Jouer en duo acoustique au Fort-Napoléon, quelques jours après le bicentenaire de la bataille de Waterloo, c’est pas bien échu ça ?
Dans la continuation des marchés de Noël, réceptions de Nouvel-an et autres corporate-events, notre duo acoustique avec Mieke a encore été sollicité pour animer une réception. Cette fois-ci, c’est à l’autre bout du pays, sur la côte, dans le Fort -Napoléon, un fort construit sous le règne de Napoléon Ier par des prisonniers de guerre espagnols afin de protéger le port d’Ostende des attaques anglaises (qui n’auront jamais lieu).
Le passé belliqueux est révolu et le joli petit fort restauré et rénové accueille un musée, et un bistro/resto où nous sommes invités à jouer.
Nous avons préparé environ une heure et demie de musique, tout en sachant que nous ne jouerons probablement pas aussi longtemps. Il s’agit de la soirée dite « social-event », une soirée de détente informelle dans le fil d’une longue réunion internationale consacrée à la conservation de l’environnement et de des ressources naturelles dans le Nord et l’Est de l’Atlantique. Pour avoir pratiqué et même organisé la logistique de ce genre de soirées, je sais à quoi m’attendre : un public bienveillant, dont l’attention et les discussions restent focalisées sur le boulot. Il s’agit d’être bien présent sans être gênant.
La voiture est bien remplie, ma nouvelle sono est de sortie … premier test dans la configuration duo acoustique guitare, ukulélé et deux voix. J’ai prévu d’arriver tôt pour avoir du temps pour m’installer et faire un bon soundcheck. Je trouve une place de parking juste au pied du fort, et l’accès handicapés vient à point pour passer le chariot avec le matériel. On nous invite à occuper un des angles du fort et j’installe la sono et nous révisons la setlist avec les indispensables rappels de quand et où il faut un capodastre.
Dans le silence du fort désert, je crois d’abord que ma sono ne fonctionne pas. Je suis habitué au petit souffle à vide de la plupart des sonos. Là, rien, … silence total. Je saisis mon ukulélé pour en avoir le cœur net … « billabalang » l’accord sort clair et net des moniteurs. Je continue à être impressionné par mon achat.
S’ensuit un petit échange de vues à propos de mon activité musicale grandissante avec le responsable (qui est étonné par la qualité du son) et qui aura une formule amusante : « sometimes work is a hobby gone wrong » (le boulot c’est parfois un passe-temps qui a mal tourné). Je note la formule pour plus tard.
Le responsable arrive et nous en apprenons un peu plus sur le déroulement de la soirée … nous ferons deux interventions musicales, l’une pendant l’apéritif, et l’autre pour le café. Nous anticipons que l’apéritif sera plus bruyant et le café on on sera plus « posey ».
J’avoue, j’ai un peu sous-estimé le brouhaha de l’apéro dans mon soundcheck, je pousse un peu le volume, sans exagérer, car plus on joue fort, plus les gens parlent fort, c’est perdu d’avance .. et ce n’est pas un combat de décibels. Par moment je peine à entendre la chanteuse et je navigue un peu à vue en me focalisant sur le son des instruments, un petit moniteur de retour serait le bienvenu.
Un petit groupe se détache pour venir nous écouter, verre à la main. Notre set se passe bien et pouce levé, sourires approbateurs et compliments en rafale directement à nous, ou indirectement à l’organisateur confirment que le public apprécie. Plaire à cette partie du public sans agacer les autres, pour moi le pari est réussi.
Au bout d’une grosse demi-heure, il est temps de passer à table … entrée-plat-dessert, un bon repas que j’accompagne exceptionnellement d’un verre de vin. D’habitude j’évite l’alcool quand je joue, mais je suis sur un répertoire moins technique …
Comme prévu, les conversations sont plus discrètes pour le second set, et nous pouvons mieux poser nos notes et nos voix.
Ensuite juste après le sentiment du devoir accompli, vient le moment de démonter pour prendre nos quartiers à l’hôtel « Thermae Palace« , un monument du tourisme ostendais. Une fois la voiture garée, le matériel monte dans la chambre avec moi, pas envie de me faire voler mes trucs pendant la nuit.
Je dois encore trouver un moyen de lutter contre l’insomnie d’après concert et je me tourne et retourne dans mon lit.
Le matin, c’est le plantureux petit déjeuner avec vue sur la mer et un crevettier avant de reprendre la route de la maison.
Reste encore à planter une épingle sur mon Pinterest sur la carte de Belgique de tous lieux où j’ai joué, pile au milieu du fort … et puis jeter un œil aux vidéos !