Fracture de la canicule (*)

Cette année l’été se tiendra entre mardi et vendredi. Pendant cette brève période de canicule annoncée, protégez votre guitare de la chaleur excessive. La chaleur peut décoller les éléments de votre guitare, déformer votre manche ou la table de la guitare. La plupart de ces problèmes peuvent être réglés par un bon luthier. D’autres guitares auront moins de chance et finiront cuites dans le coffre d’une voiture.

(* Note: faut que j’arrête les titres avec des jeux de mots tout pourris – fracture de la clavicule, dégâts dus à la canicule, haha …)

Canicule et guitare: les précautions à prendre

Canicule et guitare: les précautions à prendre

Ne laissez JAMAIS votre guitare dans le coffre d’une voiture

Avec une température extérieure de 24°C, la température dans une voiture peut atteindre les 45°C et le coffre 65°C. Pour une température extérieure de 30°C, on monte à 65°C à l’intérieur et pas loin de 85°C dans le coffre. Outre les dégâts mécaniques mentionnés plus haut, les écarts brutaux de température détruiront le vernis de la guitare par dilatation et contraction. Une tente sera également un sauna mortel pour votre instrument.

Utilisez un coffre rigide pour vous protéger de la canicule

Les étuis souples sont pratiques et légers, mais ils isolent moins leur contenu de l’environnement et amortissent moins les changements de température. Pire, certains étuis en matière synthétique sombre absorbent la chaleur.

Surveillez l’hygrométrie !

J’en ai déjà parlé souvent, comme dans cet article, mais gardez un œil sur le degré d’humidité de votre guitare. Entre 45 et 60% d’humidité, tout va bien. En deçà, vous risquez d’avoir des problèmes. Un excès d’humidité sera souvent plus facile à supporter et fera moins de dégâts, mais il vaut mieux se protéger.

Évitez l’ensoleillement direct !

Même si c’est difficile dans le cadre d’un concert en plein air, ou quand vous essayez de pécho à la plage, préférez l’ombre. Vous risquez moins de devoir vous accorder tout le temps. Le vernis peut être affecté par les UV et s’éclaircir ou foncer rapidement. La transpiration peut également attaquer le vernis de votre guitare. Essuyez votre guitare et vos cordes après avoir joué !

Traitez votre guitare comme un enfant ou un animal, ou au pire comme vous même. Si votre environnement direct vous pose des problèmes de chaleur excessive ou de froid, votre instrument en sera également affecté. L’excès d’humidité ou de sécheresse sera souvent plus difficile à détecter, d’où l’utilité d’un hygromètre qui vous alertera en cas de dépassements de seuils critiques pour votre guitare.

Je vous souhaite un bel été, à vous et à vos guitares !

Câble de guitare : comment choisir le meilleur ?

Câble jack : comment choisir ?

Câble jack : comment choisir ?

Quand un guitariste progresse, parallèlement son oreille apprend à discerner les plus infimes détails du son sortant de son ampli. Après avoir consacré pas mal de budget à son instrument, son ampli et ses effets, vient le moment d’élever le niveau du maillon oublié de la chaîne : le câble. 

Quel câble ?

Les câbles les plus courants pour les guitaristes sont des câbles de type Jack-Jack.Il s’agit d’un connecteur jack 1/4″, soit 6,35 mm. Ils existent en mono ou en stéréo.

Comme d’autres j’appelle ces câbles des « jacks ». Pourtant cette appellation est habituellement réservée aux embases femelles. L’insert mâle se décrit correctement sous le nom de « plug ». Mais ce vocabulaire prêterait le flanc à trop de jeux de mots douteux et de situations embarrassantes. « Où j’ai mis mon plug ? Tu me files ton plug, j’ai oublié le mien. ». Bref, restons-en à « jack ».

Il existe également des connecteurs mini-jacks de 3,5 mm, qu’on retrouve sur les casques audio nomades et certains appareils d’entrée de gamme. La petite taille, le faible diamètre du connecteur et la surface de contact moindre le réservent plutôt à des usages éloignés de la scène.

Hormis pour le look, votre style de musique n’a pas d’importance pour le choix du câble. Le câble doit transporter un signal électrique sans l’altérer. Peu importe le style de musique qui constitue ce signal électrique. Certains artistes ne jureront que par la couleur sonore de tel ou tel câble, mais passé un certain niveau de prix, tous seront bons.

Quelle longueur ?

La longueur d’un câble est habituellement comprise entre 3 m (10 feet) et 7,5 m (25 feet). En dessous de 3 m, la mobilité du guitariste est compromise (à moins de passer tout le concert couché ou à genoux). Au-delà de 7,5 m le son transporté par le câble commence à subir des dégradations notables. Les dégradations du son sont la montée du bruit et la perte de fréquences sonores distinctes. Ces dégradations vont altérer la restitution propre du son de la guitare.

La règle d’or sera « Aussi long que nécessaire, aussi court que possible ». Ne pensez pas à la taille de la scène mais au trajet jusqu’aux effets ou au boitier de direct. Entre vos effets, veillez également à garder les câbles courts.

Comment reconnaître un bon câble ?

C’est un des rares domaines où le prix est un réel indicateur de qualité. La conception et le choix des matériaux pour une pièce d’équipement en apparence simple seront déterminants. La différence entre un câble bon marché, moyen de gamme et haut de gamme est nette. La différence au niveau du son sera à la limite du perceptible pour une oreille peu entraînée. Mais le gain en solidité et fiabilité justifie l’investissement.

Les câbles sont mis à rude épreuve. Ils sont roulés, étirés, déroulés et piétinés tout au long de leur vie. Les connecteurs subissent des tractions et des torsions. Le matériau conducteur du câble doit être solide et flexible tout en transportant le signal de la manière la plus précise possible, sans parasites et sans pertes.

La finition des connecteurs et de la gaine du câble est ce qui vous sautera aux yeux, mais le cœur du câble a ses secrets. Pour optimiser le transfert des électrons dans le conducteur, les fabricants jouent sur les alliages et les traitements chimiques ou thermiques. Le blindage permettra d’éviter les parasites.

L’induction, la capacitance et la résistance du câble seront des indicateurs de qualité, mais ils résultent de compromis de conception et ces valeurs ne sont pas à prendre comme des indicateurs absolus.

Les larrons ont un nom !

A vous de faire votre shopping dans les câbles au look ravageur. La fiche technique de chacun de ces câbles promet un son haut de gamme. Que ce soit chez VovoxMogami, Klotz, Spectraflex, Monster rockJena cables, entre autres, ou même juste à l’entrée du haut de gamme avec Planet-waves, vous trouverez chaussure à votre pied.

Pied de micro Gravity, un nouveau-venu ?

Il y a 6 ans, je me suis équipé d’un pied de micro de taille moyenne. Objectif: placer des microphones devant ma guitare. Pas très original, mais essentiel. Un pied de taille moyenne est idéal pour placer le micro sur le sweet-spot de la guitare, pile là où le micro donnera le meilleur son. Après un usage régulier, suivi d’une chute, mon pied bon marché est parti rejoindre le cimetière de pieds de micro. C’est l’occasion de voir ce qui se fait de neuf dans le secteur.

Plus dure sera la chute

Le pire ennemi du matériel de musique, outre le voleur, c’est la chute. C’est la gravité qui semble avoir inspiré la marque Adam Hall pour baptiser leur projet de gamme de pieds, de stands et de supports. Note : c’est amusant qu’on parle souvent de chute sans gravité, ce qui d’un point de vue physique ne fait guère de sens.

Le concept, à en croire le fabricant, est de revenir à la raison et de proposer du matériel abordable et solide. La course au prix le plus bas finit par créer des produits de piètre qualité. Il faut briser la spirale du produit tellement bon marché qu’il en devient jetable et remplaçable. Le fabricant poursuit sa logique économique et écologique en offrant des pièces de rechange pour l’ensemble des composants du pied.

Cette nouvelle gamme de produits vise le milieu de gamme supérieur par le prix et les finitions.

C’est bon, j’avoue, j’ai craqué pour le look de ce pied de micro

Je voulais un pied de micro d’une finition supérieure pour une raison très précise. Quand je m’enregistre, la position du micro est essentielle. La manipulation du pied de micro, onglets aux doigts, guitare sur les genoux, entouré de câbles, est pénible.

La finition soft-touch des molettes de serrage du pied de micro Gravity me semblait prometteuse. J’ai donc commandé le pied de microphone Gravity MS4222B qui offre deux points de réglage pour la longueur de la perche, ce qui permet d’équilibrer le pied avec des micros plus lourds comme ma paire stéréo.

Pied de micro Gravity

Pied de micro Gravity

Le déballage est sans mauvaise surprise, avec un packaging agréable. C’est un détail, mais vu la classe du logo, j’aurais aimé le recevoir en sticker.

Pied de micro Gravity : sympa le logo

Pied de micro Gravity : sympa le logo

Prise en main

Ce pied de micro semble peser le double de mon ancien pied, ce qui est bon signe pour la stabilité et la solidité. Le revêtement de type caoutchouc offre un contact antidérapant renforcé par du relief placé de manière stratégique.

Pied de micro Gravity : surfaces antidérapante

Pied de micro Gravity : surfaces antidérapante

Un adaptateur de filetage permet d’accepter les pinces de micro dans les deux formats standards.

Gravity pied de micro

Gravity pied de micro

Deux clips permettant d’organiser le passage des câbles sur la perche et le pied sont fournis.

Les points de réglage ou d’appui sont rehaussés d’anneaux en caoutchouc de couleur verte qui m’ont beaucoup séduit. J’aime ce parti-pris dans le design. Pour plus de discrétion, un set d’anneaux noirs est fourni. Il existe 11 coloris différents d’anneaux que vous pouvez commander pour quelques euros. Outre le look, ce détail vous permettra de customiser vos pieds de micro pour faciliter l’identification lors du montage et du démontage.

Pied de micro Gravity : surfaces antidérapante

Pied de micro Gravity : surfaces antidérapante

Conclusion

Il est beau, solide et bien fini, agréable à manipuler, reconnaissable et personnalisable. La première impression est donc un sans-faute pour moi.

Saturation à bandes, Waves J37

La chaleur que tout le monde recherche dans sa quête de la quintessence du son vient en partie de la saturation des enregistreurs à bandes. Cette saturation à bandes revient à la mode, tant chez les pros que chez les amateurs. Tout le monde est à la recherche d’une authenticité empreinte de nostalgie pour approcher le son des plus grands.

Qu’est que la saturation à bandes ?

Enregistreur à Bandes J37 - Abbey Road

Enregistreur à Bandes J37 – Abbey Road

A l’époque des enregistreurs à bandes, chaque instrument est enregistré sur une bande. Ensuite la piste est mixée à travers différents effets analogiques avant d’être réenregistré sur une bande. Pour le mix final, chaque son est passé par plusieurs étapes d’enregistrement, de bande à bande. A chaque passage, des petits défauts s’accumulent. Ces défauts résultent d’une vitesse de bande irrégulière, de l’accumulation de poussière et de l’usure des mécanismes.

Des minuscules changements de fréquences apparaissent. Ces défauts sont catalogués: à moins de 0.1 Hz défini comme Drift, de 0,1 Hz à 10 Hz appelé Wow, 10 Hz à 100 Hz connu sous le nom de Flutter et 1 kHz à 5 kHz baptisé Scrape Flutter.

Les ingénieurs ont lutté contre ces défauts qui sont devenus quasi imperceptibles dans les années 80. Néanmoins, à cause de la succession de cycles d’enregistrement des pistes, en touches successives, ces défauts apposaient une subtile empreinte sur les mix finaux.

Certaines comparent cette empreinte avec une vitre placée devant un téléviseur. Vous ne la voyez pas, mais la lumière qui atteint vos yeux est légèrement différente. Si quelqu’un retire la vitre, vous ne saurez pas ce qui a changé, mais vous préférerez la vision d’avant parce que vous y êtes habitué. Voilà ce qu’est la saturation à bandes. D’autres la comparent avec le grain agréable des négatifs photos argentiques.

Que cette saturation à bandes soit désirable ou non reste une question de goût. Selon votre style de musique et les générations d’auditeurs, cet effet sera apprécié ou non. Les amateurs d’enregistrements des années 60-80 en seront friands, tandis que les jeunes générations écoutant de la musique électro au son clair et net pourraient ne pas l’apprécier.

Simuler la saturation à bandes

De nos jours, il es possible de réaliser un enregistrement quasi parfait. Tellement parfait qu’il peut sembler froid et synthétique. La distortion harmonique, à peine perceptible, ajoute de la profondeur et une élégante sophistication à la musique.

Le matériel analogique permettant d’obtenir « naturellement » ce désirable défaut étant tout à la fois hors de prix, introuvable, couteux à entretenir, encombrant, peu fiable et peu pratique à utiliser, les développeurs de plugins ont crée des algorithmes qui simulent cet effet. En pratique, ces effets ajoutent une dose contrôlée de distortion sur les harmoniques.

La saturation à bandes chez Waves : le plugin Waves J37

Saturation à bandes : J37 Tape Saturation Plugin | Waves

Saturation à bandes : J37 Tape Saturation Plugin | Waves

Chez Waves, on ne pouvait manquer de fournir un plugin promettant de retrouver la patine des enregistrements des plus grands. Il existe un plugin plus ancien, le Kramer Master tape et le J37 Tape saturation plugin. Des versions d’essais sont proposées, n’hésitez pas à les comparer.

Waves a décidé d’user de son partenariat avec les mythiques studio Abbey Road pour modéliser le plugin J37. Il est modélisé d’après un enregistreur à bandes ayant servi notamment pour le célèbre Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles, pour lequel Georges Martin a usé et abusé des cycles successifs d’enregistrements, donnant un grain très reconnaissable au son de cet album.

La première chose qui frappe avec ce plugin, c’est la beauté de l’interface. Mais on peut regretter que la partie supérieure, avec sa superbe animation de bande qui tourne ne serve à rien, tandis que les contrôles sont un peu « entassés » en bas de l’écran avec des boutons minuscules.

Les paramètres et les contrôles.

Les 3 premiers boutons sont consacrés au choix de la bande simulée. Comme à la grande époque des cassettes audio, la formule du composant ferromagnétique déposés sur la bande influence la signature fréquentielle de l’enregistrement. En caricaturant un peu, on est face à une machine à remonter dans le temps. La formule de bande 888 dans les années 60, la formule 811 dans les années 60 à 70 et la 815, la plus claire, dans les années 70. La 888 aura plus de grain, la 811 aura un meilleur rendu des hautes fréquences que la 888 et la 815 sera la plus fidèle dans les hautes fréquences.

La simulation de vitesse de la bande offre les réglages 7.5 ips et 15 ips. Le premier conviendra aux sons riches en basse fréquences (guitare basse, grosse caisse, guitares électriques), tandis que le second sera préféré pour les instruments se situant dans un registre aigu (voix, guitares acoustiques, cordes).

Tout se passe au niveau du gain !

Ensuite vient le réglage le plus important, le gain. C’est le contrôle du gain qui vous permettra de doser l’effet de saturation. Le niveau de sortie peut être lié au niveau d’entrée pour conserver à tout moment un niveau de sortie constant. Waves insiste sur le niveau du signal venant de votre chaine sonore qui doit être compris entre -3 et 0 VU pour un meilleur résultat.

Le réglage suivant, le BIAS permet de simuler l’excitation électrique appliquée aux composants ferromagnétiques de la bande. Ce réglage influencera le profil fréquentiel de l’enregistrement en simulant la sensibilité spécifique de la bande en fonction du courant appliqué. Vous n’avez rien compris ? Appuyez sur les boutons et utilisez vos oreilles.

La dernière section envoie le son dans un Delay à bande qui est vraiment très sympa musicalement

A l’étage en dessous, vous aurez la possibilité de choisir si vous émulez les défauts spécifiques des différentes pistes de l’enregistreur 4 pistes original. Le mode 2+3 simule la diaphonie (repisse) entre les pistes ce qui élargit légèrement le son.

Ensuite vous pourrez jouer des défauts de l’enregistreur, en allant du son clair à des effets destructifs et psychédéliques. C’est le petit coin destiné à votre créativité sonore. Si la distortion vous semble trop légère, il est possible d’en ajouter.

Une section VU mètres vous permet de garder les niveaux in et out sous contrôle

Le Delay à bandes

Le Dealy propose 3 modes Slap, Feedback ou Ping-pong. Étrangement, le niveau et le temps de Delay sont réglables à l’étage supérieur tandis que le type de Delay se sélectionne à l’étage inférieur.

Juste derrière vous pouvez sélectionner le type de Delay et la place du plugin de delay dans le mix, en insert ou en send/return. Un filtre passe-haut et un filtre passe-bas complètent le tableau de commande du Delay.

Ma conclusion

Je l’ai testé sur quelques prises sonores et je trouve le rendu plaisant et crédible, tant qu’on reste raisonnable. Avec un plugin de saturation à bandes, il est possible de faire un peu de bien au son, mais aussi beaucoup de mal. Le bien sera difficile à doser, le mal sera à portée de preset.

L’interface est jolie, mais une fois passé le moment du « Oooooh ! » admiratif, on regrettera les boutons minuscules et l’animation qui ne sert à rien. D’autres éditeurs sont bien plus sobres dans leur design d’interface.

On peut l’utiliser sur chaque piste ou sur la sortie bus uniquement selon qu’on cherche à émuler le traitement analogique dans son entièreté ou juste donner un peu de colle et de vie à un mix. Il pourra aussi être utilisé comme un effet créatif sur une piste unique dans un mix.

De manière générale, ce genre de plugins est à utiliser soit prudemment, en mode « quand on l’entend, on le diminue encore un peu », soit « à fond les ballons » pour explorer la distortion et le delay à bandes comme un effet. Certains ne jurent que par ce son, d’autre trouvent cette course au son vintage un peu vaine.

Dans tous les cas, comme pour tous les plugins Waves, ne payez jamais le prix plein, profitez des promos.