Test du Fishman SoloAmp (Suite)

Fishman Soloamp

Fishman Soloamp

Après un test de montage rapide, voici « enfin » un compte rendu plus détaillé concernant le son et les capacités du Fishman SoloAmp.

Le Fishman SoloAmp, c’est quoi ? C’est un ampli combinant les capacités d’un amplificateur dédié à la guitare (ou aux instruments acoustiques), avec la projection du son propre à une installation de sonorisation. L’idée est de toucher l’ensemble du public avec un son diffusé de manière uniforme en évitant les effets de « cône de diffusion » propres à un petit ampli posé sur un support. Cette diffusion permet également de se passer d’un moniteur supplémentaire. Voilà pour la théorie et le marketing.

On retrouve avec plaisir le sérieux et la générosité de Fishman dans la conception de cet ampli (ou cette unité d’amplification), avec quelques petits regrets toutefois.

En façade, on dispose d’entrées Jack et XLR pour deux canaux distincts. Les canaux disposent d’une alimentation fantôme et d’une réduction d’entrée de 10db (pad). On dispose d’un volume général, ainsi que d’un mute pour couper la sortie, un volume pour l’entrée auxiliaire et un contrôle du volume au cas où on utiliserait un moniteur additionnel sur une sortie dédiée.

Chaque canal dispose des réglages propres pour l’EQ (basse, medium, aigus avec des fréquences fixes mais choisies pour les instruments acoustiques), gain (avec indication de saturation), niveau de reverb. Au niveau de la lutte contre les retours, chaque canal dispose d’un anti-feedback (un EQ étroit permettant de traquer la fréquence de retour) et d’une inversion de phase.

Fishman Soloamp panneau avant

Fishman Soloamp panneau avant

Le panneau arrière est généreusement doté, une (bonne) habitude chez Fishman ! Chaque canal dispose d’une boucle d’effet et d’une sortie de type DI, dite « pre », insérée avant les effets et l’EQ, au cas où on souhaiterait remixer le signal de chaque canal séparément. L’ampli dispose également d’une sortie DI mon. out pour repique le signal de sortie général. Un contrôle du volume du tweeter permet d’ajuster le son aux caractéristiques acoustiques d’une salle en cas de problèmes. L’ampli dispose d’une sortie pour un accordeur et d’un connecteur pour une pédale permettant de couper le son pour s’accorder ou changer d’instrument en silence (dispositif assez pratique sur scène).

Fishman Soloamp panneau arrière

Fishman Soloamp panneau arrière

La construction est solide, même si j’ai trouvé les ajustements des divers éléments moins précis que pour mon Fishman Loudbox 100. Ce sont des détails, des alignements de vis, de coins de renforts. Les boutons rotatifs sont très bons, avec une course très douce, mais les petits boutons poussoirs – mute, phase, pad, etc. m’ont moins convaincu au toucher, car ils bougent beaucoup dans leur logement. Il est évidemment difficile de se prononcer sur leur solidité ou leur durée de vie.

Le réglage des niveaux est enfantin, on enfonce le bouton « mute », on règle le gain jusqu’à ce que la lumière indiquant la saturation s’allume brièvement, on redescend un poil en dessous et on peut ouvrir le son. On choisit ensuite des règlages

En ce qui concerne le son, la première surprise a été un léger souffle acceptable. C’est simplement que mon Loudbox 100 m’a habitué a mieux en la matière. La résistance au retours (Larsen) est impeccable, les reverbs sont propres et bien choisies (on note l’absence du chorus qui était présent sur le loudbox, mais j’imagine qu’un processus de diffusion du son jouant sur les phases de plusieurs diffuseurs ne doit pas aimer le chorus). Autre disparition à signaler, la prise casque … sur le Fishman, elle m’a déjà servi pour des enregistrements, et pour vérifier la dynamique de mon jeu, mais je m’en passe très bien.

J’ai testé l’ampli dans différentes pièces de la maison, en effet le rendu sonore est très dépendant de l’environnement. Dans une grande pîèce, l’ampli trouve enfin ses marques. J’ai ressenti le haut-médium comme assez présent à l’oreille. Finalement, en changeant légèrement le ratio piezo/micro de mon Fishman ellipse, en faveur du micro, le son a retrouvé plus de naturel et de souplesse. Cet ampli s’accommodera très bien de guitares avec des micros magnétiques ou des systèmes mixtes (micro/pickup). Je pense que la combinaison ultime serait de le tester avec un système Fishman Aura, qui permet un rendu proche d’une guitare captée par un microphone de studio.

J’ai apprécié la diffusion du son qui est très agréable à quelques mètres (j’ai été jusqu’à 5-6 mètres). Les aigus sont détaillés, les basses sont magnifiques, pas besoin d’un subwoofer à première vue (en tout cas avec ma guitare).  Il en impose également par son look, sa stature et sa construction efficace.

Si le montage démontage est sans souci, au niveau du transport, le sac a tendance a basculer sur le coté au lieu de rester sur ses roulettes … si on a pas de main libre (guitare + ampli + sac + …) c’est ennuyeux. Le sac se met parfois à osciller en roulant. Pour une tournée de concerts (ce qui n’est pas mon cas, bien sûr) j’imagine qu’au bout de quelques jours, ça doit énerver.

Néanmoins, le Fishman Soloamp est très bien doté, et il n’a pas à rougir de la comparaison avec … d’autres systèmes de sonorisation.

En plein air, dans une salle de concert de type foyer culturel, une église, un cinéma, je le prendrais sans hésiter. Pour accompagner un ou des chanteurs, chanter moi-même ou jouer dans un groupe, je m’en servirais également.

Le point perfectible serait le sac de transport (même si il est déjà louable d’en fournir un).

Dans un café-concert, ou une salle plus confinée, et un concert solo instrumental, je préfèrerais sans doute le Loudbox 100, que je trouve plus universel et facile à mettre en œuvre. Je serais curieux de le tester avec une pédale Aura.

Dernière chose, il coute environ 1200 €.

Fishman SoloAmp

Fishman SoloAmp

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.