Arobas musique a sorti la version 7 de son éditeur de tablature Guitar Pro au mois de juillet. Si je ne vous en ai pas encore parlé, c’est tout simplement que j’attendais l’occasion de m’offrir la mise à jour. Sept ans, c’est la grande enfance, aussi appelée « âge de raison ». Cet âge raisonnable est le début d’un nouveau stade de logique et de compréhension du monde environnant. Alors Guitar Pro devient-il raisonnable ?
Guitar Pro n’est pas que pour les pros
Guitar Pro est un des logiciels standards pour l’édition de tablatures, non seulement pour la guitare, mais aussi pour d’autres instruments comme les claviers, la batterie, les cordes,les instruments à vent et même les percussions. Il permet de transcrire des morceaux, de composer des arrangements complets à plusieurs instruments. Mais il permet également de s’accompagner et d’apprendre des morceaux. Maintenant il est même possible de connecter sa guitare dans la carte son et en profitant des effets intégrés au programme.
Les nouveautés
La première chose qui se remarque c’est le démarrage. Un poil plus rapide, sans la « bête » musique dont on finit inlassablement par se lasser. L’interface est épurée. On se rapproche d’un design plus « flat » sans l’atteindre. Les volets latéraux qui peuvent être masqués ont été rendus plus lisibles. Quelques éléments de notation ont été ajoutés, parmi ceux-ci une meilleure gestion des bends. L’accordeur intégré est maintenant polyphonique. La gestion et l’exportation des fichiers est améliorée. La gestion du playback, du son du moteur RSE (real sound engine) et des effets appliqués est simplifiée.
Voilà ce que je disais en découvrant la version 6 : L’interface a subi un gros lifting : grandes palettes escamotables, interface grise assez douce à l’oeil. On pourrait songer à Lightroom (un logiciel photo) mais il manque le petit quelque chose qui donne une sensation de luxe. Je ne sais pas si ce sont les textures, la profondeur des couleurs, les boutons. Néanmoins, passé sur mes goûts de luxe, le design est très agréable, surtout en plein écran. On peut escamoter les palettes pour travailler sur un écran plus petit.
Avec la version 7, je trouve enfin un peu plus de cette élégance qui me manquait.
Arobas Guitar Pro 7
Première impression
Évidemment, en tant que guitariste solo-mono-instrumentiste pas mal d’innovations ne me serviront pas. A commencer par les 200 banques de sons RSE et les 80 effets et amplis modélisés. Mais l’évolution de l’interface est bienvenue. Moins encombré visuellement, Guitar Pro offre un espace de travail agréable. Les fonctions utiles tombent plus vite sous le pointeur de la souris. Je trouve le rendu des tablatures plus beau, plus précis.
Je reste toujours un peu déçu du son des guitares acoustiques dans le RSE. On peut bosser avec, il y a du choix, mais je ne trouve pas « le » son. Quand j’entends le bon boulot fait sur le rendu des guitares électriques, je suis un peu jaloux. C’est peut-être plus facile, le son de la guitare électrique n’ayant rien de « naturel », ou alors ma comparaison est moins pointue. Peut-être qu’en passant un peu de temps à tripoter réglages et effets, je trouverais un son qui me parle. Mais je trouve l’appelation « real sound engine » un chouïa exagérée.
En tant qu’utilisateur de la version 6, la mise à jour me semblait cohérente. La version 7 améliore d’innombrables petits détails. La réorganisation de l’interface est un vrai plaisir. Ce travail du retour à l’essentiel semble un bon pas vers la maturité. Avec une meilleure gestion des fichiers, je pense que cela justifie le prix de la mise à jour qui est de 37,50 €. Le prix complet est de 75 €. Pour être complet, signalons qu’Arobas offre aussi un système de licences « Éducation » : gratuité pour les acteurs de l’enseignement musical et licence à moitié prix pour les étudiants.
Les alternatives
L’alternative Tabledit est moins couteuse (50 €), et fait le boulot sans grand tralala. L’interface très sobre et utilitaire me rappelle un peu Windows 3.1. C’est dur à regarder en 2017, même si le logiciel fait de bonnes tablatures très lisibles. Peu gourmand en ressources, il conviendra bien aux petites configuration d’ordinateur. Avec un lecteur gratuit (TEFview) et des versions multiplatformes, multilingues et des capacités d’export/import étendues l’écosystème de partitions et de tablatures est très ouvert.
Il existe également un logiciel open source (très ? trop ?) simple qui permet d’éditer des tablatures : Tuxguitar.
Il existe d’autres programmes très focalisés sur la notation de partitions qui permettent, plus ou moins accessoirement, de créer des tablatures, mais ils sont hors-sujet pour un utilisateur comme moi.