Rendez-vous à 18h30 aux Deux Ours. C’est tôt pour un concert qui débute à 21h30, surtout avec juste un ukulele et une guitare à brancher, mais si je n’aime pas trop devoir attendre, je déteste encore plus me dépêcher.
Le fait que je puisse faire un soundcheck en 20 minutes ne signifie pas que je trouve ça confortable. Et ça me donnera le temps d’installer mes caméras. Pour une fois, je joue à deux pas de chez moi et j’arrive en même temps que Fred Maquet, le taulier des Deux Ours.
Je décharge l’auto, directement sur l’arrière de la scène. J’en profite pour visiter les lieux, la scène, le container bar, la loge en mezzanine du futur foyer d’artistes. Fred me raconte ce qui est déjà fait, et ce que sera le lieu au final., c’est un musicien et un passionné de musique et ça se ressent dans les détails auxquels il a pensé en élaborant la formule des Deux Ours.
L’ambiance Deux Ours n’a pas souffert du récent déménagement, tout est là, la déco grand-mère, et surtout l’atmosphère chaleureuse. En fait, c’est même mieux, la scène est plus large et mieux placée, lumières et son sont améliorés et il y a un vrai bar. Comme les fous qu’ils sont, l’équipe des Deux Ours est partie en emportant les murs de l’ancien repère-repaire. Sur le puzzle géant en planches de bois brut je retrouve ma signature non loin de celle de Jacques Stotzem, un peu plus loin Seesayle, Daan, M’sieur13 et d’autres noms de la sphère musicale liégeoise ou plus lointaine.
Après une carte blanche pour David Bartholomé de Sharko, je suis le second à fouler les planches du nouveau lieu.
J’installe 3 caméras. Une vue arrière, une latérale gauche et une latérale droite. Sans ma Lovely Roadie, difficile de savoir si les cadrages sont bons, mais de toute façon, la vidéo est toujours secondaire, mon boulot à moi, c’est le moment live du concert. Il y a deux pieds de micro sur la scène, un seul fera l’affaire, je vire l’autre. Comme d’habitude, ce sera la voix directement à la console, les deux instruments directement dans l’ampli et puis la sortie prémixée de l’ampli vers la console. Un des subwoofers posé sur la scène faut un méchant larsen, on chipote un peu avant de le descendre de la scène.
Entretemps ma pizza arrive, une jambon 4 fromages. J’ai hésité avec quelque chose de plus exotique, mais j’ai dans l’idée d’en manger une moitié avant, l’autre après le concert, histoire de rester léger et alerte. Autant prendre une pizza qui sera mangeable même froide.
Malgré une grosse promotion sur les réseaux sociaux, je suis toujours inquiet de savoir si le public répondra présent. Mais les gens arrivent peu à peu et s’installent en s’amusant à tester tabourets et fauteuils dépareillés. J’en profite pour m’éclipser dans la loge en mezzanine pour m’accorder et m’échauffer un peu et surtout me concentrer. Avoir un endroit calme en backstage, c’est fou ce que ça fait du bien.
Je redescends dans la salle pour boire un coup, et je suis accueilli par un gros « boum ». Le pied de micro vient de lâcher. De toute évidence, j’ai misé sur le mauvais cheval. Je le remplace par son jumeau, mais l’opération est un peu compliquée par le fait que j’ai fixé une des caméras GoPro sur la perche. Pas de raison de s’énerver, je ne joue que dans une bonne demi-heure.
Je retourne me chauffer un peu les doigts. Il fait agréablement frais dans la loge, j’espère que le passage sous les projecteurs ne désaccordera pas trop ma guitare. Pour la première fois depuis longtemps, ce sont des bons vieux canister chromés qui font éclairage et radiateur. Ca me change des projecteurs à led qu’on croise partout. Il fait chaud sur la scène. Je dépose ma guitare sur son pied, pour qu’elle prenne un peu la température de la place. J’en profite pour réaccorder le ukulélé.
Fred me lance, et c’est parti pour un premier set, dont je suis plutôt content. Variété, équilibre, concentration, mon ressenti est bon. Les balades, comme Entre chien et loup, sont écoutées et appréciées, c’est agréable de jouer dans un lieu où les gens viennent pour écouter la musique. J’ai également mis deux instrumentaux au ukulele dans le set. Je termine mon premier set par Caravansérail dans cette belle ambiance clair-obscur, sous les regards attentifs d’un public à l’écoute. J’aime bien terminer mon premier set par ce morceau, parce qu’il crée une ambiance particulière et que je ne sais jamais trop quoi jouer juste après.
Je profite de la pause boire un grand coup, la pizza était bonne, mais un poil trop salée à mon goût (le chirurgien cardiaque du coin doit faire des bonnes affaires). Ce n’était pas salé au point d’être gênant, mais je mange très peu salé en général.
Le second set commence par un inédit, une pièce dynamique qui n’a pas encore de titre. J’ai l’impression d’avoir mal géré mon break, j’aurais du boire plus à la pause, voire m’isoler un peu avant de reprendre.
Après quelques chansons accompagnées au ukulele, la soif se tourne en une impression de déshydratation qui devient un peu obsédante. Difficile de boire plus qu’une gorgée ou deux entre deux morceaux. Je me vois mal « affonner » mon grand verre « d’ewe » comme un « savadje » et « gletter » partout (les Wallons comprendront cette phrase). J’aurais peut-être dû, j’en oublie le début de mon morceau « Our Song ». Le mur blanc dans la tête, impossible de trouver le troisième accord. C’est un comble, d’autant que c’est un des morceaux que je répète le plus ces temps-ci, pour l’enregistrer. Bref, mieux vaut en rire, je passe au morceau suivant.
Je termine le second set par un medley « Aint she sweet – Muppet Show Theme – Sweet Georgia Brown – Lady Madonna » suivi par mon arrangement sauce perso de Smoke on the Water.
Et enfin, voici venu l’instant de ma petite bière d’après concert. Aujourd’hui je me fais plaisir, un coca, mais aussi un Jack Daniel’s (dans deux verres). Un coca à part pour la soif, pour pouvoir savourer mon Jack.
Ensuite, vient la traditionnelle séance de signature sur les nouvelles planches. Je suis le premier à poser mon nom !
La première fois, pris de court, j’avais dessiné une guitare « à la Stotzem ». Quel manque d’originalité ! Vu qu’elle n’avait que 4 mécaniques on dira, avec un peu de mauvaise foi que c’était un ukulele. Mais, dorénavant mon « logo/paraphe » que j’ai décidé d’utiliser pour ma com figurera en bonne place.
A part la gestion physique du second set, je suis content de ma soirée. Il est temps de démonter et de ranger instruments et caméras. Je suis curieux de voir si le matériel vidéo sera exploitable.
Une dernière photo devant le nouveau logo des Deux Ours, pour poster sur Instagram et les autres réseaux sociaux avant de rentrer débriefer la soirée avec ma Lovely roadie.
Grand merci à Fred et son équipe pour l’accueil et la belle soirée.