Le clou du « spectacle » est un pathétique simulacre d’accouplement avec un père Noël de passage. Il faudra l’intervention d’un responsable du Village et de la responsable des animations pour les faire déguerpir. L’avantage est que l’incident me permet d’identifier Marie, la sympathique responsable des animations.

Chaque année, le Village de Noël charge une étudiante en communication d’organiser les animations et gérer le plateau du podium. La partie cachée du deal consiste à gérer aussi l’aspect branchement du matériel et la sonorisation. Mais un étudiant à Liège, ça se débrouille, et Marie se débrouille très bien. Toutes mes craintes s’envolent, tout à l’air de fonctionner cette année !

Le branchement est rapide. Bonheur, le moteur de la grande roue en face ne parasite plus le son. J’ai du retour, mais j’ai pas mal de Larsen d’entrée de jeu, mon humidificateur a fait glisser le curseur dans la rosace de la guitare, et le micro est à fond. C’est mal ! Et c’est vite corrigé. Avec tout ce temps gagné, j’ai même le temps de laisser ma guitare se tempérer un peu, elle n’en restera que plus juste.

Village de Noël 2016 - Soundcheck

Village de Noël 2016 – Soundcheck

Concert

Il est l’heure de commencer. Après moi, il y a un autre groupe qui est dans les starting-blocks. Comme d’habitude, les parents et amis arrivent au compte-goutte pendant les 3 premier morceaux. Cette année, les dates se mettent mal, et je sais qu’il y aura moins de monde. J’ai d’ailleurs prévu une « after » plus calme.

« Have a Beer », « 404 Rag » et mon arrangement de « Boys don’t cry » constituent le trio de tête de la plupart de mes concert dernièrement. Vu de la scène, ça fonctionne plutôt bien. De toutes les éditions c’est celle où j’ai le meilleur son, c’est un vrai plaisir.

Village de Noël 2016 - le concert

Village de Noël 2016 – le concert

Décidément tout fonctionne cette année, même la météo. Le froid est supportable, le petit crachin s’est arrêté. Malgré tout, au bout d’un moment les cordes coupent bien la main droite, après quelques morceaux, je ne sens plus mes doigts de la main droite. D’ailleurs mon accordeur-pince m’a abandonné, l’écran est en panne à cause du froid. Heureusement que j’ai la version pédale pour m’accorder. Au départ, je comptais uiniquement m’en servir pour muter le son, au cas où. Mais cette année la guitare restera juste du début à la fin

J’ai demandé qu’on me tienne au courant pour la durée du set, pour ne pas dépasser. Après « Entre Chien et Loup », Ma Roadie vient m’annoncer que le moment est venu de jouer le dernier morceau.

Village de Noël 2016 - playing

Village de Noël 2016 – playing

 

L’after

Je termine mon set avec le sentiment du boulot accompli. Il reste à ranger le matériel pendant que les suivants commencent à s’installer. Et enfin aller biser les amis venus m’écouter. Après tout, mon « salaire » du jour c’est un ticket pour le verre de l’amitié. On migre vers un chalet pour boire un pot. Merci les amis fidèles qui viennent me prêter leurs oreilles et leur présence.

Village de Noël 2016 - vin chaud

Village de Noël 2016 – vin chaud

Initialement, comme chaque année, j’ai j’hésité à jouer au Village de Noël pour des tas de raisons. Et finalement, quand je suis attablé avec mes amis, je me souviens de pourquoi j’y reviens toujours. Et ce verre n’aurait pas la même saveur si je n’avais pas joué avant.

A l’année prochaine ?