Parfois, j’ai envie de jeter sur papier une grille d’accords d’un morceau que j’aime, déchiffrer quelques notes d’un solo, et bosser sur une grille d’accords. A part dans les rares cas où on me demande d’accompagner une chanson, pour moi il s’agit souvent soit de ré-arranger un morceau ou de comprendre et de m’inspirer d’un son sans aller jusqu’à la transcription note pour note.
D’autre fois, on me demande de transcrire une grille ou un solo d’un morceau bien éloigné de mon terrain de chasse habituel et sur lequel je n’ai pas envie de passer beaucoup de temps.
Je suis tombé sur le logiciel Riffstation dernièrement qui promet un coup de main logiciel pour ces tâches.
Le logiciel promet trois fonctions: détecter une grille, isoler un solo et créer un accompagnement. Perso, j’ai trouvé l’approche marketing « Guitar Hero for real » un peu débile. Jouer les accords s’affichant pendant que le morceau se déroule m’a semblé la fonction la moins intéressante.
Détecter une grille d’accords:
On charge un fichier sonore dans le logiciel (peu importe qu’il y ait de la guitare ou non) et en quelques instants, le logiciel affiche la forme d’onde et les accords détectés. Les doigtés d’accords sont affichés et on a le choix enter accords ouverts et power chords. Il n’y a pas de détection des voicings ou de la position utilisée, et les accords détectés sont dans leur forme la plus simple: majeur, mineur, septième. Avec un peu d’oreille, on peut toutefois retrouver facilement le bon doigté. Il y a quelques ratés, mais on peut débroussailler rapidement la structure d’une grille. Dommage qu’on ne puisse pas exporter ce résultat.
Parmi les outils essentiels, on peut ralentir sans modifier la tonalité ou changer la tonalité, pour essayer des doigtés alternatifs si le morceau présente trop de barrés, par exemple. Avec un peu de gymnastique mentale, on pourra transposer également un morceau que l’on souhaite jouer au capo (par exemple pour épicer un accompagnement en duo de guitare).
La détection est loin d’être parfaite, mais c’est un pied dans l’étrier et un gain de temps pour ceux qui n’ont pas une oreille parfaite. il faut être attentif aux transitions etre accords en fin de mesure, comme par exemple une basse changeant chromatiquement entre deux accords, que le logiciel loupera à coup sur. Pour de la pop, du rock ou de la chanson française, les résultats sont corrects.
Isoler et déchiffrer un solo
Une autre section du logiciel permet d’isoler à l’aide de filtres la partie solo d’un instrument pour aider au déchiffrement. Le son est fortement affecté, mais la séparation est efficace. On peut changer la vitesse, sans changement de tonalité ou changer la tonalité à la demande. A nouveau, un outil de prise de note en tablature aurait pu être un ajout intéressant. Mais il suffit d’ouvrir son éditeur de tablature préféré à côté.
Créer des accompagnements
Sur base des deux autres outils, on peut se créer un backing track pour travailler un solo. J’avoue que cette section m’a semblé inutilement complexe et que j’ai rapidement abandonné l’idée de l’utiliser. Je préfère jeter la grille sur un papier et m’enregistrer.
De manière amusante, en parcourant divers sites ayant testé ce logiciel, je me suis rendu compte que les guitaristes électriques trouvaient le module de détection d’accords inutile et perfectible, mais ne tarissaient pas d’éloge sur la capacité d’isoler ou de ralentir des solos, tandis que les personnes souhaitant décomposer une grille trouvaient leur bonheur. Chacun trouvera donc un usage aux différents modules.
Il y aune version d’essai que je vous invite à tester longuement avant d’acheter. Attendu que les modules seront utilisés dans des proportions variables, que certains points sont perfectibles, mais que le logiciel est un chouette coup de pouce et un gain de temps bienvenu, le prix d’une quarantaine d’euros est justifié.
Les puristes trouveront qu’il vaut mieux s’éduquer l’oreille, les coupeurs-de-cheveux-en-quatre trouveront que les résultats des analyses sont insuffisamment précis, et puis il y a tous les autres qui ont envie ou besoin d’un gain de temps.
Il faut tout de même aller au dela des résultats proposés par le logiciel pour arriver à un résultat qualitatif, ce qui paradoxalement nécessite une bonne oreille et une bonne connaissance de l’instrument, bien loin de la promesse d’un « guitar hero » mettant toute la musique à portée de doigts.