J’ai craqué pour une pédale TC-Helicon Harmony Singer 2, arrivée rapidement par l’entremise de Bax-shop (note : mentions non sponsorisées). J’ai toujours trouvé les pédales qui ajoutent des harmonies au chant un peu kitsch. Ou alors je les percevais comme une sorte de béquille. Mais pendant le confinement j’ai assisté depuis mon ordi à un petit concert live de Hugues « Ash » avec lequel j’avais déjà eu le plaisir de converser à propos des ces effets.
Finalement, bien utilisé, c’est sympa. C’est aussi une manière de passer le temps pendant ce confinement qui n’est pas prêt de se terminer. Reste à voir ce qu’un chanteur de salle de bain comme moi pourra en tirer.
Déballage de la TC-Helicon Harmony Singer 2
Le packaging sobre est bien fait. C’est celui que je connais de ma pédale Mic Mechanic 2. C’est propre, ça fait un peu (faussement ?) écolo, et ce n’est pas un hasard.
Prise en main
Je retrouve ce que j’aime et ce que je n’aime pas dans la conception des pédales TC. Le boitier est large est bien stable au sol, le bouton est silencieux et semble fiable. Par contre les potards sont toujours aussi souples, ce qui est un avantage pour chercher la bonne position, mais peut provoquer des catastrophes en live si un câble ou un pied déplace un bouton.
Avis aux inventeurs : il y a peut-être des idées à trouver avec une imprimante 3D pour protéger ces boutons d’une déplacement accidentel ?
Par rapport à la TC-Helicon Harmony Singer 1, celle-ci peut être alimentée par piles. MAIS ! Pourquoi avoir opté pour quatre batteries AA ? Elles sont plus courantes, mais, je suis un fan des piles blocs de 9 volts pour les pédales. Devoir me promener avec deux formats de piles m’agace un peu. Heureusement on peut également alimenter la pédale avec une alimentation et elle sera sans doute reliée à mon pedalboard à défaut d’y prendre place. Heureusement un bouton On-Off permet d’économiser les piles.
Il y a un ground lift pour supprimer un bourdonnement dû à une boucle de masse, c’est toujours utile. Les embases Jack sont en plastique noir. Le plastique des écrous m’a l’air un peu tendre de prime abord et je pourrais craindre qu’il souffre à l’usage. Etrangement les embases XLR ne m’ont pas donné cette impression. Il y a un connecteur USB pour les mises à jour du firmware.
Les règlages
Le tableau de bord est simple et lisible. Le premier potard permet de choisir les harmonies ajoutées, le second ajuste leur niveau relatif par rapport à la voix directe. Le dernier permet d’ajouter une reverb à la voix. Le bouton Tone est une sorte de potion magique pour la voix qui compresse, gate, égalise, de-esse.
Le footswitch permet de démarrer ou de couper les harmonies vocales. Un appui long permet de couper la reverb si on souhaite parler dans le micro entre les morceaux.
Premières notes
Pour ajuster les harmonies à la tonalité des morceaux, la pédale a besoin d’une indication musicale. Il faut donc l’alimenter avec le signal de l’instrument via les embases Jack située de part et d’autre, tandis que le microphone se branche à l’arrière. C’est un peu déroutant au début.
Les règlages des harmonies sont un peu difficile à appréhender. Bizarrement, ils sont classés différemment de la disposition du bouton dans le manuel. Heureusement les petites icônes permettent de s’y retrouver.
- High : tierce au dessus (la plus courante)
- Higher : quinte au-dessus
- High and Higher : tierce et quinte au dessus
- Low : quarte en dessous
- Lower : sixte en dessous
- Low and Lower : quarte et sixte en dessous
- Higher and Lower : quinte au dessus et sixte en dessous
- High and Low : tierce au-dessus, quarte en dessous
Alors que sur la pédale l’ordre de sélection de gauche à droite est
- Higher and Lower : quinte au dessus et sixte en dessous
- High and Low : tierce au-dessus, quarte en dessous
- High : tierce au dessus
- Higher : quinte au-dessus
- High and Higher : tierce et quinte au dessus
- Low : quarte en dessous
- Lower : sixte en dessous
- Low and Lower : quarte et sixte en dessous
Voilà la démo officielle :
Le son
Le gain est automatique, ce qui est assez pratique, c’est un souci en moins. Le son est propre et sans souffle. La sonorité de l’instrument n’est pas altéré par son passage dans la pédale, la voix directe est améliorée avec le réglage Tone activé, comme attendu. Les reverbs sont propres, adaptées et bien dosées pour la voix. La souplesse des boutons rend parfois la sélection du bon niveau de reverb un peu aléatoire.
On se rend vite compte qu’il faut en user avec parcimonie (par exemple sur un refrain) et pour des morceaux bien choisis. Le son ne convient pas à tous les styles. Par exemple ça coule mieux à du folk ricain qu’à de la chanson réaliste francophone. La pédale demande de chanter juste et de toucher la note dés les premiers instants, sinon on entend des petits glissements de note façon autotune qui ne sont pas forcément agréables ou désirables.
Apparemment, sans instrument, la pédale ira vers des harmonies majeures par défaut. Avec l’instrument, l’harmonie suivra les accords du morceau. Les harmonies basses sont sensibles à l’effet de proximité du microphone. Cela peut parfois amener des résultats plus ou moins heureux selon les morceaux. Parfois ça va sonner très synthétique.
Dans l’ensemble le comportement de la pédale est très prévisible et on se prend au jeu de pousser certaines notes pour faire sonner les harmonies. Comme tout effet, il requiert un peu de discipline et du doigté dans le dosage. Je ne l’ai testée qu’avec le ukulele pour l’instant, qui est mon compagnon de chant le plus fréquent.
Mes réglages préférés sont une tierce au dessus ou une tierce et une quinte au-dessus. Ma Roadie semble aimer les réglages low. Pour l’instant, je suis séduit et intrigué, pas encore conquis. Je réfléchis à lui donner une place dans mon set acoustique.
Je lui donne un bon 6/10 sur l’échelle de piments.
UPDATE : j’ai constaté avec horreur qu’en cas de panne de batterie, la pédale ne laissait plus passer ni voix, ni instrument, il vaut mieux la connecter avec un adaptateur secteur ou vérifier les piles avant chaque concert !