Le silence fait partie de la musique, tout autant que le son, l’important étant de lui donner un sens valant 0.99€.
Le silence a déjà servi de pied de nez face au monde de l’art, Mais rester sans voix, vouloir représenter la majorité silencieuse qui ne vocifère ni dans les rues, ni sur le net, voilà la motivation de l’artiste Raoul Haspel, un artiste autrichien de 35 ans.
Il proteste ainsi contre le traitement inhumain infligé aux migrants entassés dans le plus grand centre d’hébergement provisoire du pays, à Traiskirchen. Un centre fait pour accueillir 1800 personnes et qui en accueille 4500 dont 1400 enfants non-accompagnés.
Un drame humain qui le laisse sans voix, mais pas sans volonté d’agir. Sur iTunes, Amazon et Google Play on peut retrouver cette minute de silence, le morceau « Schweigeminute », dont les bénéfices seront affectés à l’amélioration des conditions de vie de ces migrants. Un peu d’humanité qui résiste face aux déferlements de haine de ceux qui oublient que derrière le problème, il y a des êtres humains.
Une minute de silence, « Schweigeminute » en allemand, une action sans possibilité de détournement misérabiliste ou catastrophiste, sans maladresse. Comme si il n’y avait plus rien à dire et tout à faire.