Du vin doux, du vin dur, du vin surprenant, du vin consensuel, des contes et de la guitare.
Après un soirée prometteuse à la Toccata, rendez-vous dés le lendemain avec Rumelin pour Vins, Contes & Guitare au Centre culturel de Dison. J’ai eu la chance de profiter d’une grasse matinée et d’un peu de temps pour répéter. Rumelin saute d’une prestation à l’autre, d’un costume dans l’autre sans avoir eu le temps de manger un bout. Le conteur est sur la réserve en montant dans l’auto.
Le principe de la soirée est d’avoir 6 capsules de 20 minutes environs, autour d’un vin, d’un conte et d’un morceau de musique. Ayant affaire à des ‘oenophiles’ passionnés, nous avons anticipé un peu et défini un programme souple pour pouvoir absorber les longueurs éventuelles de la partie vin par des morceaux plus courts et des contes brefs. J’ai également construit une setlist contrastée et dynamique en prévoyant que le vin aidant le public se dissipera et qu’il vaut mieux les agiter un peu sinon la pulpe risque de retomber au fond rapidement.
En arrivant sur place, je m’installe, les lumières et la sono sont prêtes depuis la répétition de la veille. Mon espace scénique est un vrai plaisir. Une vraie scène, des éclairages, un son d’enfer, je suis aux anges.
Nous avons même le loisir de nous faire un petit casse-croûte avant le spectacle. Voilà de quoi contenter un conteur affamé.
Pour ma part, je m’offre le luxe de quelques minutes de concentration, et surtout de décontraction, la tête dans mon sweat à capuche, pour faire le vide avant de jouer.
Je commence par quelques morceaux de musique, le temps que le public s’installe. Malgré l’énorme intérêt manifesté pour le concept, je suis un peu déçu du nombre de participants, mais quelques retardataires viennent finalement gonfler les rangs. Le nombre de participants sera parfait pour garantir un moment convivial.
J’enchaîne deux morceaux dynamiques, puis un morceau plus calme. Après un petit mot d’introduction, Jean-Paul et Joseph débutent la dégustation par quelques informations sur la dégustation de vin en général, puis d’un vin en particulier. Sur les tables: une poubelle, des carafes d’eau pour rincer les verres et du pain pour retrouver le goût entre deux vins.
Les vins et les contes s’enchaînent, très variés. Certains vins susciteront la polémique par leur arômes puissants. Tout le monde ne semble pas apprécier, par exemple, un fumet de cuir aussi marqué. Mais le but d’une dégustation est évidemment d’étonner, de bousculer le consensus, de montrer une palette riche en ouvrant des horizons inconnus, en touchant parfois aux extrèmes.
Je suis vraiment bien sur cette scène, parfois un peu esseulé, car le conteur et les oenophiles ont choisi de jouer dans le parterre sans amplification. Je goûte les vins, mais je recrache consciencieusement comme il se doit, pour rester sobre et précis et pouvoir assurer une prestation correcte. Dans le public, certains n’arrivent pas à se résoudre à recracher d’aussi bons vins et certains visages s’empourprent tandis que le bruit des conversations monte d’un cran. Tout ça était prévu, et ma setlist évolue en conséquence.
Les débats prennent un peu de longueur, et je coupe certains morceaux pour essayer de ne pas déborder sur le timing, tandis que Rumelin enchaine quelques brèves de comptoir à la place de longs contes.
Nous terminons la soirée par un duo avec Jean-Paul Kuypers qui est venu poser quelques notes de guitare électrique sur ‘Number Two’, une de mes compositions. Le duo est magique, je prends beaucoup de plaisir à revisiter ma composition et le public est enthousiaste. Nous avons droit à un rappel qui nous emmène en impro sur un ‘Little wing’ de Jimy Hendrix.
Je démonte rapidement, puis la soirée se prolonge autour du bar pour finir les bouteilles entamées, et je m’offre quelques bouteilles que j’ai apprécié pour partager mes découvertes avec ma Lovely roadie et des amis.
J’espère qu’on pourra remettre ça ! D’autres photos, sans doute de meilleure qualité suivront …