Dans une de mes journées d’humour vestimentaire, je me suis demandé que serait Bob Marley sans son bonnet. Que serait Michaël Jackson sans le chapeau qu’il fait danser pour souligner le départ de son moonwalk ? Qui imagine Charlie Winston sans son trilby ? Qui a vu un countrymen sans son Stetson ? La liste des têtes couronnées (d’un couvre chef) dans le show bizz est longue. Dans les tenues de scène et à la ville, rien n’est dû au hasard. Je me suis souvent demandé pourquoi tant d’artistes se couvraient la tête.
Un billet à ne pas trop prendre au sérieux, évidemment.
Thirteen reasons why (artists wear hats)
Il doit bien y avoir treize raisons pour se couvrir la tête quand on est un artiste :
- le froid : sans doute la raison la plus évidente pour se couvrir la tête. J’y crois assez peu. De ma propre expérience, sur scène il fait rarement froid, bien que les Led ont un peu changé la donne.
- la chaleur : à l’inverse, sans protection, le crâne nu sous les projecteurs peut sentir un coup de chaud quand on prend un bain de jaune-orangé.
- le soleil : en dehors d’une scène d’après-midi dans un festival d’été, il y a peu de chances que ce soit la raison
- la calvitie naissante : certains n’aiment pas se l’avouer, mais ils ne sont plus ce qu’ils étaient. Le hippie aux cheveux longs voit se creuser une petite plage privée au sommet de son crâne. C’est parfois difficile à assumer quand on tient à son image. Non mais alopécie ?
- le « bad hair day » : quand on traîne sa bosse en dormant dans un van (cliché) on n’a pas toujours la tête ni la coiffure des bons jours, hop, cachez-moi ça.
- le phare dans la nuit : une belle boule luisante, ça attire trop les regards.
- pour ne pas être ébloui sur scène : plausible si c’est un chapeau avec un bord.
- la sueur : un chapeau ou un bonnet vaut mieux qu’un bandeau en éponge de prof d’aérobic des années 80.
- les reflets sur un crâne luisant : en photo ou en vidéo ce n’est pas toujours du meilleur effet.
- le look : évidemment, un couvre-chef est bon moyen pour affirmer et affiner sa personnalité et son style.
- le doudou : comme une protection pour le petit moi fragile qui sommeille en chacun de nous.
- un hommage à d’illustres modèles dont on s’inspire et qui vivaient à une époque où on ne sortait jamais tête nue.
- l’appartenance à un groupe : pour faire comme toute le monde et se démarquer en ressemblant à tous ceux qui se démarquent. Pour s’intégrer et se reconnaître évidemment au sein de son sous-groupe de style de musique … et de chapeau.
Mais attention, pas n’importe quel chapeau !
Le bonnet (beanie)
Vous êtes un rat de studio, hipster tendance producteur multitalent indé ? Le Beanie vous ira à ravir. Le beanie, c’est le chapeau de celui qui a plusieurs casquettes. Son aérodynamisme le destine à ceux qui vivent à 100 à l’heure. Attention, de préférence si vous chantez en français. Pour les anglophones un pork pie hat affirmera mieux votre particularité.
Pork pie hat :
Pour un côté plus sombre mais authentique, le chapeau pork pie fera une bonne alternative. Il soulignera votre regard intense d’artiste qui s’est brûlé les ailes en vivant à deux cent à l’heure dans un monde trop lent. Vous mordez la vie à pleine dents et recrachez les morceaux trop amers. Ce chapeau mettra une touche de noir sur vos idées noires et s’assortira parfaitement avec toutes vos tenues … noires.
Flat cap :
Vous aimez le Jazz de la grande époque, mais vous avez passé l’âge (ou le minimum capillaire requis) pour le man bun voici une belle sortie toute en style. Si vous frequentez encore les festivals alter à votre âge, ou si vous portez les cheveux longs, le newspaper boy hat, qui s’évase en un béret plus ample sera une bonne alternative, en tricot exclusivement si vous aimez le reggae.
Le Stetson :
Vous aimez la country vous êtes puriste jusqu’au cliché ? Alors le chapeau stylé Stetson est fait pour vous. Attention, si vous aimez également le Blues, il devra obligatoirement être délavé, poussiéreux et déformé. Pour les chants de coton, le modèle en paille sera idéal (pas un canotier !).
Le Trilby :
Si vous aimez une touche de pop ou de funk dans votre Jazz ? Votre blues électrique est aussi éclectique ? Le trombone de votre band vous souffle dans le cou et vous décoiffe ? Vous ne craignez pas de bousculer les codes, le trilby sera votre choix.
Le Fedora :
Pour terminer, voici un autre chapeau classique, qui couvre le large registre entre Gangsta et Hipster. Il se marie avec tout et existe dans presque toutes les couleurs. Parfait si vous êtes dans la soul, la neo-world-music, la fusion, la musique latine ou le trafic de rythmes cubains. Fedora l’exploratrice, en quelque sorte.