Un petit set solo en ouverture, un second passage avec un peu de blues en chanson (!), et une chouette soirée.
« God bless GPS » me suis-je dit en traversant Eupen lardé de travaux et de déviations pour arriver au Camping Hertogenwald. Je tape la semelle dans le froid en attendant « mon homme de confiance sur place » (« homme » qui est en fait une charmante jeune fille, mais passons). Devant la porte fermée d’un café, j’ai toujours 15 ans et je n’ose pas entrer à moins de connaître quelqu’un dans la place. Paradoxe cruel et étonnant que cette timidité, alors qu’une heure plus tard je suis sur la petite scène.
Le bistrot est sympa, la déco trahit une vraie passion pour la musique. L’accueil est chaleureux, tout comme le poêle à bois où je réchauffe mes doigts. Vu que je ne viens que pour jouer quelques morceaux, j’enfreins une de mes règles sacrées et je bois une bière avant de jouer. Je découvre la jolie petite scène aménagée dans un coin. Après quelques minutes de dégel physique et mental, je prends la scène … après quelques ajustements sommaires pour le son qui est rustique mais bon (si un jour je viens pour un concert complet ici, je prends mon ampli). La soirée est encore jeune et le public reste accroché au bar, mais écoute et applaudit tout de même. La scène et l’avant scène sont parfaitement jaugés et c’est très agréable de jouer là, je me fais plaisir. Pour ne pas transformer la jam en concert solo, j’ai limité ma playlist à 5-6 morceaux significatifs, essentiellement des compos. Annoncer les morceaux en allemand, bosser sur l’engagement à 150% dés la première note, c’est un bon exercice pour les concerts futurs. Je croise des regards, des sourires, j’ai des applaudissements et quelques commentaires positifs en sortie de scène. Une partie du set a été filmée, on verra si c’est exploitable. L’objectif avoué est de faire connaître ma musique pour pouvoir revenir, qui sait, si ma musique séduit, pour un concert solo.
Je quitte la scène qui sera occupée tour à tour par des folk-rockeux, des chanteuses à la voix rock et soul et des bluesmen de passage. Il y a du métier et ça tourne bien sur scène. Cette aisance m’épate toujours.
Au bout d’un moment, je me lance pour quelques blues et j’ose même chanter un peu (mes classiques: Heartbreak Hotel, Key to the highway).
Accompagné à la voix et à la guitare par les habitués, je ne suis pas très à l’aise en jammeur, j’avoue, et je ne sais jamais comment sortir des morceaux, quand lancer et couper les solos. Manque de pratique … mais la soirée passe bien vite, on parle musique (beaucoup), on dit du mal (un peu). Je regrette de ne pas avoir de bob, c’était une belle soirée pour se prendre une petite cuite. Mais 45 minutes de trajet avec un coup dans l’aile, je le sens pas. On sera sage.
Je profite d’une accalmie devant la scène pour un dernier passage pour aller accompagner mon « homme sur place » qui jouera Danny boy, un petit Freight train des familles …
C’est sûr, j’ai envie de remettre ça: en jam, pourquoi pas avec un petit répertoire ukulele … ou en solo.