Je reviens sur la question des moniteurs intra-auriculaires (ou IEM in-ear monitors) avec une comparaison entre les Shure SE425 que ma Lovely Roadie vient de m’offrir pour Noël, et les SE215 que j’utilise actuellement. Pour les in-ears Shure, la version translucide qui montre les entrailles des écouteurs est de loin ma préférée, à la fois plus discrète et plus satisfaisante pour un technophile comme moi.
Les Shure SE315, l’éléphant dans le couloir
Entre les Shure SE425 et les Shure SE215, premier prix se trouve un autre candidat : les SE 315 fort semblables en apparence aux SE215. Pourquoi ne pas en parler ?
Dans mon contexte musical, je considère les SE315 comme une alternative de couleur sonore au SE215 plus qu’un upgrade en qualité. Pourtant les SE315 offrent une meilleure isolation par rapport au bruit extérieur, soit 18 dB au lieu de 15 dB pour les SE215. Une meilleure précision dans les basses (« Tuned BassPort » – Bass HD) grâce à une construction différente.
La sensibilité et l’indépendance penchent également en faveur des SE315 avec 116dB/27 contre 107dB/20 27 Ohms. Une plage de fréquence de 22-18.5k Hz contre 22-17.5k Hz. En accord avec ces spécifications, certains désignent les SE315 comme les in-ears parfaits pour les DJ. Mais tout comme les SE215, les SE315 ne présentent qu’un seul transducteur pour couvrir tout le champ sonore. Cela va immanquablement limiter la finesse du rendu.
Personnellement, je n’écoute pas de musique trop basseuse et j’utilise les in-ears pour protéger mes oreilles plus que pour y pousser plus de dB par mm². Je suis plus à la recherche d’air et de précision.
Il y a quoi dans la boîte des Shure SE425 ?
L’emballage contient les écouteurs et leur câble, une pochette de rangement, des embouts variés, un adaptateur jack-mini-jack. On y trouve également un petit outil pour curer le tube des écouteurs.
J’ai remplacé les embouts « olives noires » par la paire en mousse jaune qui était fournie avec les Shure SE425. Elles mettent un peu plus de temps à reprendre leur forme, mais la densité de mousse et l’effet d’isolation sont plus marqués. Il faudra aussi que je teste les embouts en silicone « à volants » qui s’insèrent plus profondément dans le canal de l’oreille. L’isolation est très bonne, mais ils ont tendance à me faire transpirer.
La pochette des Shure E425 est un peu plus classe et plus grande que celle des SE215.
Mais il me manque un compartiment pour glisser les accessoires. Ceux-ci risquent de tomber quand on ouvre la pochette. Évidemment, il n’est pas courant de vouloir emporter les embouts de rechange avec soi, mais l’adaptateur mini-jack peut s’avérer utile. Le meilleur moyen pour ne pas le perdre sera de l’enficher au bout du câble.
On retrouve le câble gris renforcé de Kevlar. Ce câble est solide et semble prêt à résister à tous les abus. Mais il m’agace. Il est un peu raide, et se tortille toujours dans un sens ou l’autre. En revanche, la forme un peu aplatie des écouteurs les place bien à l’aise au fond du pavillon de l’oreille.
Et le son ?
La question principale reste évidemment de savoir comment ça sonne. Le son est fortement influencé par l’ajustement des écouteurs dans le canal de l’oreille. Surtout au niveau des basses. Sans un bon effet de « bouchon », les basses vont sonner maigrelettes et les aiguës aigrelettes. Je pense qu’une bonne partie des critiques négatives envers les in-ears Shure viennent d’un mauvais ajustement. L’autre partie vient de leur son caractéristique, pas si neutre, sans mettre d’emphase sur un registre particulier à part les voix. Un son qui ne conviendra pas à tous les styles et à tous les goûts. Il me semble que pour la musique classique, les cordes et orgues seront un peu courtes sur la plupart des in-ears, surtout comparé avec mes écouteurs AKG MK702. Mais ce serait comparer des pommes et des poires. Le jazz en revanche profite bien des détails supplémentaires avec des pianos et des basses bien nets.
Sur papier, les SE425 ont une plage de fréquence plus large de 20 Hz à 19 kHz (22 Hz à 17 kHz pour les SE215, bien qu’à mon âge, cette différence soit sans doute anecdotique). Ils ont une atténuation jusqu’à 37 dB et une impédance de 22 Ohms. Cette atténuation très forte les rend dangereux à utiliser sur la voie publique.
La présence d’un second transducteur se ressent immédiatement. Les basses et le bas médium qui ne dépendent plus de la vitesse de réaction d’un seul transducteur sont propres et bien détaillés. Contrairement aux SE215, les basses débordent moins vers le bas médium. Les voix et les instruments acoustiques sont placés « en haut au centre », posés sur un socle sonore d’autres instruments bien isolés. La perception de l’espace sonore est bluffante, surtout pour des in-ears. Il y a ‘plus d’air’ entre les instruments. Le son dans l’ensemble est plus précis et moins fatiguant.
Conclusion
C’est exactement l’effet que je cherchais. Ça vaut un 8/10 sur mon échelle de piments.
Les Shure SE425 existent en version Bluetooth avec télécommande, mais je pense qu’il existe des meilleures solutions en BT. Le rapport qualité/prix des SE215 reste très bon pour une écoute quotidienne. Si vous les achetez via le lien de parrainage Amazon ci-dessous, ça aidera mon site à exister.