Suite à la sortie du magnifique Catch the Spirit II, Jacques Stotzem a fait une tournée de fou en Belgique, émaillée de salles combles, et d’une succession de concerts sold-out.
Le concert d’hier était particulier pour le verviétois: un véritable match à domicile, dans « sa » ville, pour le dernier concert de la tournée de promotion du CD, un Catch the Spirit au Spirit of 66.
Dans un tel contexte, on mesure le chemin du guitariste, qui n’est pas un YouTube Wonderkid sorti du bois hier matin, mais un génial soliste qui a gagné, un par un, chaque spectateur présent hier, grâce à des années de travail de promotion de la guitare Fingerpicking. C’est tout simplement incroyable de porter la guitare acoustique instrumentale vers des tels sommets de popularité, avec une telle solidité et une telle générosité.
Je profite d’avoir aperçu une sympathique tête connue pour me faufiler au premier rang. Le concert débute avec un Jacques qui visiblement a faim de musique. Il plaisante sur le fait que chaque concert au Spirit commence par une standing ovation, … puisque le parterre est dépourvu de chaises. Une plaisanterie qui lui vaudra sans doute la première « sitting ovation » de sa carrière en fin de concert.
Le Spirit a quelque chose de magique, la fosse plus large que longue face à la scène crée une proximité particulière avec le public, Mais sa réputation vient aussi du son, qui est énorme. On est baigné dans le son sans se faire exploser les oreilles ! La musique de Jacques est toute en énergie, mais avec des nuances incroyablement subtiles, et tout ce que Jacques jetait littéralement dans sa guitare revenait dans la salle, souligné par une reverb ou un delay subtilement dosés.
Le concert mélange les morceaux du dernier album avec des classiques du répertoire des concerts de Jacques. Il s’est fait plaisir en emmenant 3 guitares sur scène, deux exemplaires de son modèle Martin signature et un dobro Suzuki pour « Paris-Texas ». Jacques nous confie avoir appris que son concert était un cadeau de Saint-Nicolas pour deux enfants à qui il dédiera Jungle, un standard de son répertoire personnel, émaillé de sons exotiques et de percussions. Il nous offre aussi un inédit sans titre … une composition nostalgique évoquant la page qui se tourne avec la fin de cette tournée belge, et le début de sa tournée en Asie.
Dans ma critique de l’album, j’avais dit que je me réjouissais d’entendre Come as you are de Nirvana en live. Et de fait, je n’ai pas été déçu, une tuerie. D’ailleurs l’ensemble du concert envoie du bois et Jacques ne se ménage pas un seul instant. Après deux sets d’une musique suant le rock blues par tous les pores, il donne encore 4(!) rappels après une sitting-ovation unique en son genre.
Le temps de boire une bonne bière … de saluer Gaby qui a fort à faire à vendre les CD et Jacques qui dédicace les albums et rencontre les fans venus le rencontrer. Ils s’envolent dans quelques jours pour une longue tournée en Asie. Il est temps pour moi de prendre le chemin de la maison.
Je balaye les chaines des radios FM et je finis par couper le son, un silence qui appartient encore à la musique de Jacques Stotzem.
Dans ma poche, il me reste un jeton de boisson du Spirit. J’en garde toujours un … petite superstition pour m’obliger à y revenir, j’espère pour un autre concert de Jacques