Dans la vie, j’ai une préférence pour les systèmes compact et fiables. Et rien n’est plus compact et fiable qu’un bon vieux câble de qualité. Mais parfois l’envie de m’affranchir du fil à la patte me titille. Et comme les systèmes de transmission sans fil sont devenus nettement plus abordables, pourquoi ne pas en tester un. J’ai fait l’impasse sur les machins vraiment trop bon marché pour être honnêtes. Certes, souvent on paie pour la marque. Mais les marques savent aussi que vendre un mauvais produit peut leur coûter cher. Raison pour laquelle j’ai opté pour un système premier prix de chez un fabricant réputé. Il s’agit du BOSS WL-20L.
BOSS WL-20L, prise en main
L’emballage contient le couple émetteur récepteur, un câble USB (standard) relativement court et les notices et garanties. Une petite carte avec un QR code permet de s’enregistrer auprès de Boss et d’accéder à des ressources en ligne.
Le système se présente sous la forme de deux prises jack stéréo prolongées par un boitier contenant une batterie rechargeable et l’émetteur/récepteur. Chaque boitier peut être chargé via un port USB, mais ils peuvent également s’emboiter pour n’utiliser qu’un seul câble de charge. Il n’est pas possible d’utiliser le système pendant qu’il charge. Une led bleue sur le récepteur signale la connexion. Une autre led informe sur le niveau de charge : vert = 10 heures, orange= 2 heures, rouge = moins de 30 minutes.
Le système fonctionne dans la gamme de fréquence de 2,4 GHz avec 14 canaux compatibles et une portée d’une 15aine de mètres. Il n’est pas possible de sélectionner les canaux manuellement, mais il est possible d’utiliser plusieurs BOSS WL-20L simultanément.
Contrairement au BOSS WL-20, le BOSS WL-20L possède un récepteur gris. Il se destine aux guitares acoustiques et autres instruments disposant d’un préampli actif. Le récepteur ne simule pas la perte de signal liée à l’utilisation d’un câble. Cette version se veut plus neutre d’un point de vue son.
Le sans-fil, sans prise de tête ?
Certains systèmes trop bon marché avaient vraiment des évaluations calamiteuses, je passe. D’autres semblaient complexes à configurer ou nécessitaient une alimentation. J’aime l’idée de n’avoir qu’à enficher deux petits boitiers pour pouvoir profiter du condort du sans-fil. J’ai choisi de ne pas investir beaucoup dans ce système sans fil pour diverses raisons. Tout d’abord, je ne crains pas trop les interférences avec le matériel d’autres musiciens, puisque je joue seul. D’autre part, mon setup est plutôt simple. Au pire, je peux toujours me recâbler vite fait en cas de souci de signal ou d’autonomie.
Premiers essais du BOSS WL-20L
J’emboite les deux boitiers l’un dans l’autre pour déclencher la recherche de fréquences libres et l’appariement de l’émetteur avec le récepteur. L’appariement prend quelques secondes. Il faut réaliser cet appariement lors de chaque utilisation.
Chaque Jack possède un petit bitoniau à la base qui permet de détecter si le Jack est enfoncé dans une embase. Ce petit bouton active ou désactive l’émetteur ou le récepteur pour économiser la durée de vie. Ce petit dispositif ne me fait pas grande impression. J’aurais préféré une détection de la fermeture du circuit, sans pièce mécanique, telle que je l’ai déjà rencontrée sur d’autres dispositifs. Je crains ce genre de petits contacts avec ressort, qui me rappellent les contacteurs des Joysticks des années 80. Pour le reste, les plastiques du BOSS WL-20L sont de bonne qualité et l’ensemble a l’air très solide.
Il suffit ensuite de connecter le boitier gris à l’ampli et le noir côté guitare. Pour garantir une bonne connexion, il est recommandé de garder les deux boitiers à vue l’un de l’autre et d’éviter les obstacles physiques sur le trajet du signal.
Ca dépasse un peu !
Je ne suis pas hyper fan du boitier qui dépasse côté guitare. Il risque d’être encombrant et de gêner pour utiliser mon pied de guitare. Certains systèmes, comme celui de Sennheiser ont un Jack monté sur pivot, mais certaines personnes ont fait état d’une usure rapide des axes de pivotement (surtout sur les copies bon marché). Mais c’est un souci facile à régler avec un adaptateur Jack MF à angle droit ou un petit câble qui permettrait de déporter l’émetteur sur la sangle de la guitare.
Il faut juste penser à retirer l’adaptateur pour ne pas vider la pile, puisque le boitier détecte qu’il est engagé dans une embase.
Au niveau du son, je n’ai pas constaté de différences notables avec un câble. Je n’ai pas noté de latence non plus. J’ai eu quelques interférences qui semblaient provenir de mon plafonnier. Celui-ci contient une ampoule intelligente connectée au Wifi. Dans le mode d’emploi, il est recommandé de tenir le BOSS WL-20L à 3 m des routeurs et dispositifs Wifi. Cela peut s’avérer compliqué en pratique, certaines tables de mixage étant équipées d’un routeur pour permettre de les contrôler à distance avec un téléphone ou une tablette. Mais en réalisant un nouvel appariement sous le plafonnier, le parasite a disparu. L’avantage du petit coupe-circuit à la base du Jack, c’est qu’il évite les bruits de manipulation et le gros « ploc » quand on retire l’émetteur.
Verdict
Le BOSS WL-20L est bien réalisé, bien pensé, solide. Pour une utilisation sur des petites scènes ou dans un local de répetition, il fera largement l’affaire. Mais alors, est-il nécessaire ? Pour une scène plus grande, plus polluée électromagnétiquement, je m’interroge sur la fiabilité. J’ai lu que certains l’avaient utilisé sans rencontrer de soucis. D’autres ont renoncé. Ne vaudrait-il pas mieux alors investir plus pour se garantir un signal infaillible ? Il n’est pas impossible que je le retourne au vendeur, faute de scénarios pertinents pour l’utiliser. Mais d’un autre côté c’est confortable, même dans le petit espace de mon studio de pouvoir se passer d’un fil à la patte.
Je lui mets un petit 7/10 sur l’échelle de piments. Pour le live ce serait sans doute un 5.5/10, parce que j’ai la trouille de confier mon set à un système sans-fil.