D’année en année, le concert au Village de Noël de Liège devient un rendez-vous fixe dans le calendrier. Puisque j’ai le choix, j’opte pour le pire jour de l’année, le dernier weekend avant Noël, celui où les magasins sont ouverts pour le dernier grand rush d’achats de Noël. Si c’est pour jouer gratos, autant toucher un max de monde.
Evidemment, dans ces conditions, se rendre au centre-ville en voiture et trouver une place de parking relève de la douce utopie. Après avoir déposé les enfants dans la famille pour deux demi-jours de vacances (pour nous) nous traînons guitare et ampli vers l’arrêt de bus le plus proche desservi le weekend. Le bus est ridiculement vide, alors que le centre-ville implose littéralement sous le flot des voitures transportant une personne et 3 sachets. Impossible d’y aller en bus ? Non, c’est possible. La mobilité, c’est comme des tas de trucs, ça commence dans la tête. Ah, si seulement la SNCB se décidait à laisser les train de banlieue circuler le weekend avec une cadence régulière, au moins pour les fêtes.
Enfin, bref … nous arrivons devant le podium où une chorale se démène avec la sono qui semble rechigner à produire un son audible. Vu que je suis pas mal en avance, je leur laisse le temps de démonter et d’évacuer la scène, en refrénant une furieuse envie de vite faire mes branchements pour vérifier si tout fonctionne.
J’en profite pour saluer mes amis et anciens élèves venus m’écouter.
Le montage est rapide est simple. La guitare branchée dans l’ampli, l’ampli en direct vers la sono. Cette année, tout fonctionne, même le micro et j’ai même le luxe d’avoir un moniteur de retour (encore un truc que j’hésite à m’acheter), et la grande roue derrière le public ne parasite pas le son d’horribles grésillements. Ça fait plaisir de ne pas avoir l’impression d’attaquer le sanglier à rebrousse-poil dés le montage.
Le public a répondu présent en nombre … et en qualité !
Le concert débute sur les chapeaux de roues avec 404 Rag.
J’ai déjà joué sur ce podium alors qu’il neigeait, et pourtant cette année le froid me mord les doigts d’une manière bien désagréable. J’ai pris mes mitaines, mais je suis moins chaudement habillé que les années précédentes. J’ai l’impression que mes cordes sont des rasoirs glacés, et au bout de 4 morceaux, j’ai la peau juste sous l’ongle de l’annulaire gauche qui éclate. A chaque fois que la corde touche cet endroit précis, j’ai l’impression de me faire mordre le doigt par un perroquet. Peu importe, show must go on, mes doigts sont à feu et à sang, littéralement.
La guitare n’apprécie guère la température non plus, rester accordé toute la durée d’un morceau est presque impossible. De mon côté, je tombe l’écharpe puis le bonnet, et je me réchauffe peu à peu.
Pas mal de monde s’arrête, et les gens ont l’air d’apprécier, ça fait chaud au cœur (mais ça ne suffit pas pour les doigts). Je ne joue qu’une seule balade, et tous les autres morceaux sont des compositions dynamiques, histoire de bien occuper la scène.
Je ne manque pas d’annoncer le passage de Jacques Stotzem et d’Antoine Goudeseune à 23 heures sur Vivacité dans un studio provisoire installé non loin de là. Toutes proportions gardées, je me dis qu’autant de fingerpicking dans un espace-temps aussi réduit c’est plutôt exceptionnel …
Je termine par « Smoke on the Water » avec le soutien vocal enthousiaste d’une partie du public pour le refrain.
Merci, vous étiez formidables ! Quel accueil …
Il me reste à récupérer mes deux tickets boissons (!), déposer le matériel à la maison, avant de retourner faire la fête sur le Village de Noël.
Note: non seulement, je ne reçois que deux tickets boissons, mais en plus, j’ai réussi à les perdre cette année ! Bravo, je ne me félicite pas. Bon, on est quand même rentré à plat ventre après avoir rudement bien festoyé. En rentrant, j’apercevrai à la télé Jacques Stotzem déguisé en un improbable « Blues brother » jouant de la guitare avec Antoine Goudeseune … aurai-je abusé de la boisson à ce point ?