Les clefs du traditionnel concert acoustique du festival international de la guitare de Verviers étaient confiées, comme le veut la tradition, au maître du genre, Jacques Stotzem, qui avait invite « Roman », un chanteur de blues. Malgré le foot (Belgique-Azerbaïdjan), le public était au rendez-vous, sans atteindre le sold-out d’autres éditions.
Assis sur mon strapontin, ma veste à mes pieds, je regardais la scène encore vide en me disant que malgré les années, le plaisir reste intact.
Jacques Stotzem débute le concert en solo, avec des extraits de l’album « Catch the Spirit », cet album qui a changé sa vie dit-il, en le propulsant 40 semaines dans les charts. La vie continue, et parallèlement à son projet de CD avec la chanteuse Géraldine Jonet, qui sortira d’ici la fin de l’année, il continue à composer des pièces instrumentales.« Picking in Paris », un morceau en picking plus traditionnel (« poum-tchic » comme disent les guitaristes), dans le style de Marcel Dadi, avec en citation, la touche d’élégance la « french touch » de Michel Haumont sur laquelle on retrouve le lyrisme et des harmonies typiquement « stotzemiennes ». Une petite valse celtico-irlandaise (inspirée par l’album Get Lucky de Mark Knopfler) dont j’ai oublié le nom, mais que j’apprécie beaucoup. Un clin d’oeil à Classic21 et Marc Ysaye sous la forme d’un morceau classic rock, « Twenty-one », que j’ai trouvé un peu décousu au début parce que truffé de clins d’œils à d’autres morceaux dans la veine rock acoustique de « Catch the spirit », mais qui a fini par gagner mes oreilles puis mon cœur.
Une petite Leffe blonde en entracte (dont j’ai dû afonner un tiers, parce que l’entracte fut un peu court à mon goût) et la scène est à ‘Roman’.
Roman est un expatrié français chanteur et auteur de chansons vivant à Bruxelles depuis une vingtaine d’années. Entre 2000 et 2005, il a joué plus de 500 concerts à travers la Belgique. On est dans un blues puissant et contemporain, qui raconte des bouts de vie. Il a un jeu percutant et une voix puissante. La voix est incroyable, et on le croirait né aux USA à un crossroad. C’est un véritable « entertainer » qui embarque son public dans des tranches de vie et quelques reprises. Avec une reprise courageuse de « House of the Rising sun » … il faut du talent pour reprendre une chanson aussi galvaudée avec aplomb et démontrer que bien faite, elle n’est pas si simple que d’aucuns l’affirment.
Par moments, le son me « cassait » un peu les oreilles dans le médium, mais la musique de Roman n’y était pour rien. Je devrais sans doute aller à plus de concert et délaisser mes protections auditives pour que ma surdité sélective soit enfin dans la norme.
Ensuite, les duos … Jacques et Roman ont déjà été programmés ensemble, mais de leur propre aveu, n’avaient pas encore exploré les duos. Les duos improvisés à base de Beatles, de « Baby, one more time » de Britney Spears (!) sont un vrai plaisir pour les musiciens et le public.
Dommage que le bar soit fermé est que l’espace Duesberg ferme si vite après les concerts … j’aurais volontiers pris le temps de savourer vraiment une Leffe. Je ne mets pas la radio dans la voiture en rentrant, j’ai envie de garder intacte les notes qui résonnent encore dans la tête.