C’est la question du moment : Et alors, ton album, t’en es où ? Je pense y avoir droit une fois par jour. Si j’avais vendu un CD chaque fois que cette question m’a été posée, je serais riche content.
En attendant …
Bon, vu que de toute façon, je n’avance guère, j’ai décidé de refaire quelques dates, histoire de prendre du plaisir. C’est important le plaisir. Je jouerai donc le 2 décembre au Marché de Noël du Mr Bricolage de Grétry (Liège) et le 17 décembre au Village de Noël de Liège. Et pour mon mois de janvier, une date privée en duo, avec des expériences. C’est de l’animation musicale, guitare, ukulélé, un peu de chant pour divertir le public.
J’aime bien divertir les gens. Et quand je glisse une compo au milieu du set et que les gens m’en parlent à la pause, je suis heureux.
Il y a des trucs qui avancent ?
La liste des morceaux existe et les morceaux dont je suis content sont finis. Ils ont un titre (sauf un pour lequel j’hésite encore), une structure qui ne bouge plus, et un tempo stable. Je vous jure que ça n’a l’air de rien, mais c’est un paramètre important. En parallèle, j’ai bossé la tablature de certains titres. Je bosse à chaque répet sur les petits problèmes de doigté et sur le son de chaque note pour en tirer le meilleur. J’ai peut-être déjà dit ça une autre fois, mais maintenant il y a plus de morceau concernés.
Il manque quoi ?
Micros, instrument, DAW et plugins; j’ai tout ce qu’il faut, alors de quoi ai-je besoin ? J’ai besoin de rires, de sourires, d’amour (qui n’en a pas besoin), de confiance en moi et en ma musique, et j’ai surtout besoin de temps. Le genre de temps rare et précieux où je peux travailler, et me concentrer. Le genre de temps où on trouve de la force. J’ai besoin que pour quelques heures la musique redevienne la chose la plus importante au monde, loin devant toutes les autres choses les plus importantes du monde. Quand j’ai fini ce que je dois faire, il ne me reste plus de jus pour le reste.
L’actualité proche et lointaine pèse avec la montée des radicalismes, les cris de haine et de peur s’affichent partout. Les incertitudes professionnelles et personnelles pèsent sur ma vie comme un sac à dos rempli de pierres. Et vu que je me sens tout petit au pied de la montagne, ça n’aide pas.
Parfois …
Parfois je me dis que ça ne se fera pas, que c’est au-dessus de mes moyens ou de mes forces. L’instant d’après je me dis qu’il sera toujours temps d’arrêter après. Et enfin, un peu plus tard, le besoin de la musique revient. J’avais envie de remanier le lineup du groupe en prévision du CD. J’aimerais trouver un meilleur guitariste, mais vu que le guitariste c’est moi, ça va être compliqué. Peut-être que changer le nom du groupe ? Ah, mais j’ai pas de nom de groupe.
La suite ?
C’est compliqué de n’avoir rendez-vous qu’avec soi pour les répets et pour préparer les enregistrements. Peut-être que devenir un autre comme ce musicien qui se réinvente en changeant de nom serait une solution. Mais d’abord il faut finir de devenir soi avant de vouloir devenir un autre.
Il ne me reste plus que quelques mois avec un jour de congé par semaine pour finir mon album. Du coup la pression monte un peu, ce qui n’est pas plus mal. Je travaille mieux quand je n’ai plus le choix. Alors, continuez à me demander où j’en suis !
Voilà, c’était la séquence atermoiement sur soi-même. Une fois de temps en temps, ça fait du bien.
Je ne suis pas drôle ? Où t’as vu que la vie c’est drôle tous les jours ?
La vie c’est la merde et après tu meurs.