Des contes, une lampe de poche qui s’éteint brutalement, des petits diables qui chahutent un peu et des petits anges qui s’endorment, pouce en bouche, en écoutant Caravansérail. Bref, j’ai accompagné un conteur.
(* conteur, c’est un peu comme les boutiques de coiffure, c’est incroyable le nombre de jeux de mots foireux que ça permet)
Avec mon ami Rumelin, conteur, nous devions initialement nous voir pour Halloween. Nous voulions tenter l’association conte et guitare. Finalement, l’évenement était tombé à l’eau. Ce n’était que partie remise heureusement. Pour être raccord avec l’ambiance médiévale, j’ai commandé sur Internet une chemise lacée au cou qui au déballage s’est révélée (très) près du corps. J’y ai ajouté avec un pantalon en coton noir simplement lacé à la taille et des bottes en cuir qui ont connu des jours meilleurs. En regardant dans le miroir, je me suis dit que jouer avec un conteur n’avait pas que des avantages.
Note: J’ai partagé mes réflexions à propos de ma tenue sur Twitter, et qqun m’a répondu que lui avait déjà joué en costume de clown, comme quoi, tout est relatif.
Nous avons rendez-vous à la gare de Liège et Rumelin est ponctuel, c’est toujours un plaisir. Nous partons dans les hauteurs de Liège prendre une harpiste et sa harpe qui rentre tout juste dans ma Yaris. En route, Rumelin me fait un petit topo. Deux veillées contées dans les environs du chateau de Logne. Le public est constitué d’enfants en classe verte. Deux veillées, deux conteurs, deux musiciens.
Trajet sans histoire, si ce n’est un épais brouillard. Nous arrivons sur place. Le premier groupe est déposé près de la Ferme de Palogne, Rumelin et moi irons dans un autre gîte. Rumelin complète mon costume avec une grande faluche en velours moka. Petit souci d’éclairage: c’est néons plein pot ou rien. Pour créer un peu d’ambiance, nous optons pour un éclairage d’appoint sur mes tablatures sous forme d’une lampe de poche.
Les enfants finissent leur repas et viennent s’asseoir en cercle devant nous. Je joue « Greensleeves » en guise de musique d’attente. Genre, pendant 6 minutes ! Très bon échauffement, ça tombe bien, j’avais les mains un peu froides. Suit un premier conte, pendant lequel j’accorde mon ukulele (en 430Hz), avant d’entamer un petit duo impro(bable ?) Ukulele vs flute baroque. Les deux sonorités des instruments s’allient fort bien, un peu à l’italienne. Les enfants sont pendus aux lèvres de Rumelin. Moi aussi, je garde un oeil sur le conteur. L’air de rien, tenir un public aussi jeune n’est pas chose aisée, et rien n’est figé. Sur la trame de l’histoire, il faut rébondir avec le jeune public. Conter c’est du boulot, l’air de rien. Et en fin du conte, applaudissements.
Je débute le thème de « Pirates des Caraïbes » … que je ne le connais pas par coeur. Tout se passe bien, jusqu’au moment où la lampe de poche décide de s’éteindre. Plus de tablature, plus de notes, le bateau pirate est sécoué, une voile s’éffondre sur le pont et il chavire un peu sur la fin. Note pour plus tard: acheter cet éclairage pour pupitre que je zieute de temps à autre.
Nous enchaînons contes et musique, mais l’attention du très jeune public se dissipe un peu. Le « Bransle de l’ours » un morceau un peu plus dansant les défoule un peu, ils tapent dans les mains. Je finis en jouant « Caravansérail » pendant que les enfants ferment les yeux, certains s’installent et s’endorment un peu en suçant leur pouce … un chouette moment.
A refaire …