C’est amusant qu’après 12 cordes à son arc, je vous parle du système ARC. Parmi les petites choses que je voulais faire depuis un moment, il y avait : recalibrer mes moniteurs avec le plugin ARC de chez IK Multimedia. Depuis peu, je dispose d’une solution pour appliquer des plugins directement sur le son de Windows. C’était l’occasion de passer à l’action. Afin de pouvoir corriger quelques petits défauts pour l’écoute à défaut d’enregistrer.
C’est quoi, le ARC ?
Le système ARC ARC (Advanced Room Correction) d’IK Multimedia est une solution conçue pour corriger les imperfections acoustiques d’une pièce. Cela permet d’optimiser l’écoute, notamment dans un studio ou un home-studio. Il se compose d’un microphone de mesure spécial et d’un logiciel de calibration. Ils sont à la 4e itération de ce logiciel. Il existe une solution hardware, le ARC Studio qui permet d’appliquer la correction de manière permanente sans utiliser son DAW ou un plugin. Comme je dispose déjà du logiciel et du microphone, je ne vais pas investir. Mais, si je devais, c’est sans aucun doute la version hardware que je choisirais.
Le microphone capture les caractéristiques acoustiques de la pièce à partir de signaux test. Le logiciel analyse ensuite ces données et applique des corrections via un plugin inséré dans un logiciel audio (DAW). Cela permet de compenser les résonances, les annulations de fréquences ou tout autre problème acoustique.
Ce système est particulièrement utile pour améliorer la précision du mixage et du mastering, en garantissant une écoute plus neutre et fidèle, même dans des pièces non traitées ou imparfaites. Bien qu’il ne remplace pas un traitement acoustique traditionnel (panneaux, bass traps, etc.), il constitue une solution complémentaire très performante.
L’idée, c’est de mixer avec la correction pour « effacer la pièce d’écoute » du mix, puis de faire le rendu sans cette correction. Il y a également la possibilité de simuler divers environnements ou matériel d’écoute, comme un smartphone pour donner une idée de comment sonnera le mix final une fois exporté.
Et, ça fonctionne bien ?
En théorie, oui et non.
Il y a débat sur l’efficacité de cette solution par rapport au traitement acoustique, notamment sur les réverbérations et les ondes sonores statiques qui semblent difficiles à corriger en travaillant sur la source sonore.
Les critiques concernant les systèmes de correction acoustique comme l’ARC d’IK Multimedia sont souvent liées à leurs limitations intrinsèques. L’une des principales réserves concerne leur dépendance à une correction numérique, qui ne résout pas les problèmes acoustiques physiques d’une pièce, comme les résonances ou les échos. Bien qu’ils puissent compenser ces défauts pour l’écoute, ils n’améliorent pas réellement l’acoustique de l’espace. Les limites de ces systèmes deviennent alors évidentes, nécessitant fréquemment un traitement acoustique physique supplémentaire, comme des bass traps.
Certains utilisateurs trouvent également que les résultats peuvent paraître artificiels. Si la correction est trop agressive, elle peut altérer la signature sonore de manière non naturelle, donnant une impression de stérilité.
Enfin, il existe des inquiétudes sur l’impact potentiel des corrections sur la phase sonore ou la dynamique. Bien que les systèmes modernes aient fait des progrès significatifs, certains utilisateurs expérimentés détectent encore des artefacts subtils qui peuvent influencer l’expérience d’écoute. L’ajout d’une couche technologique dans le flux de travail peut aussi être perçu comme une complication inutile, notamment pour les personnes habituées à travailler de manière plus traditionnelle.
Ils sont relativement couteux et nécessitent un microphone de mesure qui ne servirait sans doute pas à d’autres choses.
Pour mon usage, c’est parfait
J’ai fait une mesure en 7 points. On règle le volume. Il suffit de placer le micro spécial à hauteur d’oreille et de suivre les instructions de mesure. Le logiciel ARC émet des « Pew Pew » de film de Science-fiction des années 70. La précision de la correction peut être augmentée en faisant plus de points de mesures. L’efficacité est évidemment très dépendante de la qualité de cette calibration. La courbe verte est celle qui est mesurée, la courbe orange est celle qui résulte de la correction. Elle tend vers la ligne blanche qui serait le rendu théorique parfaitement neutre.
Dans une pièce pas trop réverbérante, de taille moyenne et sans appui exagéré dans les basses, les résultats sont très utilisables. Je trouve que la correction donne un peu d’air. Notamment en corrigeant la grosse bosse entre 100 et 200 Hz. Comme je n’écoute pas énormément de musique très chargée en basses, c’est suffisant. Ça explique aussi enfin pourquoi pour certaines vidéos de Jacques Stotzem, j’avais tendance à vouloir eq un peu les basses et Jacques trouvait qu’il n’y en avait pas assez.
J’ai constaté que la correction me donnait des basses moins baveuses (ce qui était attendu). Ça rend de fait le reste de la musique plus aéré, plus intelligible. Je n’ai pas trouvé le son artificiel pour ma part. Mais, c’est peut-être tributaire de ce qu’on écoute comme style et sur quelles enceintes.
Ma playlist de référence
J’ai une petite playlist de morceaux, pas forcément les meilleurs mixages, mais dont je connais le son presque par cœur. Ne me jugez pas trop durement, les goûts et les couleurs. Chaque morceau est là pour une raison précise, commencer que je l’aime. Je sais quels sont les détails qui ressortent dans tel ou tel morceau. Le discret Cowbell dans le début d’Africa de Toto, par exemple. Ça peut être le bruit des marteaux d’un piano, un frottement d’archet, l’air dans l’attaque d’une voix ou la présence de l’instrument dans la pièce. Ces morceaux me permettent rapidement d’identifier s’il y a un problème avec une carte son, un casque ou des enceintes de monitoring. Ou si, tout simplement, le son ne me revient pas.
Voici ma liste sur Tidal : on y trouve un peu de tout, mais beaucoup d’instruments acoustiques qui trahissent souvent instantanément le moindre artefact sonore.