« Plan B », « B » comme boulot, « plan » comme mauvais plan

Hier j’avais une date particulière : une demande pour une animation musicale des pauses lors d’un congrès formel pour le boulot. Mon boulot. A la demande expresse de mon grand Schtroumpf, j’ai activé mon duo occasionnel avec ma collègue Mieke. Nous avons un petit répertoire pop-folk-guitare-ukulélé qui commence à s’étoffer. Le lieu s’annonce sympa puisqu’il s’agit de l’atrium d’un beau bâtiment sur le site de Tour &Taxi à Bruxelles. Évidemment avec des bureaux occupés aux étages supérieurs il faudra garder le volume sous contrôle.

Rendez-vous au centre de congrès

Pour essayer de contenir le son et avoir accès à une prise de courant, j’ai choisi d’installer notre « scène » dans le coin en bas à droite de l’image. L’espace est parfait pour ne pas encombrer la sortie de secours, l’escalier et l’entrée de (la très intéressante) exposition permanente consacrée à la vision de la ville du futur.

Tour & Taxis - atrium

Ça démarre bien …

Quand on se rend à Bruxelles, on a deux options : partir tôt et arriver trop tôt ou partir tard et arriver en retard. Avec un montage et un soundcheck à faire avant le début du congrès, arriver tard n’est pas une option. Grâce à Waze, le GPS communautaire qui calcule l’heure de départ et les détours pour éviter les embouteillages, le trajet se passe bien. J’arrive vers 8 heures. Notre première intervention est prévue pour 10 heures.

Pour un duo acoustique dans un lieu non équipé,  il faut tout emporter y compris la sono … l’occasion de ressortir le chariot de transport. Pouvoir faire un seul trajet depuis le parking reste un bonheur.

Chariot

Chariot

Quand tu es en duo avec un chanteur, tu fais quand même souvent le transport et le montage en solo. Une fois le montage terminé, j’avoue être assez fier de ma petite scène et de son emplacement. Grave erreur.

Mini scène au centre de congrès

Mini scène au centre de congrès

Soudain c’est le drame …

Pour la première intervention, lors de la pause-café, nous avons prévu de commencer posément par un cover de « Somebody that I used to know » de Gotye, « My Valentine » de Paul McCartney puis « Riverside » d’Agnes Obel.

Au bout du troisième morceau, pourtant très bien accueilli, on frôle l’incident diplomatique. Apparemment, il y a eu un malentendu entre l’organisateur et la responsable des lieux. La musique amplifiée est interdite sur le site. J’ai beau plaider le fait qu’on est largement sous les 85 dB faisant à peine jeu égal avec les 250 personnes qui parlent en buvant leur café. Rien n’y fait.  Les participants au congrès me confirment qu’on ne nous entend pas du tout au fond de l’espace ouvert. Je me rends compte qu’il s’agit d’une question de principe. Ton toit, ta loi, inutile d’insister.

Pourtant je n’ai eu que des sourires et des regards bienveillants des participants au congrès et des occupants du bâtiment de passage. Dont une charmante demoiselle dont le sourire a failli me faire faire un pain. Aucune plainte n’a été signalée. Au contraire, beaucoup de monde semble trouver l’initiative charmante. Mais en 2010 on jouait avec un volume (toujours respectueux en ce qui me concerne) en attendant de voir si quelqu’un trouvait à redire. En 2018, on a peur de déranger.

Le plaisir de jouer en prend un coup

Du coup, sans un minimum d’amplification, nous disparaissons du paysage. Je comptais sur la projection du son pour attirer un peu de public dans notre espace, sans importuner ceux qui préfèrent discuter. Mais notre présence hors du chemin avec un volume sonore tout rikiki devient anecdotique. À partir de ce moment, chaque passage de la responsable devant nous me déconcentre. Pourtant elle est fort occupée, elle ne nous gratifiera même plus d’un regard agacé. Elle nous a effacés.

L’exposition dont l’entrée se trouve à notre droite devait être fermée au public pendant le congrès. Mais on a droit a quelques groupes d’enfants qui défilent devant avec des accompagnants qui crient leurs instructions aux élèves (heureusement sans amplification). Bref, le plan galère.

On a beau être inoxydables, ça craint un peu. En plus on a failli louper le repas. Heureusement des personnes bienveillantes voyant que le traiteur remballait à eu la bonne idée de nos sauver un petit plateau-repas.

On improvise

Histoire de ne pas être venus pour rien, je prends mon ukulélé et ma collègue sous le bras. Autant aller au contact pour ambiancer les congressistes au milieu des mange-debouts de l’espace catering. On les aborde avec « Fly me to the moon » et autres petits morceaux entrainants. On rejoint notre espace amplifié pour quelques morceaux plus posés, j’ai remis un peu de volume, à peine au-dessus du niveau de la conversation. Quelques participants viennent nous écouter, ils ont l’air ravis et se plaignent même qu’on nous entend à peine.

Difficile de concilier les demandes du donneur d’ordre et du gestionnaire des lieux quand ils divergent sur les fondamentaux.

Ça finit un peu en queue de boudin cette histoire. Je range, un peu frustré. Mais c’était amusant de passer au milieu des gens et de s’arrêter de groupe en groupe pour pousser la chansonnette. C’est à refaire. On a eu des beaux moments musicaux, parfois dans l’indifférence la plus totale. On a étrenné des nouveaux morceaux qui se sont bien passés. Au moins des gens auront apprécié et j’ai récolté assez de sourires pour surmonter le blues d’après-concert.

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