Le 14 juin, la société C.F. Martin & Co. a annoncé dans un communiqué qu’elle avait nommé un nouveau PDG. Dorénavant Christian Frederick Martin IV devient président exécutif, tandis que Thomas Ripsam endosse le rôle de PDG.
En confiant les rênes de l’entreprise à Thomas Ripsam, nettement issu du monde de la finance, il y a sans doute une volonté d’améliorer l’aspect commercial de l’antique société. Mais le lien avec la famille n’est par rompu. La famille Martin reste propriétaire de l’entreprise, comme c’est le cas depuis sa fondation par Christian Martin après son immigration à New York en 1833.
Thomas Ripsam apporte un impressionnant pedigree commercial à Nazareth. Il a une longue carrière dans la finance en tant que stratège de la croissance des entreprises. Il a été associé chez PricewaterhouseCoopers, et détient un MBA en stratégie et finance de la Columbia Business School. Thomas Ripsam est également titulaire d’une licence en administration et gestion des affaires de l’université de Reutlingen en Allemagne et de l’université Middlesex à Londres.
Good cop or bad cop ?
« Heureusement », Thomas Ripsam est également un guitariste passionné et un collectionneur de guitares. Il a pris un congé sabbatique en 2019 pour apprendre la fabrication de guitares dans un style Martin traditionnel.
Qu’il soit guitariste et luthier me rassure quelque peu. Mais je n’ai pas toujours une grande estime des collectionneurs qui oublient parfois que la guitare est un outil avant d’être un placement ou un bel objet. « C’est mon marteau » disais-je en plaisantant aux élèves luthiers de l’IFAPME.
J’aimais assez l’idée d’une entreprise familiale, ancrée dans la tradition, en recherche d’innovation en termes de fiabilité et de qualité sonore.
En tant que fanboy, j’espère que pour la firme Martin ce ne sera pas un tournant qui lui fera perdre son âme bicentenaire. J’espère que la firme restera engagée envers les artistes et la musique dans le cadre d’une certaine tradition et continuera à promouvoir une gestion durable des ressources. Ma crainte serait évidemment de voir Martin reproduire les errements commerciaux d’une firme légendaire comme Gibson, sacrifiant réputation, qualité et tradition sur l’autel de la rentabilité.
Je crains également que cela ne dégrade les relations commerciales avec l’Europe. Actuellement, pour une raison que j’ignore, mais que j’espère temporaire, on ne peut plus commander du merchandising sur leur site.
A suivre.