Le métronome : comment l’utiliser quand on débute ?

Travailler sans métronome, c’est jouer, pas travailler !

Travailler au métronome

Travailler au métronome

Malgré tous les « euh, han, bof … » que j’ai pu lire après avoir posté cette image sur les réseaux sociaux, j’en reste persuadé.  D’ailleurs, les pros l’utilisent même pour jouer en studio ou sur scène. Par exemple avec un click dans l’oreille – au minimum pour le batteur. Un tourneur écrivait même que la constance du tempo était souvent ce qui distinguait le groupe local de la première partie du groupe national ou international.

Comme me l’a dit mon prof un jour : si vous tu n’aimes pas jouer au métronome c’est que tu en as grand besoin. Oh, on me parlera de mesures irrégulières, de liberté d’interprétation et de ressenti musical ou de musique populaire ou historique. Rien de tout ça ne s’oppose à l’usage d’un tempo constant. La liberté rythmique doit être un exercice maîtrisé. 

J’avais déjà abordé la question du choix du métronome ou de ce qu’un métronome peut vous apprendre, mais pas encore comment s’y mettre quand on ne l’utilise pas encore. 

Le choix du métronome

Revenons brièvement sur le choix de l’outil. En 2017, je ne vois pas trop l’intérêt de s’encombrer d’un métronome mécanique. Les modèles électroniques sont petits, solides, fiables et disposent de fonctions supplémentaires très utiles.

Le points d’attention pour l’achat sont les suivants : 

  • rythme facile à modifier
  • indicateur de rythme lisible (aiguille et lumière)
  • volume sonore suffisant et réglable
  • possibilité de marquer le premier temps de la mesure d’un son différent
  • fonction Tap
  • en option : sortie casque
  • pile ou batterie facile à remplacer

Après avoir comparé plusieurs modèles, mon choix s’est finalement porté sur le TAMA RW-30. Mais pour débuter, vous pouvez également télécharger une application pour votre smartphone.

Métronome Tama RW-30

Métronome Tama RW-30

Comment débuter ?

Un des exercices les plus simples pour débuter au métronome est de faire des gammes d’échauffement. Je joue habituellement quelques gammes chromatiques pour m’échauffer. Le métronome permet de ne pas bâcler l’exercice. En choisissant une vitesse lente, vous pouvez focaliser votre attention sur chaque note. Les objectifs sont d’obtenir un touché propre, une attaque constante, une dynamique et une durée égale. On ne cherche jamais la vitesse ! On la trouve éventuellement en travaillant la constance.

gamme chromatique au métronome

gamme chromatique au métronome

La vitesse idéale au début est la plus lente possible pour garder conscience de votre effort rythmique. C’est aussi un excellent moyen d’analyser le son de votre guitare. Par exemple si vos micros ont tendance à amplifier certaines notes au détriment d’autres ou si il y a des vibrations ou un buzz sur certaines notes. Vous pourrez aussi percevoir l’effort de pression optimal pour chaque note.

Quand vous commencez à être à l’aise, n’hésitez pas à varier les plaisirs : jouer des croches ou des triolets tout en gardant la constance du tempo.

Ensuite … ?

L’étape suivante est de travailler des riffs ou des solos au métronome. On peut (doit ?) évidemment se libérer du joug rythmique en jouant avant le temps, sur le temps ou après le temps, du moment qu’on retombe juste rythmiquement à la sortie du riff.  Une bonne perception du rythme grâce au métronome vous permettra de placer les accents correctement dans vos solos. Cela servira l’expressivité. C’est là que la musicalité rencontre la maîtrise du tempo.

Pour bien travailler, fuyez les tablatures sans marques de mesures ou sans indication de rythmique pour les notes. Quand votre métronome marque le premier temps de la mesure, vous devez terminer le riff ou le morceau en étant toujours calé sur ce premier click avec la première note de la mesure. Sinon c’est que vous vous êtes égarés rythmiquement en chemin. 

L’écoute en parallèle du métronome et du son de l’instrument est aussi un bel exercice qui équilibre la concentration et le détachement. Cela permet de travailller dans la zone de focus idéale pour la pratique de l’instrument, « in the zone » comme disent les anglophones. C’est là qu’on travaille vraiment son instrument et son répertoire. Une bonne répetition au métronome est un exercice de concentration exigeant et fatiguant au début, mais avec la pratique, vous trouverez l’exercice de plus en plus facile.

Comment trouver le tempo d’un morceau ? 

Certains morceaux sont en 3 temps par mesure au lieu de 4, mais si vous jouez de la musique moderne occidentale pop ou rock, dans 97% des cas vous serez en 4 temps. Il existe des sites comme songbpm.com qui tiennent un inventaire du tempo (en BPM – beats per minute) pour la plupart des morceaux connus.  Mais le mieux reste de vous entraîner avec la fonction TAP de votre métronome.

Comment ? Tapez en rythme sur le bouton tap et l’écran vous affiche le tempo. Tout simplement. Plus vous pratiquez cet exercice, plus vous serez précis. Il existe également des applications pour smartphone qui peuvent calculer le BPM d’un morceau, mais vous manquez une occasion d’entraîner votre sens du rythme. 

Sur scène …

Sur scène, avec le stress et l’adrénaline, on a tendance naturellement à accélérer. Si on cherche à compenser, on démarre trop lentement et tout le morceau est une souffrance.

Je ne joue pas au click sur scène (bien qu’avec les in-ears ce serait facile à mettre en place). Avec le temps je me suis construit une bibliothèque mentale de morceaux qui me permettent de démarrer au bon tempo, même sans métronome. Par exemple « Sweet Dreams » d’Eurythmics me place aux environs de 125 BPM. J’ai un morceau calibré dans ma tête tous les 20 BPM environ, de 60 à 180 BPM. Je ne suis pas une bête du rythme, mais ça m’évite de prendre le départ d’un morceau trop vite ou trop lentement. Quelques mesures chantonnées dans ma tête et le « bon » rythme s’impose à moi. 

La première étape pour jouer au métronome c’est de s’en procurer un !

Ensuite on se familiarise avec le jeu de gammes et d’exercices simples. Puis on travaille des riffs et les mélodies courtes en veillant au placement rythmique des notes et des accents. Après on passe tout un solo ou un morceau en veillant à entrer et sortir du solo en étant calé sur le métronome.  Pour terminer on se constitue une bibliothèque mentale de morceaux de référence pour pouvoir démarrer ni trop vite, ni trop lentement quand on joue.

4 Commentaires

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    • ScubaDiver sur 21 décembre 2017 à 15 h 50 min
    • Répondre

    Merci pour cet excellent article David (comme d’hab)! Perso j’avais tendance à accélérer sans me rendre compte (et pas que sur scène), je me justifiais pendant longtemps par la « variation de tempo » ou encore « interprétation personnelle », mais effectivement travailler au métronome ça m’a bien aidé!

    Par contre, juste une petite remarque concernant la base de données de BPM que tu cites. https://getsongbpm.com me semble nettement plus complet que le site que tu as mentionné. Je ne sais pas si tu connais (perso j’ai découvert pour faire mes playlists de footing), mais c’est devenu ma source principale quand je cherche un BPM. (et d’ailleurs puisque le sujet de cet article est le métronome, le leur est open source, je crois même que tu peux l’intégrer sur ton site ;).
    Un lecteur de l’ombre qui sort de sa tanière!

    1. Merci !

    • Vincent Dubois sur 14 février 2020 à 11 h 55 min
    • Répondre

    Je suis batteur du Québec-Canada… j’ai une tendance depuis toujours a jouer vite et sans régularité du tempo.
    Le métronome me freine et canalise mais énergie. Merci pour les suggestions d’utilisation.

    • Gilles Crochard sur 10 mars 2020 à 20 h 58 min
    • Répondre

    Merci David pour cet article très documenté et enrichi d’une expérience manifeste.
    Maintenant, il faut s’y mettre… mais tes arguments nous démontrent qu’il s’agit d’une pratique incontournable et quasi ludique pour réussir ses apprentissages d’exercices et d’œuvres de musique
    A te lire
    Gilles

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