Je me passionne pour tout ce qui touche à la restitution sonore depuis un moment. En passant par les rayons d’un supermarché de produits électroniques grand public, j’ai chaussé un casque à conduction osseuse, par curiosité. Je m’attendais à un son maigrelet. Le son des vieux cornets de téléphone, des radios à transistor ou des mauvaises enceintes Bluetooth. J’ai été surpris positivement. Malheureusement, le petit présentoir ne permettait de choisir qu’entre 3 ou 4 morceaux. J’avais l’impression qu’ils étaient choisis ou mixés pour flatter l’écoute (mmm, il doit exister un contrepet avec « flatter la réécoute », mais là je ne l’ai pas).
J’ai donc commandé un casque OpenRun Pro de Shokz pour l’essayer à la maison. Et je l’ai renvoyé le jour même. D’une part je n’étais pas convaincu par le son, d’autre part, je me demandais quand il allait me servir. Mais au passage, j’avais tout de même relevé quelques avantages. J’ai laissé mûrir l’idée et puis j’en ai acheté un que j’ai décidé de garder.
La conduction osseuse, comment ça marche ?
Beethoven utilisait, paraît-il, une baguette posée sur le piano et serrée entre les dents pour entendre malgré sa surdité. Selon le même principe (mais sans devoir transporter un piano), les casques à conduction osseuse transmettent le son directement à l’oreille interne en contournant le tympan. Contrairement aux écouteurs traditionnels qui diffusent le son directement dans le canal auditif, les casques à conduction osseuse envoient des vibrations sonores à travers les os du crâne, qui sont ensuite interprétées par l’oreille interne. Cela permet de percevoir le son sans obstruer leur canal auditif, ce qui peut être particulièrement utile dans certaines situations.
Quels sont les avantages de ce système ?
- La sécurité : Puisque les oreilles restent libres, on reste conscient de son environnement, ce qui est essentiel lors de la pratique d’activités comme le vélo, la course à pied ou la marche.
- Confort pour les personnes malentendantes : Les casques à conduction osseuse peuvent être une option pour les personnes souffrant de problèmes d’audition, car ils contournent les obstacles auditifs externes.
- Applications militaires et professionnelles : Certains modèles de casques à conduction osseuse sont utilisés dans des environnements professionnels ou militaires où il est essentiel de rester conscient des sons environnants tout en recevant des informations audio.
- Réduction du risque de dommages auditifs : Étant donné que ces casques ne nécessitent pas l’utilisation d’écouteurs insérés dans le canal auditif, ils peuvent contribuer à réduire le risque de dommages auditifs liés à un volume sonore excessif.
- Utilisation dans les sports aquatiques : Certains modèles sont conçus pour être résistants à l’eau, ce qui les rend adaptés à une utilisation pendant la natation ou d’autres activités aquatiques.
Les avantages de la conduction osseuse pour moi
Personnellement, bien que je ne sois pas un grand sportif, j’y vois plusieurs avantages.
Quand je marche ou quand je cours (mais je ne cours jamais) avec des intras, souvent le bruit de mes pas se transmet à mon canal auditif bouché et ça fait « thump thump » quand je marche, et je suis obligé de monter le son. Avec la conduction osseuse, en gardant le conduit auditif dégagé, fini le bruit de pas dans la tête. Pareil quand je m’agite pour faire le ménage, par exemple. Les supra-auriculaires sont inconfortables avec les branches des lunettes. Par ailleurs, les casques périauriculaires sont un peu chauds et encombrants.
Les enceintes de monitoring sont parfois un peu épuisantes pour les oreilles à la longue. Quand je passe la journée devant l’ordi avec un casque intra ou périauriculaire, je finis par ressentir une sorte de vertige claustrophobique. Ici, en combinant les oreilles dégagées et un volume pas trop élevé, je reste conscient de mon environnement. Je peux ainsi un peu apprivoiser mon hypervigilance.
Et le son ?
Au magasin, je les avais posés un peu négligemment sur mes oreilles et ça rendait bien. Une fois à la maison, j’ai commis l’erreur de les poser trop près du, voire sur le tragus, la saillie du pavillon de l’oreille côté visage qui protège l’entrée du conduit. Lors de mon second test, j’ai posé les écouteurs à conduction osseuse plus loin. Une fois posés plus sur l’os de la mâchoire, ce fut la révélation. Évidemment, si vous aimez les volumes puissants et les basses pleines, passez votre chemin.
Pour moi il s’agissait surtout d’une solution confortable. C’est un peu comme écouter de la musique dans un atelier ou une salle d’attente. Je m’étonne d’ailleurs parfois de la sensation d’un son dans la pièce, alors qu’autour de moi on n’entend rien.
Sans atténuation du bruit extérieur et oreilles découvertes, le casque est évidemment très sensible du bruit environnant. Dans un environnement bruyant, il pourrait être inaudible. Mais c’est un choix de conception, pas un défaut.
C’est dans la boite !
Je ne me passionne guère pour les emballages. La boite en carton contient un joli étui de protection, le câble de charge, un serre-tête avec une bande siliconée pour les jogueurs et jogueuses et les modes d’emploi et la garantie. L’étui semi-rigide à une forme aplatie qui permet de le glisser dans la poche d’un sac. Malheureusement le cable utilise un connecteur propriétaire. Mais les ports USB ne sont pas connus pour leur résistance à l’humdité.
Le casque est hyperléger (29 grammes) et se fait oublier. La tension de l’arceau est parfaite pour le maintenir en place. L’arceau tendu laisse un peu d’espace avec l’arrière du crâne, c’est un peu difficile de se coucher sur le dos avec le casque. Le casque possède deux boutons à droite, volume + (appui long pour ON/OFF/appariement BT) et volume — et un bouton multifonction à gauche (Play, Pause, décrocher un appel, double appui pour passer au morceau suivant). Les appels sont de bonne qualité.
Avec une autonomie d’une dizaine d’heures, il sera sans doute à court de charge avant que je ne termine mon marathon, mais pour une journée de travail, ça fera l’affaire. Le casque est certifié IP55 (résistant à la sueur et aux éclaboussures). D’autres modèles résistent à l’immersion. C’est un détail heureux, le casque se porte très bien avec des lunettes.
Conclusion
Il s’agit pour moi d’un petit caprice, un achat superfétatoire. C’est un choix de confort très personnel pour lutter à la fois contre ma claustrophobie auditive et mon hypervigilance. L’objectif final est de réduire mon niveau de stress et ma fatigue nerveuse. En tout cas, pour les sportifs et sportives, je recommande la conduction osseuse. Pour les audiophiles, ce n’est évidemment qu’un compromis sonore à mettre en balance avec le confort et l’utilisation.
Note :Je ne suis pas sûr que je pourrais les porter en faisant du vélo, la musique captant une part importante de ma vigilance.
Pour une fois ma cote sur l’échelle de piments sera double :
- Pour la qualité sonore pure, je donne un 6/10.
- Pour écouter de la musique en pratiquant une activité physique, et toutes les situations où on a besoin de rester conscient de son environnement, je donne un 8/10. Cette note tient également compte du confort et de l’ergonomie du casque.
Vu qu’il s’agit des scénarios pour lesquels ce casque à conduction osseuse est conçu, c’est évidemment cette note qu’il faut retenir.
1 Commentaire
Cher David,
super, cette audition de l'(After)Shokz.
C’est en effet un casque /écouteur avec ses limites et ses atouts. Les atouts me conviennent mieux que les ‘manquements’: car avec quelques astuces ces soit-disants défauts sont contournables.
Le manque de basses peut être modifié en utilisant des mousses dans l’oreilles, mousses qui étaient livrés avec mes Aftershokz. En fermant l’entrée de l’oreille ces basses sont fortement rehaussées. C’est donc une façon d’écouter quand on na doit pas naviguer dehors, lors de travail à domicile par example.
Ceci n’est pas un casque HiFi; mais la stabilité, l »étanchéité, les maintes situations où l’on peut l’utiliser quitte même à oublier que l’on le porte en font un compagnon fiable.
Cela fait maintenant deux ans que je l’emploie pour le boulot, le loisir, à l’intérieur, sur la route, pour la marche…. et je laisse mes autres casques en repos dans l’armoire ( sauf le casque HiFi cablé à domicile). Et si jamais mon Aftershokz décide de me quitter, j’en achète un autre. Sans hésiter.
Bonne fin d’année! et bonnes musiques!