Escapade musicale à Virton – Stage de Toussaint

Ce weekend de Toussaint était pour moi l’occasion, primo, de refuser de répondre à mes mails professionnels le weekend (faut pas pousser bobonne dans les orties), deuxio d’aller m’évader à Virton pour une parenthèse musicale au stage de la Toussaint de l’asbl Musique acoustique. Pour une fois je n’irai pas à la piscine parce que « j’ai musique » et pas l’inverse. Pour ceux qui n’ont pas le courage de lire : c’était top, une organisation nickel, on a bien bossé et j’ai ramené un paquet de notes à relire et à rejouer.

Le minimum vital pour bien bosser sur place …

35 ans de fingerpicking et 33 ans de stages à Virton

Malheureusement je n’ai pas fait tous les stages de Virton. Ce serait trop beau. J’arrive doucement (?) à l’âge où je vais avoir plus d’anniversaires à fêter que de nouveautés à découvrir.  C’est aussi l’âge où les dates, les « nombre de fois » deviennent plus lointain et flous et où une erreur de plus ou moins un an devient statistiquement anecdotique.

Je ne sais toujours pas si le trou du cul de la Belgique est poilu, mais maintenant on sait ce qu’il sent 🙂 Certes, on n’est pas venu pour se prendre le chou, mais … ça pue un peu le chou à Virton.  Apparemment les gens du cru ne la sentent plus et ils n’y sont pour rien, mais cette légère odeur de chou bouilli est tenace. La faute à une usine de transformation de cellulose. Heureusement l’entreprise en est bien consciente et travaille sur la résolution du problème. Rendez-vous en 2020 pour voir si ça sent la rose ou encore mieux, si ça ne sent rien. Mais la région est jolie et très verte, on ne peut pas tout avoir. Je suis rentré avec une vague envie de manger une choucroute, ce qui est un moindre mal, finalement. 

Pour profiter de l’ambiance au max, et optimiser le ratio trajets et logistique familiale à une seule voiture, je pars déjà vendredi. C’est l’accueil des stagiaires et un repas « tartines » en auberge espagnole à la belge où chacun (sauf moi qui avais oublié) a apporté un fromage, une salaison ou du vin. L’ambiance est détendue, mais tout le monde est un peu fatigué, à commencer par moi.

Exceptionnellement la musique ne fera par résonner les murs de l’ISF de Virton ce soir. Un Orval (ou deux) et puis au lit.

Au boulot !

Cette année j’ai hésité à m’inscrire au cours d’Ukulélé, histoire d’apprendre à jouer des cet instrument au lieu de faire semblant comme un charlatan de guitariste. J’avais aussi vaguement envie d’aller taper du cajon, maintenant que j’en ai un. Mais la perspective de ne pas jouer de guitare m’a semblé trop frustrante. Direction donc le cours de « finger » avec Stéphane Wertz. Les autres choix sont le chant, la guitare rythmique, la guitare Jazz, l’harmonica, la contrebasse et la, mandoline.

Après un bref discours matinal et les détails pratiques, c’est parti. Cette année, il n’y a pas trop d’inscrits, ce qui donne une bonne latitude au niveau du programme et un suivi un peu plus individualisé. 

Stephane Wertz

Stéphane Wertz

Le programme (on n’a pas chômé sur ces deux journées) :

  • Clouds, une compo avec des hammer-on « crapuleux » pour travailler précision et indépendance,
  • un blues traditionnel Walkin’ Blues de Son House pour nous rappeler le visage de nos pères,
  • une ambitieuse adaptation de Country un morceau de Keith Jarrett,
  • un peu de latin-jazz avec The Girl of Ipanema auquel j’avais réussi à échapper toutes ces années,
  • Sodade, cette nostalgie cap-verdienne dont l’esprit est apparemment impossible à traduire avec un mot français,
  • et enfin Moonriver ce joli bonbon qui fait partie de la BO du film « Breakfast at Tiffany’s ».

Je lis que le responsable de Paramount était là lors du prévisionnage du film et qu’il  a dit, « une chose est sûre, c’est qu’on va virer cette chanson ». Audrey Hepburn qui avait appris à chanter et jouer de la guitare rien que pour cette scène a eu envie de l’étriper sur le champ. Je me demande combien de pépites ont été oubliées parce qu’un encravaté dans une salle avait soudain l’impression de savoir distinguer ce qui était bon de ce qui ne l’était pas.

C’est notoire que je ne suis pas un grand fan de latin-jazz, mais bon, il est plus que temps que je me plonge dans ce vocabulaire musical aussi.  On n’apprend pas grand chose si on ne sort pas de l’ornière qu’on se creuse. Et les grilles sont fort séduisantes, j’avoue. Comment ne pas être motivé avec un prof attentif et généreux comme Stéphane. Il est venu avec une jolie guitare archtop qui réveille en moi des vagues désirs d’essayer d’autres instruments plus électriques, plus éclectiques.

Stephane Wertz

Stéphane Wertz « en action » à Virton

Vous avez trop chaud ou vous avez trop froid ?

Mon souvenir le plus lointain d’un stage est un froid de canard qui nous empêchait de jouer de la guitare, cette année il faisait carrément un peu trop chaud, surtout quand le soleil pointait ses rayons sur les classes.  En l’absence de vannes sur les radiateurs, difficile de régler quoi que ce soit. Du coup j’ai trouvé cet avis assez ironique.

Pas grand chose que les organisateurs puissent faire. J’ai le passé le weekend en t-shirt, ce qui n’est pas un drame. Les courants d’air qui ne manquaient heureusement pas étaient les bienvenus. C’est les frileux qui ont du être ravis, pour une fois. Dimanche, le soleil boudait, il pleuvait et la température a fini par chuter. On n’est jamais content.

Comme d’habitude la nourriture est irréprochable et servie avec le sourire, ce qui ne gâche rien. Les moments passés à table permettent de chouettes discussions en se mélangeant avec les autres instrumentistes et leurs professeurs.

Concert des stagiaires

Le samedi soir, c’est le traditionnel concert des stagiaires. Pendant la journée, la feuille d’inscription fait le tour des classes. C’est difficile de passer pour quelques morceaux entre les prestations d’autres stagiaires talentueux ou de profs bourrés de talent (et aussi très très professionnels). Je me sens fatigué, mais j’accepte de jouer un morceau, un seul. Je sais déjà que je vais jouer « Lunasa » ma dernière composition. Service minimum, en quelque sorte. Mais ça me fait plaisir de jouer. Et ça se passe plutôt pas mal.

Jusqu’au lendemain, je reçois pas mal de félicitations pour mon morceau. Ca fait plaisir, même si je n’oublie pas que les gens qui n’ont pas apprécié ne diront rien, ce qui biaise toujours la perception qu’on pourrait avoir de son propre talent.

L’inévitable parenthèse « matos » (qui ne va intéresser que moi)

J’ai profité du concert pour faire quelques tests avec « vieille » caméra Zoom Q8. Elle a longtemps été en réparation ce qui m’a empêché de la tester à fond.

C’est connu, elle souffre en basse lumière. Pire, la vidéo sous les projecteurs LED est souvent carrément inutilisable. Mais c’est un problème que je connais depuis ma mésaventure lors d’un tournage de vidéos pour Jacques Stotzem. Les petits capteurs des caméras souffrent déjà beaucoup du manque de lumière. De plus, les LED ne les nourrissent que d’une lumière avec un profil en peigne avec des bandes de fréquence étroites. Une catastrophe pour la vidéo.

L’image de la Zoom Q8, pas terrible.

Mais mon iPhone 6s ne fait guère mieux, les contours sont moins pixelisés et le lissage logiciel améliore un peu les choses, au détriment de la netteté. Mais le smartphone a l’avantage d’être toujours dans la poche …

Le son est toutefois plus complet, plus agréable pour la Zoom Q8 …

Avec mon iPhone 6s, pour comparer …

Dans une lumière « normale » ça reste bruité, mais utilisable pour documenter une soirée ou une jam. Mais avec tout le monde qui gratte à fond les ballons des accords parfois un peu aléatoire, c’était marrant, mais le souvenir est meilleur que l’enregistrement. Je vais vous épargner la vidéo 🙂

Jam d'après concert à Virton

Jam d’après concert à Virton

Le dimanche matin, le canard était toujours vivant*

L’aube brumeuse se lève sur Virton. J’ai dormi la fenêtre ouverte et je suis encore un peu dans les choux ! On a été dormir vers environ 5 Orvals du matin de la nouvelle heure. Mais je me sens plutôt frais pour affronter la dernière ligne droite des cours. Pour ne pas devoir remonter à la pause café, je remballe mes affaires avant de descendre.

A midi, je m’offre une cure pour lutter contre la déshydratation et les carences en vitamines et sels minéraux. C’est thérapeutique, je vous jure !

Cure de vitamines et de sels minéraux

A la reprise, Stéphane nous parle un peu de sa nouvelle guitare dont le son amplifié avec un joli timbre acoustique semble faire l’unanimité. C’est malin, maintenant j’ai envie d’une archtop.

Les harmonicistes de Thierry Crommen, nous offrent un petit happening bien sympa improvisé dans le couloir avec une version inspirante de « On Broadway », si ma mémoire est bonne. 

Il est temps de quitter Virton pour regagner Liège. Content de retrouver ma Lovely Roadie pour lui raconter mes aventures. Je ne peux m’empêcher de lui avouer que je ferais bien le stage de Toussaint, ou pourquoi pas celui de Pâques pour mes 50 ans.

Oh merde, 50 ans, déjà ?

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