Entretien avec une guitare : idées recues, produits et bons plans (partie 2)

Maintenant qu’on a discuté de comment éviter de salir son instrument, tôt ou tard, il faut bien se résoudre à le nettoyer. Avant d’entamer le nettoyage, on va commencer par faire un petit nettoyage des bêtises à propos des produits d’entretien qu’on lit un peu partout.

Les bons plans sont des mauvaises idées !

Comme toujours, Internet est votre meilleur ennemi. On y lit des conseils horribles sur l’utilisation de produits pour meubles, produits pour carrosseries, produits alimentaires. Chacun fait comme il veut. Mais à moins d’être un pro du déchiffrage d’étiquettes et des compositions chimiques, évitez les astuces pas chères à base de produits qui ne sont pas spécifiques à la guitare. Ces produits sont moins chers au litre, ce qui peut être intéressant pour une boutique. Mais vu les quantités que vous allez en utiliser au fil des ans, la différence ne se fera pas sentir.

Il est vrai que ces produits sont des produits simples d’un point de vue chimique et que les fabricants chargent l’addition. Mais au moins il n’y a pas d’erreur en vue sur la composition. On aura toujours une formule adaptée aux instruments, un conditionnement adéquat et une notice claire. 

Petite liste des fausses bonnes idées, les produits pourris

L’huile d’olive et les produits alimentaires. 

huile dolive et autres produits alimentaires

huile dolive et autres produits alimentaires

La première pression à froid donne un meilleur son en studio que les huiles courantes du commerce qui conviennent mieux pour le live. Nan, je déconne.

L’huile d’olive, ou toute autre huile ou substance d’origine végétale n’est pas conseillée. Les produits de ce type ne sont pas stables dans le temps. Les huiles de ce type ne sèchent jamais vraiment et peuvent rancir. Au fil du temps le dépôt peut prendre une coloration verdâtre (cf. les guitares chez les brocanteurs). Par chance, l’huile d’olive pure utilisée parcimonieusement et rapidement ne pénètre quasiment pas dans le bois, faute de solvant. Il faut l’essuyer entièrement et soigneusement. Sur un bois qui a conservé son huile naturelle, le risque est limité. Elle enlèvera les résidus solubles dans les corps gras, tout comme les huiles minérales. Elle fera également briller et ravivera le fil du bois.

Si cela produit un beau résultat visuellement, sans plus, c’est au prix d’une prise de risque. Sur un bois trop sec, qui a perdu son huile naturelle, sur le long terme ça fera des dégâts. La salive rejoint évidemment la catégorie des produits organiques à éviter.

Les produits pour meubles ou pour voitures

Pourquoi ne pas confier le nettoyage de votre guitare à votre médecin ou à votre boulanger ? Non ? Alors pourquoi la confier aux fabricants de produits pour meubles ou pour voitures ? Pourquoi aller au magasin de bricolage ou chez le garagiste plutôt qu’au magasin de musique ?

Il fut un temps où les produits étaient durs à trouver. La débrouille était de mise et on s’échangeait les bons plans et les produits alternatifs. Ce n’est vraiment plus nécessaire.

Les produits pour meubles

Les produits pour meubles

Trois dangers !

Le premier danger auquel vous vous exposez avec des produits non-spécifiques est d’utiliser des produits contenant du silicone. Le silicone est la lèpre des vernis d’instruments. Le silicone s’étale partout, pénètre partout et colle sur tout . Mais rien ne colle sur le silicone, à part la poussière. Outre le fait que cela rendra les réparations et les retouches de vernis compliquées, le silicone peut s’insinuer dans les joints de colle et les contacts. Il rendra le vernis mat avec le temps et pourra même le pousser à s’écailler. C’est un ennemi tellement lent et invisible qu’on le néglige. 

Le second danger serait d’utiliser le bon produit au mauvais endroit. Les types de vernis sont différents et les pièces de bois vernies ou non-vernies ne doivent pas être traitées de la même manière. Si vous utilisez un polish sur un bois poreux, les pores seront bouchés et blanc pour un loooong moment. Le polish de voiture ou celui pour les meubles contiendra parfois un abrasif trop rude pour le vernis d’une guitare qui fera ressortir les griffes au lieu de les atténuer.

Le dernier danger est d’utiliser un solvant inapproprié qui attaquera le vernis soit de manière aiguë, soit plus pernicieusement avec le temps. Le vernis pourra devenir mat ou blanchir. Le même solvant pourra chasser l’eau hors du bois du manche qui se marquera plus facilement sous les cordes. Un autre produit contiendra trop d’eau et risque de trop humidifier le bois. Les produits pour meubles laissent également des résidus collants qui font briller, mais fixent la poussière.

Les autres produits 

La plupart des lubrifiants, solvants, et produits 3 en 1 ou tout-en-un comme le WD40 sont à éviter, tout simplement.

Si malgré tout un pro vous conseille un produit alternatif, ne prenez que celui-là, en vous assurant d’acheter la même marque. Ne vous fiez pas qu’au résultat final. Parfois les composants principaux sont identiques, mais méfiance avec les additifs, colorants, cires et parfums contenus dans ces produits. Beaucoup de choses font briller, mais à quel prix ?

L’huile de lin est à utiliser sous sa forme bouillie, doublement bouillie ou polymérisée et pas crue. Mais elle laisse un dépôt plus ou moins collant si on en utilise trop. Ce dépôt peut s’accumuler à la base des frettes et capturer la poussière. Cette huile se solidifie dans les cellules du bois et elle scelle les pores du bois plus ou moins définitivement, ce qui n’est pas toujours souhaitable. Attention les chiffons imbibés d’huile de lin sont hautement inflammables. Autant de bonnes raisons de s’en passer.

Les produits très concentrés, sous forme d’huiles essentielles et ceux faits pour les meubles et les parquets sont à éviter.

Les fabricants mentent

Super ultimate, easy shine … il est clair que le marketing promet souvent monts et merveilles. Parfois on paie cher une formule simple. Les fabricants ont néanmoins une responsabilité de fournir un résultat acceptable, sans causer de dégâts.

dépose des cordes et nettoyage de la touche – avec une goutte d’huile 

Un des produits qui retient l’attention est le fameux « Lemon Oil ». Il est porté aux nues, ou voué aux gémonies selon les écoles de l’entretien du manche. 

Le débat autour de ce produit provient essentiellement d’un malentendu. L’huile essentielle de pépin ou d’écorce de citron est un produit très concentré, très parfumé et très acide. Il est mordant, nocif et irritant. Il risque d’assécher le manche de votre guitare. Certaines guitares ont même perdu des frettes collées en l’utilisant. Bref, un produit à déconseiller. Mais il n’a rien à voir avec le « Lemon Oil » des guitaristes. 

Les produits vendus aux guitaristes sous le nom générique de « Lemon Oil » sont en fait des mélanges d’huiles minérales et de solvants. Ils ne contiennent quasiment pas ou même parfois pas du tout d’huile de citron, juste un peu de parfum et de colorant. Quand un tel produit annonce contenir 100% d’huile de citron, cela signifie que l’entièreté du faible pourcentage qu’il en contient provient de citrons. La petite quantité d’huile de pépin de citron retirera les résidus gras du manche, pendant que la majorité des huiles minérales restantes entretiendra et protégera votre manche. Le solvant qui aide à fluidifier le mélange pour qu’il pénètre dans les pores du bois s’évapore rapidement, on essuie l’excédent d’huile et le manche est propre et nourri.

Quand les fabricants de guitare ou les luthiers vous recommandent d’utiliser du « Lemon Oil », ils parlent de cette seconde catégorie de produits qui ne contiennent quasiment pas d’huile de pépin de citron. 

Il ne faut pas retirer toutes les cordes d’une guitare en une fois

Un classique, si votre guitare se dérègle malgré tout quand vous le faites, c’est qu’elle a d’autres problèmes. A part pour un ancêtre, le manche contient une barre de fer qui lui permet de résister à la tension. Le manche reprendra sa position sauf si elle reste sans corde pendant une très longue période. Pour une guitare électrique avec des pontets et un trémolo, les réglages peuvent bouger légèrement si vous n’êtes pas délicat. Si votre guitare est amplifiée, évitez de faire bouger le sillet qui appuie sur le capteur piezo. Des petits variations d’appui peuvent avoir des effets dramatiques. 

Sur une guitare en bon état, avec un manche qui n’a pas soif, un vernis solide et bien appliqué, la plupart des idées stupides ci-dessus auront heureusement très peu d’impact. Avec le corollaire regrettable qu’elles persistent et se propagent plus loin sur le net.

Si vous avez suivi les conseils de la partie 1 pour ne pas salir votre guitare, le tout grand nettoyage se fera qu’une ou deux fois par an. Des petits entretiens réguliers s’ajoutent à ce grand nettoyage pour garantir fraîcheur du son, look et confort de jeu toute l’année.

Si j’ai oublié des choses, n’hésitez pas à commenter. Vous n’êtes pas d’accord ? N’hésitez pas à vous exprimer !

Je vous raconte le programme d’entretien dans la troisième partie.

Entretien avec une guitare : éviter de salir, c’est moins nettoyer (partie 1)

J’aime ma guitare, j’aime en jouer et j’aime la choyer pour qu’elle soit belle et propre. J’en prends soin, en la replaçant dans son coffre quand je n’en joue pas. Je surveille sa température et son hygrométrie et je ne la laisse pas traîner n’importe où et avec n’importe qui. Voilà quelques conseils d’entretien, en commençant par la base : Éviter de salir, c’est moins d’entretien !

Bon, ça à l’air un peu bête de dire ça, mais le meilleur moyen d’éviter d’avoir à faire des gros nettoyages, c’est d’éviter de salir. Il m’est arrivé de jouer sur des guitares prêtées, en calculant le risque de choper le tétanos et une septicémie. Propreté bien ordonnée commence par soi-même.

Entretien des mains !

Plus d'entretien des mains = moins d'entretien de la guitare

Plus d’entretien des mains = moins d’entretien de la guitare

Il y a un vieux mythe selon lequel se laver les mains rend le fait de jouer plus douloureux. Mais si vous rincez vos mains avec un peu de savon sans insister, quelques minutes avant de jouer vous ne risquez rien. Alors ne vous inquiétez pas, la sueur qui vous aide soi-disant à glisser sur les cordes reviendra bien vite. Évitez la clope, les chips, les frites, le saucisson, la bière ou les sodas pendant que vous jouez. Ayez toujours les ongles propres et courts. Si vous ne pouvez pas vous laver les mains, un essuyage à sec limitera les dégâts. Essuyez-vous ailleurs que sur vos cordes.

Hydratez vos mains au minimum une heure avant de jouer pour éviter de transférer l’excédent de crème sur le manche. Il y a des produits spécifiques pour les musiciens, pour hydrater les mains et entretenir les callosités, faites votre marché. Si vous avez des travaux à faire, portez des gants.

Portez des gants !

Portez des gants ! (bon, les espadrilles de sécurité c’est pas le sujet …)

Le corps est en contact avec l’instrument, un minimum d’hygiène corporelle ne fait pas de tort non plus. C’est bien d’être roots, mais pas trop.

Essuyez votre instrument après usage !

Après chaque séance, un petit coup de chiffon doux et propre sur le haut et le bas du manche, sur les cordes et sur les éclisses suffit pour  empêcher la sueur de s’incruster sous la forme d’un dépôt mat. Attention, le chiffon devra être en coton, propre et doux pour éviter de rayer le vernis.

Idéalement il ne devra servir qu’à cet usage et être lavé régulièrement. Pour ne pas ruiner vos efforts, essuyez vous les mains, le front ou la nuque avec un autre chiffon ou une serviette, que vous lavez plus souvent. Sur les vernis solides, un chiffon chaud très très légèrement humide pourra venir à bout des saletés incrustées. Évitez d’humidifier  les parties non vernies. Ne stockez pas de chiffon humide dans la caisse de votre guitare.

Kit d'entretien aux couleurs du drapeau national

Kit d’entretien aux couleurs du drapeau national (un pur hasard)

Changez vos cordes

Par le contact direct avec vos doigts et grâce à leurs innombrables petits interstices, les cordes sont un véritable nid à saletés. Pensez à changer vos cordes pour réduire le transfert de cette saleté sur votre manche.

Rangez votre instrument

La poussière adore venir s’ajouter à votre sueur pour fabriquer ce petit dépôt mat sur le vernis et le manche de votre guitare. Personnellement je suis adepte du rangement dans le coffre. Certains préfèrent la poser sur un pied ou la pendre au mur. Si c’est votre cas, pensez à prendre les poussières dessus de temps en temps. Pour le salut de votre vernis, évitez de traîner le même chiffon à poussière sur vos meubles puis sur votre guitare.

Pensez également à la protéger quand vous faites des travaux. Ca ne fait pas plaisir de retrouver de la poussière de brique sur son vernis après avoir suspendu un cadre au mur.

Malgré tout, votre guitare n’est pas faite pour vivre dans une vitrine. Au fil du temps, en jouant, elle se salira immanquablement. Dans le prochain billet, j’expliquerai comment la nettoyer.

Correction de l’écoute au « studio » avec ARC 2.5 de IK Multimédia

IK Multimedia ARC 2.5 : sytème de correction

IK Multimedia ARC 2.5 : sytème de correction

La pièce dans laquelle on écoute la musique influence le son perçu. Les réflexions du son sur les murs amplifient ou diminuent certaines fréquences lors de l’écoute. Un vrai studio est traité pour corriger ces problèmes. Pour un homestudio de projet, comprenez un bureau ou une chambre, ce n’est pas toujours possible. Le concept derrière des outils de correction comme le système ARC 2.5 de chez IK Multimedia est de mesurer précisément la situation sonore réelle de la pièce pour la corriger. Ensuite une courbe correctrice complexe est calculée et appliquée dans la chaîne sonore à l’aide d’un plugin. D’où le nom Advanced Room Correction, abrégé ARC. La mesure se fait avec un son de référence et un microphone calibré. La multiplication des points de mesure autour de la position d’écoute permet d’augmenter la précision de la mesure.

L’objectif est de tendre vers un profil sonore le plus neutre possible. La mesure et la correction tient compte des problèmes fréquentiels et temporels. Ensuite, au moment de calculer le rendu, on retire la correction pour obtenir un son délivré des défauts liés à une écoute biaisée. 

Note: avant toutes choses je voudrais évacuer un débat de puristes. Je sais qu’il n’est pas possible de corriger tous les problèmes d’écoute par l’égalisation. Bon nombre de ces problèmes impliquent la phase ou des ondes sonores statiques liées à la configuration de la pièce. L’égalisation peine à amortir ou amplifier suffisamment les ondes sonores pour corriger tous les problèmes. A aucun moment, je ne le perçois comme un substitut à une pièce bien agencée ou traitée acoustiquement. Je le vois comme une étape sur le chemin d’une amélioration d’une situation très défavorable dans des conditions dont toutes les variables ne sont pas sous mon contrôle.

Le problème

L’emplacement où je travaille sur mes enregistrements n’est pas au centre de la pièce. Un de mes moniteurs est collé contre le mur, l’autre pas. La pièce est remplie de surfaces absorbantes tes que des bibliothèques ou réfléchissantes comme des murs plats. Diverses ouvertures, fermées ou non débouchent dans la pièce. A moins de déménager, il y a peu de chance que cela change dans un avenir proche. Tout ceci crée des défauts sonores qui influencent mon écoute. De là des mauvaises décisions sont prises lors de l’égalisation et du mixage. Je ne parle même pas de mastering, on en est loin. Quand on retire la pièce et qu’on écoute la musique dans un autre emplacement, les mauvaises décisions prises en raison des conditions d’écoute trompeuses deviennent audibles.

Le "studio" aka le bureau

Le « studio » aka le bureau

Pour un instrument à la sonorité naturelle comme la guitare, surtout en solo instrumental, un peu trop de basses ou de médium, des aigus trop présent peuvent ruiner le rendu d’un enregistrement. 

Mes moniteurs présentent bien des petits commutateurs qui permettent de corriger le son en fonction de leur positionnement. Mais je n’avais pas d’outils pour mesurer les problèmes liés à ce positionnement et l’efficacité de la correction. Il est possible de trouver sur Internet des méthodes à mettre en œuvre soi-même. Tandis que la solution Arc fournit l’instrument de mesure, le logiciel de mesure et le plugin correctif dans un package prêt à l’emploi.

Déballage

La version que j’ai en main est la version 2.5 du système ARC. Par rapport à la version 2, elle promet une meilleure résolution grâce à un nouveau microphone MEMS. Comme je possède déjà pas mal de plugins de chez IK Multimedia, la version dont je dispose est une version crossgrade. Les algorithmes de correction sont basés sur la technologie Audyssey MultEQ® XT32 et ils en sont très fier. Je ne peux que leur faire confiance. Le nom sonne bien, et ça promet apparemment d’être bien plus qu’un simple égalisation.

L’emballage est assez sommaire. Un catalogue de produits, un mode d’emploi succinct, une carte d’enregistrement de licence et le microphone de mesure et sa pince. 

IK Multimedia ARC 2.5 : déballage

IK Multimedia ARC 2.5 : déballage

La boite pourra faire office de rangement, mais j’aurais aimé un étui ou une boite pour ranger le microphone. Selon IK Multimedia la technologie MEMS permet de fabriquer un microphone solide, durable et stable dans le temps. Il est annoncé plus résistant à l’humidité et aux variations de température.

Malgré sa finition impeccable, la légèreté du microphone surprend et inquiète un peu. C’est évidemment purement psychologique. Certains fabricants ajoutent d’ailleurs du poids artificiellement à leur matériel. Finalement ça ne change rien à la qualité réelle du produit qui ne peut se juger qu’à l’étalon du temps. Lorsqu’il est alimenté une petite diode verte indique que le micro est actif. 

IK Multimedia ARC 2.5 : microphone de mesure EMS

IK Multimedia ARC 2.5 : microphone de mesure EMS

Mise en œuvre

Avec l’impatience qui me caractérise, j’ai rapidement déballé et installé le bastringue pour faire un essai. Après enregistrement de la licence,  le logiciel se télécharge et s’installe sans aucun souci. Le logiciel de mesure est une application indépendante. Le plugin de correction est disponible dans bon nombre de formats, du VST au AAX y compris en 64 bits pour la plupart des logiciels. 

L’application donne les instructions nécessaires au réglage du volume. Il suffit, d’un pied de micro, le microphone placé à hauteur de mes oreilles, au centre de l’endroit où se trouve ma tête habituellement. Assez logiquement, plus la mesure sera prise avec précision et méthode plus la correction sera optimale.

Je me suis contenté du nombre minimal de points de mesure; c’est à dire 7. On commence par mesurer au point central, puis alternativement a gauche et a droite autour de ce point. Le système génère des impulsions de test à gauche puis à droite après un compte à rebours. Si on le souhaite, on peut aller jusqu’à 16 points de mesure. En cas d’échec, on peut supprimer une mesure et la recommencer sans devoir recommencer le processus depuis le début.

Une fois les mesures effectuées, on sauvegarde le profil et on lui attribue un nom et une image de haut-parleurs.  Ce dernier choix est purement mnémotechnique et n’influence pas le son.

La correction

Une fois la correction calculée, on insère le plugin sur le master de son logiciel audio, en dernière position. Le plugin affiche 3 courbes superposées. La courbe mesurée en jaune, la cible en vert et la courbe après correction en blanc. Visuellement, on constate que le placement de mes moniteurs est problématique. L’asymétrie dans le médium et les aigus est flagrante. La situation est tellement caricaturale que la correction saute aux yeux, mais aussi aux oreilles ! On a une indication de volume et un bypass.

IK Multimedia ARC 2.5 : correction

IK Multimedia ARC 2.5 : correction

Le logiciel propose également de simuler des courbes de fréquence caractéristiques de certaines conditions d’écoute courantes: voiture, haut-parleurs multimédia, etc. C’est toujours pratique pour un petit contrôle. Si on le désire, il est possible d’ajuster la courbe avec des pics d’égalisation très aplatis pour donner un peu de couleur selon son goût. 

IK Multimedia ARC 2.5 : correction

IK Multimedia ARC 2.5 : correction

Une dernière fenêtre donne accès au contrôle du monitoring avec des réglages de niveaux. Comme j’ai un accès facile à ma carte son, je pourrais m’en passer. La seule option intéressante me semble la possibilité de passer en mono.

IK Multimedia ARC 2.5 : monitoring

IK Multimedia ARC 2.5 : monitoring

Premières impressions

J’ai réécouté un mix fait il y a quelques semaines, donc réalisé sans correction. La première bonne impression concerne la spatialisation. La correction remet l’église au milieu du village et le son entre mes deux oreilles. Du coup les aigus, le haut-médium et le bas-médium sont mieux détaillés. Je retrouve plus de basses et de bas médium. Les aigus sont plus équilibrés que je ne le pensais, j’avais tendance à vouloir les corriger, sans doute à cause de la bosse très marquée de mon haut-parleur de gauche. Ma reverb me semble également plus harmonieuse du coup et je peux en ajouter. Voilà déjà des erreurs que j’aurais sans doute pu éviter avec cette correction.

La situation dans mon « studio » me semble tellement caricaturale que je pense pouvoir corriger certaines choses en amont de la correction logicielle. Dans les prochains jours, je vais retravailler les petits commutateurs de mes haut-parleurs et comparer la situation avec et sans correction. Je vais aussi me livrer à une mesure plus précise autour de ma position d’écoute.

En tout cas c’est instructif et va me permettre d’améliorer nettement ce que j’entends, donc ce que je produis. A ce niveau d’excitation, ça vaut un 9/10 sur l’échelle de piments.

Vintage Brussels : concert au pied du basilic(*) de Koekelberg

Je me souviens d’avoir déjà joué deux fois dans la même journée, mais je n’ai pas souvenir d’avoir joué deux jours de suite au même endroit. Voilà qui est chose faite. Même endroit, deux dates, deux ambiances différentes. Vous saviez que le mot vintage vient des vieux vins – par déformation de « vin d’âge » ? En tout cas le Vintage Brussels a de la bouteille, si j’ose dire. Dans le couloir des WC un mur d’affiches aux noms parfois connus en atteste.

Après avoir regardé la configuration du lieu sur Internet, je décide de m’amplifier avec le Fishman SA220. Son format en colonne et son mode de fonctionnement en « line array » permettent une diffusion plus homogène. Il permet une belle présence sonore, sans devoir pousser le volume. Malheureusement, il a déjà connu une petite panne et je ne lui fais plus qu’à moitié confiance. Mon fidèle Loudbox 100 fera le voyage aussi. Pour changer, je fais un set sans chansons, sans ukulélé. Rien que de la guitare, mes arrangements. Nature !

À l’heure de la réfection des grands axes et tunnels, Bruxelles souffre de son passé de ville « tout à la voiture ». Les errements urbanistiques du passé se mêlent mal avec les fantasmes de la mobilité moderne. Cette ville s’étouffe, elle avale quotidiennement puis dégueule un flot de véhicules dans une respiration laborieuse. Il me faut plus de temps pour rejoindre le Vintage que pour atteindre Bruxelles depuis Liège. Bref, je suis en retard. L’accueil est très sympa et le lieu a une âme.

Vendredi, au Vintage

Soundcheck

Ma Lovely Roadie m’accompagne et m’aide pour l’installation et le soundcheck. J’éduque peu à peu son oreille pour qu’elle puisse me faire un retour précis sur le son. 

Soundcheck au Vintage Brussels

Soundcheck au Vintage Brussels

Ce n’est pas pour rien que le SA220 est le spécialiste des « coffee house gigs ». Du courant, une ligne pour la guitare, une ligne pour le micro, gain, égalisation puis volume et enfin on ajuste un peu la reverb et c’est prêt.

(*)Je joue au pied du basilic de Koekelberg, littéralement, – la petite blague qui me fait sourire. 

le célèbre basilic de Koekelberg

le célèbre basilic de Koekelberg

Il est trop tard pour manger avant le concert. Je me contente d’un verre d’eau et je me pose un peu pour dissiper la tension de la route. Je suis content de ne jouer que de la guitare ce soir. Moins de câbles, moins de bazar « dans mes pieds » comme on dit à Liège.

Heu-reux de jouer de la guitare

Heu-reux de jouer de la guitare

Le concert en deux sets

Quand je joue, j’écoute ce que je joue, mais je perçois aussi distinctement  le son de ce qui m’entoure. Les discussions dans la salle entrent et sortent de mes oreilles. J’en attrape des bribes au passage. J’imagine qu’un interprète qui parle et écoute en même temps ressent la même chose. Le public du vendredi : un couple de beaux hipsters, des jeunes filles fraîchement célibataires sur de jolis talons, un couple de mecs, une dame qui boit un verre avant d’aller bosser et d’autres tables sans histoires.

Le premier set se passe bien, je profite de l’entracte pour manger un bout. Ma Lovely Roadie reçoit une belle assiette de pâtes et moi des ravioles aux asperges dans une belle sauce. C’est très bon. Sur Internet les gens louent les repas et la carte des spiritueux, une réputation qui n’a pas l’air usurpée.

le repas du guerrier

le repas du guerrier

Le public est assez calme mais je croise des beaux sourires, des regards complices et approbateurs. Le second set se passe tout aussi bien. Je connais la différence entre un concert et une animation musicale. Les gens sont venus pour manger et discuter. À moi de créer un décor musical présent sans être gênant.

Je n’ai pas de souvenir de fausse note ce soir. Ma Lovely Roadie confirme mon impression, j’ai bien joué ce soir. Je fête ça devant un verre de vin.

dans le mood

dans le mood, tout se passe à merveilles 

Je replie le matos et je retourne à la maison. Une fois n’est pas coutume, je laisse une partie du matériel sur place (pas la guitare, jamais la guitare). Ma femme m’aide à décharger et puis « au lit ! ».

prêt pour de nouvelles aventures ... demain

prêt pour de nouvelles aventures … demain

Samedi, même lieu, public différent

Cette fois-ci je suis vraiment en solo. L’ampli a tenu bon hier soir, je prends le pari de ne pas m’encombrer d’un second ampli. J’ai changé mes cordes et j’en ai profité pour inspecter une mécanique qui buzzait.

J’anticipe un peu la circulation et je pars plus tôt. Partir une heure plus tôt me fera gagner… vingt minutes. Les réglages de la vieille sont encore valables, j’ajusterai simplement le volume en fonction du public présent. La salle est encore vide, mais je vois beaucoup de réservations, un anniversaire, des tablées de quatre ou cinq.

Vintage Brussels

Vintage Brussels

Le public du samedi est différent. Dans un coin une dame avec un grand et beau chapeau tapote sur son mac. Qui sait, c’est peut-être la nouvelle J-K Rowling. Elle écrit peut-être les aventures du jeune Henri Potier qui ne peut s’inscrire dans une bonne école parce que le sort a voulu qu’il naisse du mauvais côté du canal. Bref.

Je joue le même set qu’hier, mais je commence un peu plus tard. Cette fois-ci, quelques applaudissements et même quelques « Come together » ponctuent l’arrangement que Jacques Stotzem a fait de ce classique des Beatles. En entendant une table chanter, je me dis qu’ils ont déjà dû assister à un concert de Jacques. Je n’ai pas eu le temps de manger, ce sera pour après le concert. Malgré la pub intensive, je n’aurai pas eu le plaisir de croiser des connaissances. Heureusement la salle était bien remplie.

Mission accomplie

Il est temps de boire un verre de vin en attendant mon repas. Pas une tête connue pour trinquer avec moi. Je n’aime pas boire seul, alors je prends une photo pour trinquer avec des gens que j’apprécie et qui sont loin.

" Santé, amis d

C’est futile, mais ça dissipe un peu le blues d’après-concert. 

On me demande de chanter « bon anniversaire » au débotté …je suis un peu pris au dépourvu. La chanson part dans une tonalité différente de celle de la guitare. Un moment à oublier musicalement, j’espère que l’anniversaire sera inoubliable. J’aurais mieux fait de refuser.

Le trajet du retour en solo finit par me réconcilier avec moi-même.

Le prochain concert c’est le 10 aout, en plein air, à la Guinguette du Parc de Forest. On se voit là-bas ?