Pedalboard pedaltrain – chapitre 2 : première itération

Comme je l’expliquais dans mon article précédent, mon pedalboard Pedaltrain classic JR sera un projet évolutif. La première itération sera de câbler fixement la configuration de mes DI pour ukulélé et guitare. Je veux ajouter un accordeur sans avoir à gérer un parc de batteries.

Pédalier Pedaltrain : version I

Pédalier Pedaltrain : version I

Avant tout, faisant fi de la littérature du net qui dit pis que pendre des alimentations low-cost, j’ai opté pour une petite alimentation qui répond à trois de mes critères. En résumé : un nombre suffisant de sorties isolées, pas de transfo sur un fil de scoubidou et un prix abordable. Finalement, j’ai opté pour l’alimentation Harley Benton PowerPlant Junior. Principalement parce qu’en parcourant un peu le net, j’ai eu l’impression qu’entre l’entrée de gammes et environ 150 €, les fabricants font peu de différence sur ce qui se trouve sous le capot. Sans doute que si on est exigeant il faut mettre au moins 150 € dans l’alimentation, et il n’en était pas question. Après tout, je n’ai pas ni pédales gourmandes à priori, ni niveaux de gain fous avec des distortions en étage.

Première étape : les velcros

Vous saviez que le mot Velcro vient de VELours-CROchets ? Non ? Et bien maintenant vous le savez !

Rien de bien sorcier. Je commence par couper, les bandes de velcro à dimension et je colle. J’ai choisi de mettre le côté velours sur le pedalboard, ça râpera moins les doigts si je dois chipoter au câblage. Je n’ai pas trouvé de raisons de faire autrement. Certains ne mettent du velcro qu’aux endroits où ils mettent des pédales, mais mon pédalier va encore beaucoup évoluer.

Mise en place du Velcro sur mon pédalier Pedaltrain classic JR

Mise en place du Velcro sur mon pédalier Pedaltrain classic JR

Petit imprévu

C’est toujours dans ces moment-là qu’un imprévu arrive. Je me rends compte que la borne 9 Volts d’un de mes préamplis se promène un peu dans son boitier, ce qui occasionne un problème de contact. Conclusion: un démontage s’impose ! Après tout, le problème est peut-être à ma portée ?

 

Petite intervention sur ma DI

Petite intervention sur ma DI

Apparemment ce n’est rien de grave, la borne a été mal positionnée en refermant le boitier lors d’une intervention antérieure. Je l’ai achetée d’occasion, et n’ai jamais eu de soucis. Il suffit de tenir la borne en place en branchant un cable dessus pendant que je referme le boitier.

Le câblage du pedaltrain

Pour le premier concert où je compte l’utiliser, il me faudra ma guitare et mon ukulele. Mon plus gros souci vient de mes cables XLR en sortie de DI que je veux pouvoir guider sur et sous le pédalier sans stresser les connecteurs et les cables. Je veux sortir les deux signaux en DI vers ma sono tout en utilisant un accordeur pour chaque instrument. En pratique, j’aurais pu bricoler une dérivation avec un boitier ABY pour utiliser un seul accordeur pour les deux instruments, mais j’ai un accordeur qui traîne et un peu de place sur le pedaltrain. 

Pédalier Pedaltrain : version I

Pédalier Pedaltrain : version I

Les évolutions futures

Dans les prochains mois, ce pédalier sera amené à évoluer, notamment avec l’ajout de ma pédale de réverb. Elle a déjà une place, et il reste une alimentation de libre. Dans le futur, si je manque de place, je pourrai facilement faire migrer l’alimentation vers le dessous du pédalier. Si nécessaire, je pourrais resserrer les pédales en utilisant des XLR coudés courts pour rediriger les câbles vers le haut du boitier. J’aimerais trouver une solution pour faire une petite input box (patch box) qui permette de brancher les cables sur des prises fixées au cadre.

Tout est fixé et raccordé, tout fonctionne et les pédales reçoivent l’alimentation désirée. En définitive, pour valider ce premier montage, il me reste à faire un test en taille réelle avec l’ampli pour voir si rien ne parasite et si tout est accessible.

Pedalboard – chapitre 1 : réflexion

Pour Noël ma Lovely Roadie m’a offert un pedalboard. Un Pedaltrain JR avec un sac de transport. J’avais un doute sur la taille à choisir. Quelques essais de placement sont rassurants, la dimension me semble adéquate, en effet mes Boitiers DI ont un certain encombrement.

Pedalboard Classic JR

Pedalboard Classic JR

Pedalboard, gouffre à pognon

Je me rends compte que c’est un projet sympa, mais aussi un gouffre à pognon. J’ai failli le renvoyer pour acheter autre chose.

Pour qu’un pedalboard prenne vie, il faut une alimentation pour pouvoir se débarrasser des piles de 9 Volts. Il va me falloir calculer le nombre d’effets à alimenter. Le plus dur c’est de déterminer la puissance nécessaire. Le mieux est d’avoir des alimentations isolées qui minimisent les parasites. Outre cet important critère, j’en ajoute un autre : je ne veux pas de transfo. Je n’aime pas ces gros boitiers qui se mettent (mal) dans les prises avec un ridicule petit câble qui ne survivra pas à un usage intensif. Les prix montent très vite et on lit pis que pendre sur les produits d’entrée de gamme. Je crois que je vais commencer par une alimentation d’entrée de gamme et on verra bien, c’est un projet que je compte développer avec le temps.

J’aime quand un plan se déroule sans accrocs

Dans un premier temps je vais m’en servir pour câbler correctement mon setup guitare et ukulele avec une DI pour chaque instrument avec accordeur. Une bonne pédale de réverbération qui manque dans mon setup depuis des années sera sans doute ma prochaine acquisition. Reste à choisir la bonne. J’aurais aimer tester l’une ou l’autre pédale pour Bax, mais ça ne se fera sans doute pas.

Je réfléchis à déporter les entrées et sorties sur les côté du pedalboard, ce qui me permettra de brancher facilement un in et un out sans devoir accéder aux côtés des pédales. Reste à trouver ce genre de patchbay.

A terme mon looper trouvera aussi sa place dans ce setup, ce qui me permettra (enfin) d’articuler des moments dans mon set autour de loops enregistrés en direct. Une pedale d’effet pour la voix me serait sans doute utile un jour. Ensuite, je remplacerai sans doute les DI Fishman Platinum Pro par un EQ paramétrique et une DI distincte.

Là je regarde pour l’alimentation, je vous tiens au jus (haha !).

Bonnes fêtes à tous !

Bonnes fêtes à tous !

Débuter la guitare après les fêtes

Pendant les fêtes certains auront la joie de découvrir une guitare sous le sapin de Noël. D’autres auront décidé de s’y mettre (ou remettre) et de débuter la guitare après les fêtes. Super idée, apprendre à jouer de la guitare vous annonce des années de plaisir et de joie à partager. Mais quand on débute, on a parfois de grandes espérances, suivies de grandes déceptions.

Bien débuter la guitare

Bien débuter la guitare

Il y a des points communs entre apprendre à jouer de la guitare et apprendre une autre langue. On peut apprendre quelques phrases par coeur sans les comprendre et se débrouiller avec ça. Ou alors on se forge un vocabulaire de base et des notions de grammaire suffisante pour s’exprimer réellement. Sur la guitare ça donnerait par exemple jouer « Come as you are » ou « Seven Nation Army »  sur une corde ou deux (de mon temps on jouait « Smoke On The Water »). Certes c’est fun à faire, mais ça ne pisse pas très loin. Et vous n’apprendrez pas grand chose que vous pourrez  réutiliser pour d’autres morceaux.

Pour bien débuter la guitare et surtout progresser, il y a une série d’étapes à parcourir. Le temps consacré à chaque étape dépendra de votre motivation et du temps que vous pourrez consacrer au travail de la guitare

Débuter la guitare et emprunter le bon chemin

Les étapes à franchir ne changent guère, que vous appreniez seul ou avec un prof. L’ordre et l’importance de chaque étape pourra différer, évidement. En apprenant à maîtriser ces éléments de base, vous allez pouvoir évoluer jusqu’au moment de pouvoir jouer tout ce que vous voulez. .

Même si vous vous consacrez à la guitare parce que vous avez une passion pour les solos, l’accompagnement sera un mal utile, voire nécessaire.

Moi je visualise le cheminement suivant. 

  • Apprendre à tenir sa guitare correctement et confortablement
  • Apprendre à accorder sa guitare et le nom de chaque corde (et TOUJOURS jouer accordé pour éduquer son oreille)
  • Comprendre comment lire une petite grille d’accord comme celle illustrée ici:
  • apprendre à jouer les accords de C A G E D et Am Em Dm (avec ça tu fais environ 60% des chansons)
  • comprendre comment les enchaîner de manière fluide et efficace (doigts pivots)
  • s’entraîner à enchaîner ses accords sur un rythme simple main droite (4 temps, changer d’accords au bout de 4 temps)
  • apprendre des rythmes plus complexes à la main droite
  • comprendre les accords de C7 A7 G7 E7 D7 B7 (75% des chansons)
  • apprendre à enchaîner ses accords sur un rythme simple main droite
  • apprendre les accords de F et B, de Fm et de Bm (barrés) ouvre la porte à 95% des chansons

L’apprentissage se fait en quatre étapes, toujours

1. l’incompétence inconsciente – On ne sait pas qu’on ne sait pas.

On ignore jusqu’à l’existence d’une technique, d’un morceau. La capacité d’apprendre est encore inexplorée. C’est le domaine de l’exploration, de la culture, de l’éclectisme. Il faut garder l’esprit ouvert, toujours à l’affut de découvertes techniques et sonores.

2. l’incompétence consciente – On sait qu’on ne sait pas.

On a pris conscience de l’existence d’une technique, d’un morceau. Par nature, la conscience de l’incapacité à utiliser une technique, ou à jouer un morceau peut sembler une étape un peu triviale. C’est le domaine de la motivation. On sait qu’on ne sait pas, mais on souhaite y arriver. Et il faut comprendre ce qui ne fonctionne pas.

3. la compétence consciente – On sait qu’on y arrive.

En étant concentré, attentif, on arrive à passer cette technique, ce passage délicat. Mais cela requiert une attention, une concentration particulière, c’est encore difficile. C’est le domaine du travail de l’instrument. Déchiffrage, travail de mise en place, travail au métronome. Il faut être précis, exigeant pour utiliser les bons automatismes et les bonnes techniques de bases (réutiliser plutôt que réinventer) pour ouvrir la porte au stade suivant.

4. la compétence inconsciente – On y arrive, sans plus y penser.

On joue un passage, sans effort apparent. Sans plus y penser, l’esprit est libéré pour se consacrer à la musicalité, aux émotions, à l’interprétation. Pour moi, c’est le domaine de la répétition, de la mise en place d’un filage de morceaux à l’échelle d’une setlist. C’est un stade qu’il faut entretenir constamment, car on retombe rapidement et facilement au stade 3 et si on peut « passer les choses », la musicalité en souffre.

L’apprentissage est un processus en forme de « s »

Un grand S aplati, une sigmoïde si vous préférez. Après un moment où vous chipotez, un déclic se fait, d’un coup les choses deviennent faciles. Il y a deux moments critiques. La phase initiale, où la motivation peut manquer, parce qu’on est découragé par la difficulté, ou faute de percevoir l’utilité d’un exercice dans l’apprentissage. Le manque de temps joue un rôle également. La seconde période critique est l’infléchissement de la courbe. Après la bulle de satisfaction et de progrès rapides, on ne progresse plus, on stagne. Sans travail, on passe la majorité de son temps dans cette zone de frustration.

L'apprentissage en forme de "s"

L’apprentissage en forme de « s »

Quand on veut débuter la guitare, il est nécessaire de comprendre que l’apprentissage est constitué d’une succession de courbes en S, et que la phase en plateau de la fin est en fait le point de départ d’une nouvelle courbe. On pourrait même considérer une dimension fractale à ce processus, au sens large, car du plus petit élément à l’ensemble de l’apprentissage, on retrouve la même forme, à toutes les échelles de temps possibles.

De la correction du placement d’un doigt à l’apprentissage d’un morceau entier, les choses seront d’abord difficiles et paraîtront incompréhensibles. Après l’étape de compréhension et l’assimilation, le déclic se fait, on progresse brutalement jusqu’au plateau. A partir de là, toute amélioration nécessitera un effort au moins équivalent à l’effort initial. 

Pour conclure, je dois admettre que débuter la guitare est difficile. On passe par toutes les émotions. La curiosité et la motivation sont suivies de moments de découragement. Henri Ford disait, quand vous dites « Je vais y arriver ! » ou « Je n’y arriverai pas » vous avez raison dans les deux cas. Parce que c’est votre attitude dans les moments critiques qui déterminera votre réussite.

La bonne nouvelle c’est que le meilleur est toujours à venir.