Une fois n’est pas coutume, parlons du pouce … de la main gauche.
Pour certains, le jeu avec le pouce par en haut du manche est une hérésie.
Évacuons ce débat stérile une fois pour toute: la musique prime sur toute considération technique qui serait une limitation. Eric Roche disait: “if it works, it is good” (si ça fonctionne, c’est bon). Pourquoi se dire “je ne *peux* pas faire une chose” ? C’est un non-sens pour moi. Faire des contorsions pour contourner un obstacle moral est contre-productif.
Évidemment, il convient de respecter la nature de chaque style. Et de penser à la manière dont la musique qu’on joue a été écrite. Mon style à moi est le fingerpicking, et si passer le pouce par en-haut peut sembler rock-n-roll à certains, et bien soit, nous ferons du rock acoustique.
Les inconvénients dans l’utilisation du pouce sont:
- position inconfortable (surtout sur une guitare avec un manche large)
- parfois on éprouve des difficultés à d’obtenir un son bien net
Les avantages sont nombreux.
Voici quelques cas où le pouce joué par en haut se justifie:
- libérer un doigt (dans l’accord de F de l’illustration, le petit doigt peut être réquisitionné pour jouer la note de Sol, pendant que le majeur contrôle deux cordes
- on peut étouffer une ou deux basses et “pomper le rythme” dans les basses en pressant et en relâchant le pouce
- permettre une montée d’un demi ton sur la basse pour faire une transition entre deux accords
- permettre de se caler sur une note de basse en effectuant un trait de solo sur les deux premières cordes, tout en gardant un habillage dans les basses (voir illustration)
Comme pour toute chose, la modération est de mise. Il n’est pas opportun de ne maitriser que le F avec le pouce par en haut. Ce genre de techniques doit ouvrir des nouvelles portes, pas servir de substitut à des défauts structurels dans la technique de jeu.