Hier, après deux années de vaches maigres entrecoupées de brèves éclaircies comme le concert à Eupen, c’est la reprise. Je suis ENFIN remonté sur une scène. Bon certes, ce n’était pas un concert, c’est un workshop, mais peu importe, c’est le bonheur.
Et pourtant par moments, je suis passé pas loin de l’annulation et du report. Le Covid contracté mi-janvier m’a laissé avec une grosse fatigue chronique, un léger brouillard mental et un voile sur la voix. Toutes choses qui n’ont pas manqué d’instiller des petits doutes en moi. Mais il faut bien se battre à un moment pour sortir de ce marécage poisseux de négativité toxique, et relancer la dynamique. Alors tant pis si le diesel est froid et n’a pas beaucoup tourné ces deux dernières années. Vive la reprise.
Retour à la « maison »
Pour y avoir donné cours quelques années, j’ai un vrai coup de coeur pour le Centre culturel de Dison. Même si les têtes changent, il y a toujours cette belle dynamique et cet enthousiasme dans tous les projets. Et un accueil sympa qu’on ressent jusque dans le plus petit mail d’échanges pour de la paperasse administrative ou l’excellent sandwich proposé.
J’ai retrouvé la petite salle du rez, rue des écoles où j’ai déjà eu le plaisir de donner un workshop sur le fingerpicking, juste avant la pandémie. Quoi de plus logique au fond que de retourner là pour la reprise. Reprendre là où j’ai quitté, en quelque sorte.
Mesures sanitaires, la bonne nouvelle pour la reprise !
Le timing était parfait, puisque les mesures Covid viennent d’être allégées ce vendredi pour les concerts et les évènements culturels. Assis, on a pu se passer du masque et le bar a pu fonctionner normalement au vu de la jauge réduite et de la ventilation adéquate. La soirée a pu jouir d’une convivialité que certains croyaient perdue.
Vous, ici ?
Le thème du Workshop était « Pimp up your strumming », pimentez vos accompagnements. Mon objectif était de plonger dans ma boite à outils de petites choses à ajouter à ses accompagnements. Ou de jeter un oeil dans le tiroir à épices. Un workshop destiné aux débutants et guitaristes intermédiaires.
A ma plus grande surprise, le public était composé d’une bonne douzaine de « vieux briscards » (j’espère qu’ils me pardonneront le terme) qui fréquentent les ateliers depuis quelques années. J’avais prévenu qu’il y aurait un peu d’enfoncage de portes ouvertes et de rappel de choses simples, mais je me sentais un peu bête de leur expliquer toutes choses qu’ils devaient connaître. Du coup j’ai un peu survolé la première partie de ma présentation, sans doute à tort. Au moment où je me suis dit que j’aurais dû relever d’un gros cran le niveau, ou approfondir plus de morceaus, j’ai vu quelques points d’interrogation s’allumer au-dessus des têtes des débutants. Du coup, j’ai repris quelques points que j’avais sans doute un peu trop abrégés.
Le meilleur moment, c’est toujours l’after !
A la fin de la présentation, on a pu échanger entre musiciens. Donner un petit conseil de ci de là. C’est sans doute le moment que j’ai préféré. Redresser un sol, saupoudrer du sus4, remontrer l’intro de « Norwegian Wood ». C’était également l’occasion de retrouver le contact proche pour échanger des idées et des anecdotes avec des pairs passionnés de musique.
Alors le bilan de cette reprise ?
Je suis en convalescence, le monde est en convalescence. Il faudra encore un peu de temps pour que tout redevienne comme avant. J’aurais peut-être dû enchaîner par quelques morceaux en mode mini-concert, mais d’une part le thème de la soirée n’était pas le fingerpicking, et l’énergie n’était pas encore au top.
Mais que ça fait du bien ! Et maintenant ?
Je vais faire refretter ma guitare. Elle a droit à des chaussures neuves pour la rentrée.