Le talent. – Je suis mal à l’aise avec cette notion.
Je trouve qu’elle minimise le travail mis dans la pratique musicale et la technique de l’instrument. Si l’oreille, la justesse, le sens du rythme et la musicalité et l’expressivité peuvent avoir une composante innée et organique, elles doivent s’appuyer sur des connaissances et aptitudes techniques acquises.
Le travail. – Je suis mal à l’aise avec cette notion.
Je trouve qu’elle minimise le plaisir mis dans la pratique musicale. Les connaissances et aptitudes techniques sans musicalité ou d’expressivité peuvent manquer de nous embarquer dans le voyage de l’émotion. Je prends toujours l’exemple des YouTube wonders dont le jeune âge emporte souvent l’adhésion instantanée « à 6 ans il ridiculise les plus grands » ou « le meilleur guitariste du monde ». Des vidéos aux millions de vues à écouter en fermant les yeux, en prenant conscience du vide immense de l’interprétation.
Note: c’est aussi une question de goût, un critique se réjouissait dernièrement de l’interprétation sèche et aride (classique selon ses mots) d’un pianiste asiatique qu’il opposait aux « errements romantiques » de l’école russe.
Le plaisir. – Je suis mal à l’aise avec cette notion.
Je trouve qu’elle minimise la rigueur nécessaire à la pratique musicale. Car la répétition, la préparation, l’achat et l’entretien du matériel peuvent être passionnants. Travailler une oeuvre qui se construit dans la technique et l’interprétation peut procurer énormément de plaisir.
Finalement, je ne suis à l’aise qu’en jouant 🙂