Je devrais plutôt parler de premier regard, en effet je me suis attardé longuement sur la pochette, un peu malgré moi. J’ai ouvert mon courrier en mangeant mes frites, et quand on est en famille il est notoire que – « ON NE LIT PAS A TABLE ! » – et puis mes frites allaient refroidir. Le CD est donc resté posé sur son enveloppe, à côté de mon assiette, un long moment.
Du coin de l’œil (en essayant de ne pas me faire choper) je déchiffrais la mosaïque de petites vignettes sur fond blanc, comme un petit carnet de route. Ça parle de voyages, de contrées exotiques. « Life is good », visiblement la vie est belle. On sent un bonheur retrouvé, du lever du soleil au couchant, des nuages déchirés laissant voir un ciel bleu, ce voyage n’est pas une fuite visiblement, mais ressemble à un chemin trouvé. La dernière ligne, 4 images, une guitare, une route, un pays lointain, c’est presque un rébus : je suis François Sciortino, je suis sur la route avec ma guitare.
En retournant (enfin) le CD, un début de confirmation French Kiss from Paris, Train to Tombouctou, La Girafe Blanche (de Bamako), Tuk Tuk Ride, Rio Shuffle… des inspirations venant d’un peu partout. Le premier titre est « Life is Good » et il est enjoué et léger, dansant et syncopé. Le son est frais et plein d’oxygène. On reconnaît évidemment la french touch dans l’attaque du pouce, toujours légère et soulignant un groove impeccable. Le second titre « French Kiss » confirme que ce son a du sourire… si le CD précédant de François Sciortino était dédié à la lune (l’inconstante lune comme faisait dire Shakespeare à la jolie Juliette), nous voici au soleil, sous un ciel bleu.
Nous partons pour les Rocheuses, territoire des Wapitis avec « Wapiti Sky », avant une belle évocation sonore des instruments de l’Afrique comme la kora dans « Train to Tombouctou » mêlant le picking a l’influence sonore et rythmique africaine.
Il y a des moments plus intimes dans tous les voyages, comme cet arrêt mélodique dans un « Jardin Secret ». Les bars jalonnant la route ne sont pas oubliés avec le « Six Bar Jail Rag » qui a un nom trop beau pour ne pas être vrai… d’après Google le « Six Bar Jail » est un Folk-Club situé à Firenze en Italie (confirmé un peu plus tard en dépliant la couverture du CD, qui contient encore quelques indices sur ce jeu de piste qui m’amuse beaucoup).
Le CD se termine par un tendre « Tonlé Sap Sunrise » avec pas mal de cet « asian flair » qui m’a toujours touché chez les guitaristes comme Isato Nakagawa. Pour moi c’est un frisson qui s’installe, et déjà la nostalgie de voir la fin de ce joli voyage en musique, la fin du voyage en lever de soleil, face à la mer, un bras posé sur l’épaule d’une belle qui frissonne dans l’air rosé du petit matin. Une destination et un nouveau départ ?
François Sciortino m’a pris par l’oreille … ce soir, j’ai fait plus qu’un beau voyage, j’en a fait dix et plus. Je vous invite à faire ce tour avec lui, plaisir garanti !
Merci François, … n’oubliez pas le guide, rendez-vous sur son site pour prendre votre billet pour embarquer à votre tour !